La privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA), qui devait être l'événement financier de l'année 2007, a cédé la plus haute marche du podium, après le gel de l'opération, à la forte réduction de la dette publique interne qui de fait constitue la principale nouveauté de l'année financière 2007 en Algérie. Ce recul de la dette publique s'est concrétisé grâce à une gestion active menée par le Trésor. De 1779,7 milliards de DA à fin 2006, la dette publique interne aura été amputée à hauteur de 37%, à fin 2007, pour s'établir à près de 1.200 milliards de DA. La dette publique interne tombe ainsi à 15% du PIB contre 21,3% à fin 2006 et 32,6% en 1999. Selon les prévisions du Trésor, l'encours de la dette publique interne doit être encore réduit de 500 milliards de DA en 2008 pour s'établir à un niveau de l'ordre de 700 milliards de DA l'année prochaine. Ce recul de la dette interne est, par ailleurs, couplé d'une forte réduction de la dette extérieure et de la poursuite de l'accumulation soutenue des réserves de change témoignant de la solidité de la position financière extérieure. Estimée à 4,7 milliards de dollars à fin juin 2007, la dette extérieure ne représentait plus que 5,08% des réserves de change évaluées, à cette date, à environ 91 milliards de dollars contre 77,78 milliards à fin 2006. Par ailleurs, l'année qui se termine a été marquée par la poursuite de la réforme financière à travers l'adoption de lois relatives respectivement aux coopératives d'épargne et de crédit, et au système comptable financier. En effet, les coopératives d'épargne et de crédit sont considérées comme un facteur important de développement de la microfinance en offrant aux franges de la population exclue du système bancaire la possibilité d'accéder à des services financiers à des coûts économiques avantageux. D'un autre côté, la loi portant sur le système comptable financier marque plusieurs avancées. Cette loi, qui doit entrer en vigueur en janvier 2009, facilitera notamment la mise en place d'un système comptable permettant le fonctionnement selon des principes et des méthodes mondialement admis et de produire une information détaillée reflétant le plus fidèlement possible la situation financière et comptable des entreprises. Concernant la corruption et les crimes financiers commis au détriment des deniers de l'Etat, la lutte s'est poursuivie par l'institution d'un Comité de coordination de l'action de l'Inspection générale des finances (IGF), chargé de coordonner avec les inspections générales des différents départements ministériels dans le but de créer un espace de concertation et d'échanges d'expériences et d'informations entre ces différents organes de contrôle des dépenses publiques. Le marché obligataire algérien a, pour sa part, inscrit, en 2007, le lancement de deux emprunts obligataires et l'introduction du titre obligataire de la compagnie nationale Air Algérie à la Bourse d'Alger. Pesant près de 160 milliards de DA, le marché obligataire national compte actuellement neuf sociétés émettrices d'obligations. Mais à l'inverse du marché obligataire, qui connaît un relatif succès, celui des actions boursières n'a pas connu en 2007 de progrès significatifs se maintenant dans un état de léthargie avéré. C'est que le marché boursier des actions n'a enregistré aucune nouvelle introduction de titres depuis l'année 2000 et a, en plus, subi en 2006 le retrait de l'action d'Eriad Sétif réduisant ainsi à deux le nombre d'entreprises cotées actuellement en Bourse (hôtel El Aurassi et Saidal). Outre l'abrogation de la décision prise en août 2004 obligeant les entreprises et autres entités publiques à ouvrir des comptes exclusivement auprès des banques publiques, l'autre fait à relever pour l'année 2007 est l'autorisation accordée par le Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) à la première banque britannique HSBC à s'installer en Algérie devenant ainsi la quatorzième banque étrangère à activer dans le pays. En 2007, le paysage bancaire et financier algérien se compose de 11 banques et établissements financiers publics, d'une banque mutualiste (Caisse nationale de mutualité agricole-CNMA) et de 17 banques et établissements financiers à capitaux mixtes à prédominance internationale.