Le Burkina Faso, qui a été la cible d'une attaque terroriste le 15 janvier dernier, a déployé un important dispositif militaire "prêt à faire feu le long de ses frontières", a déclaré jeudi le ministre burkinabè de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré. "Les militaires burkinabè sont aux différentes frontières du pays, prêts à faire feu", a-t-il indiqué au cours d'un point de presse. Invitant les populations à plus de vigilance, M. Compaoré a souligné que "la sécurité du pays incombe à tout citoyen où qu'il se trouve", car "la guerre contre le terrorisme n'est pas une guerre asymétrique". La situation sécuritaire s'est dégradée au Burkina Faso, après le double attaque terroriste à la mi-janvier revendiquée perpétrée par Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et l'attaque d'un dépôt d'armes attribuée à des militaires de l'ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré. Lors d'une rencontre avec la diaspora burkinabè vivant en Ethiopie, en marge du dernier Sommet de l'Union africaine (UA), le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a ouvertement accusé l'ancien président Blaise Compaoré d'avoir des liens avec les auteurs de ces actes. "Si aujourd'hui nous sommes l'objet d'attaques, c'est parce que la trêve qui était une forme de collusion entre le régime de Blaise Compaoré et ces mouvements (armés) est terminée", avait-il soutenu. "Dans un passé très récent sous le règne du président Blaise Compaoré, tous ces groupuscules étaient basés à Ouagadougou où ils étaient logés dans des hôtels luxueux, au motif de négociations en vue de résoudre la crise malienne", a-t-il expliqué. Selon le ministre en charge de la Sécurité, une vingtaine de personnes ont été arrêtées après l'attaque du dépôt d'armes. Jeudi, le président Roch Kaboré a rencontré la hiérarchie militaire "pour les saluer et les féliciter pour leur travail et s'enquérir également de leur préoccupations". "Nous avons eu un très bel échange. Nous avons besoin d'une armée républicaine et apolitique", a-t-il déclaré à la presse à l'issue de la rencontre. Le président plaide pour une armée apolitique Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, par ailleurs ministre de la Défense, a insisté jeudi sur la nécessité de former "une armée apolitique, républicaine et opérationnelle", lors d'une audience avec la hiérarchie militaire. "Nous avons besoin d'une armée républicaine, d'une armée apolitique et d'une armée opérationnelle, c'est-à-dire qui est dotée de moyens pour assurer la sécurité du territoire et la sécurité des Burkinabè. L'axe central de la réflexion ne peut sortir de ce cadre", a expliqué M. Kaboré dont le pays a été la cible d'une attaque terroriste, le 15 janvier dernier, faisant une trentaine de morts. M. Kaboré a expliqué que 72% du budget de l'armée sont alloués à l'armée pour le paiement de salaires. "On ne peut pas travailler dans une situation où le plus gros moyen qu'on peut mettre à leur disposition ne sert qu'à payer des salaires. Cela pose un certain nombre de difficultés", a-t-il dit. La situation sécuritaire s'est dégradée au Burkina Faso après les attaques terroristes revendiquées par Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et l'attaque d'un dépôt d'armes attribuée aux membres de l'ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP). "A ce jour, je tiens à vous rassurer que la situation est entièrement sous contrôle et les forces armées sont engagées aux frontières pour prévenir toute sorte d'infiltration qui pourrait porter atteinte à la sécurité du pays", a rassuré M. Kaboré.