Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a estimé hier que la croissance en Europe et en France souffrira de la crise financière mais ne sera pas forcément catastrophique. “La croissance va être atteinte, on sait qu'elle va être plus faible”, a déclaré Dominique Strauss-Kahn sur les ondes de RTL, soulignant que la France devrait revoir sa prévision de croissance au moins pour les six premiers mois de 2008. “La stabilité financière subit un coup”, a-t-il expliqué, soulignant que la crise du “subprime” est “au coeur du système” financier. Pour Dominique Strauss-Kahn, “c'est principalement une crise qui fait que personne n'a confiance en personne”. “Chacun se replie sur soi-même et ça contracte l'ensemble de l'activité économique”, a-t-il précisé. Le directeur général du FMI a également souligné que l'importance des liquidités que la Banque centrale européenne (BCE) met en circulation montre bien “les difficultés dans lesquelles est le système”. Les effets tels “que l'on peut les mesurer au FMI sont significatifs, la croissance sera plus faible, elle ne sera pas forcément catastrophique, elle continuera d'exister”, a indiqué le directeur général du FMI. “La France sera atteinte, malheureusement, comme tous les autres pays par la diminution de la croissance”, a-t-il précisé. Dominique Strauss-Kahn a estimé que la prévision de croissance de 2,25% fixée pour l'année 2008 par le gouvernement de François Fillon “sera difficile à atteindre”. “Il faut revoir le taux de croissance pour les six premiers mois. Il se pourrait que la fin de l'année 2008 soit un moment de rebond si on s'aperçoit finalement que tous les comptes ont été apurés et que la confiance revient”, a-t-il expliqué.