Afin de réduire les importations de lait en poudre subventionné et promouvoir la filière lait, de nouvelles mesures ont été décidées par le gouvernement en faveur des éleveurs et des opérateurs de ce secteur en augmentant la subvention du lait cru et en encourageant l'investissement dans la production laitière et de l'alimentation. Acet effet, la facture d'importation du lait a reculé à 141,55 millions de dollars en janvier et février 2016 contre 250,88 millions de dollars en janvier-février 2015, soit une baisse de 43,58% a-t-on appris auprès des Douanes. Les quantités importées de lait en poudre, crèmes de lait et matières grasses laitières, utilis ées comme intrants dans la filière laitière, ont également baissé de 31,41%, passant à 55.473,86 tonnes (t) en janvierf évrier derniers contre 80.872,19 t sur les deux premiers mois de l'année 2015, précise le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). Les prix à l'importation des poudres de lait étaient en recul de 40% en 2015 passant à 2.800 dollars/tonne contre 4.800 dollars/ tonne une année auparavant. Le gouvernement a décidé que le prix de référence du litre de lait cru de vache soit fixé à 50 DA, à savoir 36 DA le prix de cession du lait cru aux laiteries et 14 DA de subvention de l'Etat, contre respectivement 34 DA et 12 DA auparavant. En réponse à la préoccupation des éleveurs relative à l'accès à l'aliment de bétail et à la régulation du marché de ce produit, il a été décidé d'approvisionner directement les éleveurs en matière de son (résidu de mouture de blé). D'autres mesures de facilitation à moyen terme ont été prises par le gouvernement afin d'asseoir une stratégie de relance de la filière lait. Il s'agit notamment de l'accès des professionnels de la filière lait au foncier agricole pour leur permettre d'investir en amont de cette filière et concourir au développement des grandes cultures (céréales et fourrages). Les pouvoirs publics ambitionnent, dans ce cadre, de promouvoir la création de fermes modernes intégrées pour l'élevage bovin laitier et la production de céréales et de fourrages dans le cadre de contrats-programmes. Il s'agit aussi d'encourager l'utilisation du crédit de campagne "R'fig" pour investir dans la production des fourrages, tandis que les coopératives des éleveurs seront incitées à recourir à l'exploitation des périmètres irrigu és, notamment dans les Hauts- Plateaux et le Sud. En effet, la poudre de lait concurrence la production de lait cru et tire la production de lait cru vers le bas, constate une étude sur les prévisions et les tendances de production de la filière lait réalisée par le Bureau national d'étude sur le développement rural (BNEDER) présent ée lors d'une journée d'étude sur la filière. Ce constat a été partagé par les professionnels ayant participé à cette journée d'étude. Ils demandent est ce qu'il y ait "une solution politique" pour permettre un développement réel de la production laitière. Les experts recommandent l'accompagnement des élevages par des techniciens expérimentés, de faciliter l'accès au foncier et aux crédits. La production de lait est estimée à 3,3 milliards de litres, dont 2,5 milliards de litres de lait de vache tandis que la collecte se situe à plus 900 millions contre 300 mls en 2009. La consommation est estimée à 4,5 milliards de litres par an. L'Algérien consomme en moyenne 115 litres de lait par an/habitant. La nouvelle stratégie du gouvernement table sur une production de 5 milliards de litres d'ici 2019 et deux milliards de litres de lait cru collectés. Pour rappel, entre 2010 et 2013, l'Algérie a importé 115.944 vaches à haute performance, le cheptel bovin laitier est estimé à 1,6 millions de têtes. La facture des importations du lait en poudre, crèmes de lait et matières grasses laitières, utilis ées comme intrants dans la filière laitière, a reculé à 1,04 milliard de dollars (md usd) en 2015 contre 1,91 md usd en 2014, selon les Douanes.