Il est difficile de retrouver le prix de 100 dollars dans l'immédiat en raison, notamment, de la crise économique et de la surabondance persistante de l'offre. Et on comprend d'ailleurs mieux la déclaration du ministre de l'Energie, Salah Khebri, dans une allocution à l'ouverture du 5ème symposium de l'Association algé- rienne de l'industrie du gaz (AIG), hier à Alger lorsqu'il a observé que les prix actuels de pétrole sont "déraisonnablement bas", avant de prévenir que "les conséquences négatives de cette situation sur les pays exportateurs de pétrole sont connues et accentuent les risques boursiers et financiers". C'est pourquoi le ministre a expliqué que "L'Algérie continuera à uvrer sans relâche pour rapprocher les points de vue aussi bien au sein de l'Opep que des pays non membres de cette organisation pour aboutir à des solutions consensuelles de réduction de l'offre pétrolière en vue de redresser les prix". Mieux encore et dans ce même ordre d'idée, l'expert dans les questions pétrolières, Abdelmadjid Attar, a affirmé que les producteurs non membres de l'Opep, notamment ceux des Etats-Unis, de la Russie, du Brésil, du Mexique et de la Norvège sont aussi affectés par la baisse des prix de pétrole, avec une chute de 50% de la rentabilit é de leur production. Face à cette situation, selon lui, les producteurs hors-Opep seront obligés de réduire leur production, voire bloquer certains investissements. Ce qui devrait se traduire par la réduction du surplus actuel de l'offre et, donc, une reprise des cours du brut. Pour ce spécialiste, il est impossible que les prix du pétrole restent à des niveaux aussi bas car cela risque de mettre en danger toute l'industrie pétrolière mondiale. A rappeler que des compagnies pétrolières mondiales, réunies la semaine dernière à Londres pour l'International Petroleum (IP) week, ont prévu une hausse des prix du baril d'ici la fin 2016 en raison notamment de la forte baisse des investissements. Cette situation explique donc pourquoi l'Algérie tente à travers des discussions avec les pays producteurs de pétrole se poursuivent en vue de trouver un accord qui permettra de stabiliser le marché pétrolier et faire remonter le cours du brut. Le ministre de l'énergie, Salah Khebri avait d'ailleurs pré- cisé il y a deux jours que ces discussions, entamées depuis 2014, se poursuivent toujours en vue de "dégager un consensus entre les pays producteurs afin de réduire leur production". Ces discussions ont pour objectif de faire converger les points de vue des pays concernés pour une baisse de leur production et elles ne se limitent pas aux seuls pays membres de l'OPEP mais sont aussi menées avec les grands pays producteurs qui ne sont pas membres de cette organisation, tel que la Russie, at- il indiqué. "L'OPEP perd du terrain, ses parts sont passées de 44% dans les années 1990 à 31% actuellement, d'où l'importance que de grands pays producteurs non OPEP adhèrent à cette démarche de réduction de la production", a souligné M.Khebri qui a précisé que les discussions butent sur cette participation des pays hors OPEP à cette perspective de baisse de leur production. Et le ministre Algérien n'a pas omis de signaler à propos d'une éventuelle programmation d'une réunion des membres de l'OPEP, que "l'Algérie n'ira pas en réunion, s'il n'y a pas un accord au préalable sur la baisse de la production, puisque ça ne sert à rien de convoquer une réunion extraordinaire pour aller à l'échec" .