Les cours du pétrole étaient orientés à la baisse hier dans les échanges matinaux, les analystes anticipant une nouvelle hausse des réserves américaines d'or noir, de nature à aggraver la situation de surabondance de l'offre. Les prix avaient repris du poil de la bête la semaine dernière, certains investisseurs espérant bien que la Russie et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) trouvent un accord pour réduire leur niveau de production. Mais les analystes tablent désormais sur de mauvaises nouvelles du département américain de l'Energie, qui doit annoncer mercredi les chiffres hebdomadaires des réserves de brut et de produits pétroliers, ainsi que la production nationale et l'activité des raffineries. Une nouvelle hausse des réserves est attendue, ce qui est un indice d'une baisse de la demande chez le premier consommateur au monde. Dans les échanges électroniques en Asie, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars cédait 18 cents à 29,70 dollars, vers 03H40 GMT. Le baril de Brent de la mer du Nord, la référence européenne du brut, pour livraison en avril, reculait quant à lui de 14 cents, à 32,58 dollars. "Les analystes tablent sur une poursuite de la baisse des cours, avec une augmentation des stocks attendue à 4 millions de barils", a déclaré Michael McCarthy, analyste chez CMC Markets. Depuis juin 2014, les cours ont perdu environ 70%. La veille à la clôture, le WTI pour livraison en mars a perdu 1,74 dollar à 29,88 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a perdu 1,52 dollar pour terminer la journée à 32,72 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Des stocks de brut en hausse sur fond d'action coordonnée improbable pour faire baisser la production, cela fait que les cours sont débordés par cette orientation baissière, a commenté Matt Smith chez ClipperData. Chez Citi, Tim Evans a précisé que des discussions entre le ministre vénézuélien du Pétrole Eulogio del Pino et des responsables russes du pétrole n'ont débouché sur aucune mesure claire pour réduire la production afin de soutenir les prix (...) Il n'y a pas eu d'ouverture claire qui puisse aider à convaincre l'Arabie Saoudite de changer sa prévisions. M. del Pino, dont le pays est membre de l'Opep, doit également se rendre au Qatar, en Iran, et en Arabie saoudite. La semaine dernière les cours s'étaient repris à la faveur de spéculations sur la possibilité d'un accord entre la Russie et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, dont l'Arabie Saoudite est le chef de file, pour imposer une baisse de la production qui permettrait de réduire les excédents d'offre. Par ailleurs, le marché guette la publication mercredi des statistiques hebdomadaires du ministère américain de l'Energie (DoE) sur les réserves de brut et de produits pétroliers, ainsi que la production nationale et l'activité des raffineries. La plupart des raffineries américaines doivent être mises à l'arrêt ce mois-ci et le prochain pour des opérations de maintenance saisonnières, ce qui devrait déboucher sur une baisse de la consommation de brut. Une première estimation des stocks américains devait être publiée en fin de journée par l'association professionnelle API. Plus généralement, le marché s'inquiète des perspectives de la demande mondiale de pétrole. Le secteur manufacturier des deux plus grands pays consommateurs de pétrole (ndlr: la Chine et les Etats-Unis) est en récession, ce qui ranime les peurs sur la demande à venir, ont noté les experts de Commerzbank. Je ne pense pas qu'on ait encore atteint un niveau plancher en termes de cours, une baisse plus importante est probable au fur à mesure que l'activité (économique) va ralentir dans les mois à venir. La publication d'indicateurs concernant l'activité des services des deux côtés de l'Atlantique (mercredi) devrait accentuer la tendance baissière, prédisait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.