Maintenant que les Egyptiens ont montré leur capacité et leur expertise en Algérie, avec des investissements de plus de 4 milliards de dollars, il faut, selon le ministre de l'Industrie et la Promotion des investissements que les investisseurs algériens aillent en Egypte pour exporter leur expérience. "C'est à nous de bâtir notre capacité pour pouvoir ainsi aller vers l'extérieur", dira M. Abdelhamid Temmar. Dans une déclaration à Alger, en marge du forum qui a réuni les hommes d'affaires algériens avec leurs homologues égyptiens, tenu lundi soir, M. Temmar a souligné que l'Algérie a déjà des grandes compagnies qui ont investi à l'extérieur, comme le cas de Sonatrach et il faudrait que le privé suive la trace. "Nous avons maintenant suffisamment de capacités dans le secteur privé pour aller vers l'extérieur". Pour ce qui est de l'évolution de l'investissement étranger dans notre pays, il a affirmé qu'il n'est plus question d'investissement dans le domaine des hydrocarbures, du fait que tout l'investissement égyptien est hors hydrocarbures et spécialement dans les domaines des télécommunications et les grandes industries, notamment la sidérurgie et la mécanique. Dans le cadre de ce rapprochement entre l'Egypte et l'Algérie, il a dit que "c'est aussi paradoxale ; moi-même je suis surpris de voir à quel point nous sommes complémentaires avec l'Egypte et je pense que maintenant que nous avons ouvert cette page avec eux, nous allons la continuer". Dans le cadre de la 11e session du congrès des hommes d'affaires arabes, qui se tiendra en mars prochain au Caire, la capitale égyptienne, en marge de la Foire internationale qu'abritera cette ville à laquelle l'Algérie prendra part, le ministre a été interrogé sur la possibilité d'attirer les capitaux arabes vers l'Algérie. Il a souligné "nous n'avons pas à les attirer, ils sont déjà là", ce qui prouve, selon le ministre, que l'économie algérienne et les réformes engagées ont marché. Dans le même sens, il a ajouté que "nous n'avons pas fait un effort particulier, nous avons notre code des investissements et nous avons certainement arrangé notre économie de telle manière qu'il n y a que nous pour ne pas s'apercevoir que notre économie a changé et est devenue intéressante, puisque les investissements égyptiens ne sont pas des investissements dans les hydrocarbures mais ce sont des investissements hors hydrocarbures". Il a également indiqué que 80% des investissements qui arrivent depuis six mois sont des investissements hors hydrocarbures, notamment dans la mécanique, les chantiers navals et la sidérurgie, "donc, incontestablement ce que nous ne comprenons pas très sincèrement, et ceci d'ailleurs on doit reprendre confiance, c'est que notre économie est suffisamment complexe et s'est transformée suffisamment pour maintenant être une économie qui est recherchée par l'investisseur beaucoup plus que nous recherchons maintenant l'investisseur". Concernant le problème de la réforme financière et bancaire et la stratégie industrielle, M. Temmar a souligné que le système bancaire est certes dominé par les banques publiques mais le système de paiement est l'un des plus modernes de la région. Il a ajouté qu'il est clair que l'Algérie a maintenant ouvert le système financier aux banques privées et a déjà 10 banques privées en 2006 et 14 qui sont inscrites pour 2007. Pour le ministre, à partir du moment où il y a des banques privées qui s'installent dans une économie c'est que ces dernières vont à la rencontre des entreprises et donc cela signifie que l'économie algérienne commence à être attractive aux entreprises moyennes. Enfin, le ministre a affirmé qu'il reste maintenant la grande aventure que l'Algérie est en train d'entamer, qui est la mise à niveau des entreprises privées pour qu'elles puissent être productives et aller vers l'extérieur. 3000 entreprises privées sont concernées par cette opération.