L'accord conclu entre Sergueï Lavrov et John Kerry assurera que les opérations militaires en Syrie seront effectuées uniquement en vue de lutter contre Daech et le Front al-Nosra (filiale d'Al- Qaïda). La Russie et les Etats- Unis se sont entendus pour créer un système permettant de mener des opé- rations contre les terroristes en Syrie. L'accord a été obtenu lors de négociations entre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry, dans le cadre du cessez-le-feu. "Nous nous sommes entendus sur la façon dont nous y procéderons", a indiqué John Kerry, ajoutant que ces derniers jours, "il s'était entretenu à plusieurs reprises avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov". Selon M. Kerry, les parties se sont mises d'accord pour mettre un place un système permettant d'assurer que les opérations militaires en Syrie seront effectuées uniquement contre Daech et le Front al- Nosra (affilié à Al-Qaïda). Le secrétaire d'Etat américain a également fait remarquer que Washington et Moscou "considèrent comme extrêmement sérieuses les informations concernant les violations du cessez-le-feu en Syrie". "Nous n'avons pas l'intention d'en discuter publiquement pour les medias. Nous envisageons de remédier à ces violations", a-t-il expliqué. La Russie et les Etats-Unis ont convenu d'un cessez-le-feu en Syrie à compter du 27 février à minuit. Toutes les parties belligérantes devaient confirmer à la Russie ou aux Etats-Unis, au plus tard le 26 février à midi, qu'elles respecteraient le cessez-le-feu pour ne pas être prises pour cible par les militaires russes et syriens ou par les forces de la coalition internationale. Les frappes contre Daech, le Front al-Nosra et d'autres groupes reconnus comme terroristes par le Conseil de sécurité de l'Onu se poursuivront néanmoins. Selon le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit syrien, le cessez-le feu est globalement respecté dans les régions concernées. 6 000 SOLDATS US SPECIALISES DANS LA GUERRE INFORMATIQUE Les Américains utilisent des armes informatiques dans leur guerre contre le groupe Etat islamique en Irak et en Syrie, a déclaré lundi le secré- taire à la Défense Ashton Carter. "Nous utilisons des outils informatiques pour affaiblir la capacité du groupe Etat islamique à opérer et communiquer sur le champ de bataille virtuel", a dit M. Carter lors d'une conférence de presse au Pentagone. "Il s'agit de leur faire perdre confiance dans leurs réseaux, de surcharger leurs réseaux pour qu'ils ne puissent pas fonctionner, et faire toutes ces choses qui interrompent leur capacité à commander leurs forces, et à contrôler leur population et leur économie", a expliqué M. Carter. Le chef d'état-major interarm ées Joseph Dunford, aux côtés du secrétaire à la Défense, a fait le parallèle entre assiéger l'EI physiquement dans ses places-fortes de Mossoul (Irak) et Raqa (Syrie), et l'assiéger dans le cyberespace. "Nous essayons à la fois physiquement et virtuellement d'isoler le groupe Etat islamique", a-t-il expliqué. Mais les deux responsables se sont refusé à détailler davantage les cyber-opérations de l'armée américaine. "Nous ne voulons pas" que les djihadistes "soient capables de faire la différence" entre les perturbations liées aux cyber-armes américaines et les perturbations qui n'ont rien à voir, a expliqué le géné- ral Dunford. La confidentialité est d'autant plus importante que ces cyber-armes sont "nouvelles", "surprenantes", et "utilisables" face à d'autres adversaires que l'EI, a souligné de son côté M. Carter. Le secrétaire américain à la Défense n'a pas précisé quels étaient ces adversaires. Mais les responsables amé- ricains de la Défense n'ont cessé de mettre en garde ces dernières années sur les capacit és des Russes et des Chinois en matière de guerre des réseaux, sans oublier celles des Iraniens et des Nord- Coréens. Les Etats-Unis sont en train de constituer une force d'environ 6.000 soldats spécialisés dans la guerre informatique, placés pour l'instant sous l'autorit é de l'amiral Michael Rogers, le patron de la NSA, la puissante agence de renseignement chargée de l'espionnage électronique. Ce "cyber-commandement" de l'armée américaine, regroupant 133 unités de combat, doit être capable de mener à la fois des opérations de défense des réseaux et ordinateurs américains, et d'attaque sur des machines adverses. Le Pentagone est resté jusqu'à maintenant très discret sur les activités de ces cybercombattants mais l'administration prévoit d'augmenter de 15% l'enveloppe de la guerre informatique dans le budget de la Défense 2017, à 6,7 milliards de dollars, soit un peu plus de 1% du budget total de la Défense américaine.