La thématique de l'actualité et de la prise en charge thérapeutique des cas d'envenimation scorpionique a été le thème central d'un séminaire régional de formation et de sensibilisation, ouvert mardi à Ghardaïa. Cette rencontre scientifique de deux jours, à laquelle ont prit part une pléiade de praticiens médicaux et paramédicaux des wilayas du sud, a traité des mécanismes et des nouveautés en matière de traitement et de prise en charge des cas d'envenimation scorpionique. Organisé par la direction générale de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, de la Population et la Réforme hospitalière, ce séminaire a constitué un espace d'échange d'expériences sur le protocole médical pour une meilleure prise en charge des cas de personnes piquées par le scorpion dans les wilayas du sud considérées comme "Zone rouge". Selon la sous-directrice chargée de la prévention au ministère, la lutte contre ce fléau de santé publique n'est pas du ressort exclusif du ministère de la Santé, mais un travail multisectoriel pour arriver à diminuer ce nombre de cas d'envenimation scorpionique. " La prise en charge des cas d'envenimés intéresse tous les professionnels du secteur médical, notamment les urgentistes et les paramédicaux ", a précisé Dr. Saida Badradine, soulignant que la formation continue et la sensibilisation du personnel du secteur de la santé occupent une place centrale dans la stratégie du ministère pour une meilleure prise en charge des cas d'envenimation scorpionique et la réduction de la mortalité liée à ce fléau. " Cette rencontre scientifique de formation a pour but de sensibiliser le personnel de la santé sur l'attitude à prendre devant les cas d'envenimation scorpionique, en adoptant un protocole établi au préalable afin de limiter les cas de décès notamment chez les enfants et nourrissons ", a indiqué de son côté le directeur de la santé et de la population (DSP) par Intérim de Ghardaïa, Bachir Bahaz. Près de 50.000 cas d'envenimation scorpionique, dont 38 décès, ont été enregistrés en Algérie en 2015, a-t-il fait savoir en soulignant que ce fléau constitue la première cause d'intoxication, devant les intoxications alimentaires. Le taux élevé d'envenimation scorpionique touche les wilayas du sud, en raison du contexte bioclimatique et de la faune scorpionique riche et diversifiée de l'Algérie, sachant qu'il existe de nombreuses espèces de scorpions, dont une vingtaine est dangereuses, a-t-on expliqué. Dans le cadre de la prise en charge médicale de piqûres de scorpion, les organisateurs de ce séminaire ont sollicité les spécialistes de l'institut Pasteur Algérie (IPA) pour expliquer les agissements du venin du scorpion sur l'être humain et la différenciation entre les scorpions mortels et ceux qui ne le sont pas. Les participants ont discutés sur l'évaluation clinique des anti-venins, les progrès réalisés dans la lutte contre le scorpion et la stratégie nationale de lutte contre ce fléau, en associant les autorités et les collectivités locales et le citoyen. Des ateliers portant sur la prise en charge médicale des piqûres et envenimation scorpionique, le rôle de la communauté dans la prévention et la prise en charge des piqûres et envenimation scorpionique, et les pistes de recherches et modalités de suivi et évaluation des actions de lutte contre les piqûres et envenimation scorpionique, par le ramassage de l'insecte, sont également été traités lors de ce séminaire.