Les conseillers à la sécurité nationale du président américain Barack Obama restent divisés sur les moyens de lutter contre Daech en Libye. "La Maison Blanche a besoin de prendre une décision. Presque tous les départements ont déjà présenté leur point de vue", a déclaré un représentant du Département d'Etat américain au New York Times. Selon le journal, certains conseillers insistent pour que les Etats-Unis ouvrent un nouveau front antiterroriste en Libye. Ils proposent de frapper les terroristes, d'envoyer des troupes spécialisées pour mener des opérations terrestres ainsi que d'aider les groupes armés locaux dans leur lutte contre les terroristes. L'édition fait remarquer que le dirigeant américain ne souhaite pas intervenir sur deux fronts (en Syrie et en Libye) et c'est pour cela que ses conseillers ont reçu pour instruction de favoriser la mise en place d'un gouvernement d'unité nationale en Lybie. Dans le même temps, le Pentagone devrait élaborer un plan d'intervention militaire équivalent à celui en Syrie. Les leaders de Daech ont envoyé six chefs pour encadrer les djihadistes dans la région. Dans le même temps, les services spéciaux américains et britanniques se contentent de mener des activités de renseignement. La situation en Libye reste tendue depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. La dualité du pouvoir dans le pays a perduré jusqu'à la fin de l'été dernier: il était revendiqué d'une part par le premier ministre Abdallah al-Thani et le parlement, qui avait remporté les élections et siégeait à Tobrouk, et d'autre part par le congrès général national siégeant à Tripoli à la tête duquel on trouve le premier ministre islamiste Omar al-Hassi.
Le nombre des combattants de l'EI s'élève Toujours concernant la Libye, l'administration américaine estime que les effectifs du groupe Etat islamique en ce pays ont grimpé à 5.000 combattants, alors qu'ils ont baissé en Irak et Syrie, a indiqué jeudi un responsable américain de la Défense. Il y a désormais de l'ordre de 5.000 combattants de l'EI en Libye, et 19 à 25.000 combattants en Irak et Syrie, a estimé ce responsable. L'administration américaine estimait précédemment à 2 à 3.000 le nombre de jihadistes ultra-radicaux en Libye, a rappelé ce responsable. En Irak et en Syrie, son estimation était de 20 à 30.000 combattants, voire 33.000 selon certaines évaluations, a-t-il indiqué. Il devient de plus en plus dur de se rendre en Syrie pour les combattants étrangers, et beaucoup d'entre eux se dirigent en conséquence vers la Libye, a indiqué ce responsable, sous couvert de l'anonymat. Le groupe Etat islamique a réussi à prendre le contrôle de Syrte, à 450 km à l'est de Tripoli, et ses environs. La dernière chose que nous voulons dans le monde, c'est un faux califat ayant accès à des milliards de dollars de revenus en pétrole, a indiqué le secrétaire d'Etat américain John Kerry à l'issue d'une réunion mardi à Rome des représentants de la coalition. La coalition estime toutefois qu'une intervention militaire contre les jihadistes n'est pas d'actualité, voulant miser pour l'instant sur la formation d'un gouvernement d'union nationale dans le pays. La baisse des effectifs de l'EI en Irak et Syrie est liée au ralentissement du flux de combattants étrangers, mais aussi aux pertes sur le champ de bataille, à des désertions, des sanctions internes, a-t-il ajouté. Les évaluations de la coalition sur les effectifs de l'EI en Irak et Syrie sont également de plus en plus précises, et cela peut avoir joué sur l'évolution des chiffres, a précisé ce responsable. La coalition internationale contre le groupe Etat islamique est de plus en plus inquiète devant l'implantation croissante des jihadistes en Libye, à la faveur du chaos qui règne dans le pays.