Les Béninois se sont rendus aux urnes hier pour choisir parmi 33 candidats le successeur du président Thomas Boni Yayi. Ce dernier se retire au terme de deux mandats, conformément à la Constitution. Initialement prévu le 28 février, le premier tour de la présidentielle a été reporté au 6 mars à cause de retards dans la production et la distribution des cartes des 4,7 millions d'électeurs de ce pays d'Afrique de l'Ouest. Le Bénin est le premier Etat d'Afrique francophone à avoir entamé une transition démocratique au début des années 1990. Les 7908 bureaux de vote seront ouverts entre 07h00 et 16h00. Les premiers résultats sont attendus dans les trois jours après le scrutin. Parmi les cinq favoris, le Premier ministre Lionel Zinsou et deux des plus influents hommes d'affaires du pays, Sébastien Ajavon, "le roi du poulet", et Patrice Talon, "le roi du coton". Ils doivent voter dans la matinée à Cotonou, la capitale économique. L'économiste Abdoulaye Bio Tchané et l'ancien Premier ministre Pascal Irénée Koupaki, ABT et PIK comme les appellent leurs supporters, déposeront leur bulletin dans l'urne dans leurs fiefs respectifs. Le premier à Djougou, au nord, et le second dans le village de Pomassé, au sud. Samedi soir, à la veille du scrutin, la distribution des nouvelles cartes d'électeurs n'avait pas débuté dans les départements de Zou et Plateau (centre). Elle n'avait pu être achevée dans plusieurs autres des douze départements que compte le pays. "Pour éviter qu'il n'y ait des situations de tension et pour permettre à tous les électeurs de prendre part au vote (...) les anciennes cartes comme les nouvelles pourront être utilisées pour le scrutin de ce dimanche 6 mars sur toute l'étendue du territoire national", a déclaré Emmanuel Tiando, président de la Commission électorale nationale autonome (Céna). En outre, les nouveaux électeurs majeurs du Zou et du Plateau, qui n'ont évidemment pas d'ancienne carte d'électeur, "pourront voter avec leur pièce d'identité à titre exceptionnel", a-t-il ajouté. M. Tiando a par ailleurs affirmé que le matériel électoral était disponible dans les postes de vote de l'ensemble du territoire. Les grandes artères de Cotonou, en ébullition jusqu'à vendredi soir, date de la fin officielle de la campagne, se sont vidées samedi. Toutes les affiches électorales qui recouvraient les murs de la ville ont été retirées, conformément à la loi. Une plateforme de la société civile a annoncé samedi avoir déployé plus de 3000 observateurs dans les bureaux de vote. Celle-ci est soutenue notamment par l'Union Européenne, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Département d'Etat américain.