Les conclusions de la visite du SG de l'ONU à Nouakchott, au Sahara occidental et à Alger ont fait ressortir l'imp ératif nécessité du droit des Sahraouis à la liberté et mis en accusation le Maroc occupant pour son intransigeance à se mettre en conformit é avec le Droit international. A ce sujet, Ban Ki-moon a lancé un message fort à la communauté internationale : " Nous devons agir ". Cette expression traduit son inquiétude et ses préoccupations au sort réservé par le Makhzen au peuple sahraoui. Il s'est ému du sort de ces populations. Une émotion qui doit sa vigueur à son caractère humain. Elle témoigne de la blessure profonde due à cette colonisation dont souffre le peuple du Sahara occidental depuis longtemps. A l'issue de sa visite et de sa rencontre avec les réfugiés sahraouis à Tindouf, il a notamment souligné : " Les parties au conflit n'ont fait aucun progrès réel dans les négociations devant aboutir à une solution politique juste, durable et acceptable par tous, fondée sur l'autodétermination du peuple du Sahara occidental ", a-t-il insisté. Ban Ki-moon lève le ton pour dire : " Le monde ne peut continuer à négliger les Sahraouis. Ils espèrent l'appui de la région, de l'ONU et de la communauté internationale. Nous devons agir ". En insistant sur une "solution politique mutuellement satisfaisante qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, Ban Ki-moon a exprimé son inquiétude sur la durée de ce conflit et la souffrance humaine qu'il a engendrée depuis près de quarante ans et à qui vient s'ajouter la situation dans le nord-ouest de l'Afrique et qui est " de plus en plus alarmante ". Cette Visite historique dans la région excepté le Maroc, est une indication de changements profonds dans l'attitude de l'ONU à l'égard de ce conflit. Elle signifie que la soumission et le silence total à la politique coloniale du Maroc, qui a marqué ce conflit depuis plus de quarante ans, touche à sa fin. Assez ironiquement, la politique dite de "ping-pong " de Rabat avec cette question aura été un facteur décisif dans les prises de position de Ban Ki-moon, sa conviction et son choix vont en direction du libre choix du peuple sahraoui dont l'avenir immédiat sera iné- luctablement l'autodétermination. Une tâche, malheureusement qu'il ne pourra pas mener à bien en raison des antécédents et des inclinaisons du Maroc. Ce dernier dans sa fuite en avant et face aux pressions de la communauté internationale reparle encore qu'il s'agit bien d'un "conflit bilatéral entre le Maroc et l'Algérie ". C'est un axiome du Palais royal que d'associer l'Algérie à ce conflit l'opposant au Front Polisario. Dans son attitude négative à l'égard de l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, Rabat s'est toujours abrité derrière ce raisonnement. Ce procédé concocté par les stratèges du Palais royal est destiné à fermer définitivement la porte aux Nations unies et aux résolutions pertinentes de son Conseil de sécurité quant à l'organisation d'un référendum d'autodétermination, qui avait été imposé pendant toutes les phases de négociations précédentes entre le Front Polisario et le Maroc sous l'égide des Nations unies. Bien qu'aujourd'hui, Rabat fasse plus de "commerce" avec l'engagement irrévocable de l'Algérie à faire respecter le Droit international au Sahara occidental qu'avec son propre respect du principe de décolonisation qu'impose la Charte des Nations unies. Il n'y a toujours pas de volonté pacifique pour achever sa domination coloniale de ce territoire et le prétexte rituel en est cette " Algérie ". En effet, au lendemain de la visite de Ban Kimoon à Alger, le Makhzen revient à la charge : " Les autorités algériennes ont décidé de faire du Maroc un ennemi et agissent depuis longtemps en conséquence. Ni une prétendue rancune historique dont l'analyse doit être laissée aux historiens, ni l'affaire du Sahara séquelle de la guerre froide et qui au départ était une colère hystérique imputée à tort à l'ancien président Boumediene ; ni une quelconque hégémonie régionale d'un pays, il est vrai, immense mais désertique à 84 % et dont l'économie est en train de sombrer ne peuvent justifier une guerre qui ne dit pas son nom contre le voisin marocain ".