Le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a reçu, hier, au siège de son ministère, le ministre égyptien de la Promotion des investissements. Ce dernier a annoncé que son pays compte ouvrir une filiale d'une banque égyptienne et que la demande d'agrément est déposée au niveau du Conseil du crédit et de la monnaie. La compagnie d'assurance AIG Egypte Assurance ambitionne également d'ouvrir une filiale en Algérie. Le ministre de l'Investissement égyptien, Mahmoud Mohieldin, a déclaré qu'il "était optimiste quant à l'avenir de l'investissement égyptien en Algérie". Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a reconnu l'incapacité du secteur privé algérien à poursuivre des projets d'investissement en dehors des frontières. Cela est dû, selon lui, au contexte historique dans lequel a évolué l'économie algérienne. Lors de sa rencontre avec les hommes d'affaires égyptiens, le ministre égyptien a précisé que de nombreux dossiers restent en suspens entre l'Egypte et l'Algérie, dans le domaine de l'investissement. Il a également déclaré que la coopération algéro-égyptienne s'appuiera davantage, à l'avenir, sur la prise de risques que sur le soutien officiel aux investisseurs égyptiens, et il a déclaré : " Peut-être que cela poussera les compagnies égyptiennes à travailler plus sérieusement, afin de générer des profits ". Le ministre a, par ailleurs, révélé qu'il y avait une volonté officielle de la part du gouvernement égyptien d'ouvrir des filiales de banques égyptiennes en Algérie, et il a précisé que cette démarche a été très bien accueillie par les autorités algériennes. A noter aussi que l'Algérie intéresse la Banque égyptienne de commerce extérieur (BECE), qui annonce l'ouverture prochaine de sa filiale à Alger, confirmant ainsi l'intérêt des investisseurs égyptiens pour le marché algérien. la Banque égyptienne avait déposé auprès du Conseil du crédit et de la monnaie une demande d'agrément afin d'ouvrir une branche en Algérie sous l'appellation " C I B- Algérie ". Le capital de la banque est constitué de fonds d'investisseurs égyptiens et émiratis. La décision de la plus importante banque égyptienne d'ouvrir une branche en Algérie intervient après que les investissements égyptiens aient connu en Algérie une augmentation importante en 2006, estimée, selon l'Agence nationale d'investissement, à plus 2.3 milliards de dollars. L'Egypte est l'un des plus importants investisseurs étrangers hors hydrocarbures en Algérie, notamment dans les télécommunications avec le groupe Orascom, devenu le leader de la téléphonie mobile en Algérie avec 13 millions d'abonnés, le dessalement de l'eau de mer, la sidérurgie et l'industrie du ciment. Orascom, en consortium avec le groupe français Alstom, va construire une centrale électrique à Aïn Témouchent (ouest algérien), d'un montant de 1,4 milliard d'euros. La société égyptienne Asec Cement va investir 413 millions de dollars dans la construction d'une cimenterie à Djelfa (sud d'Alger), qui produira 3,5 millions de tonnes de ciment par an à partir de 2010. Les deux pays ont convenu, dans le cadre des relations régionales et multilatérales, de la nécessité de la coordination et de la concertation pour assurer le succès de la zone arabe de libre-échange, soulignant le soutien de l'Egypte à l'Algérie pour son adhésion à l'OMC.