Le volet économique a constitué une part importante des 11 questions orales posées jeudi en plénière par les membres du Conseil de la nation aux représentants du gouvernement. En effet, le ministre des Transports, M. Maghlaoui a été interpellé, par un membre du Conseil de la nation sur la recrudescence des accidents de la route dans notre pays, en affirmant notamment que 70% du parc national est constitué de véhicules âgés de plus de 15 ans. Ce sénateur a mentionné comme seconde cause d'accidents, le problème récurrent de la pièce détachée contrefaite commercialisée à grande échelle sans aucun contrôle. Selon ce sénateur, les concessionnaires automobiles devraient être obligés par les pouvoirs publics de commercialiser les véhicules dotés d'airbags et de systèmes de freinage ABS, (anti-blocage système), "deux équipements qui ont fait chuter de 75% le nombre d'accidents de la route sous d'autres cieux", selon lui. Malgré l'introduction des amendements au code de la route et une plus grande répression aux infractions, les accidents de la route continuent à persévérer. Ces actions entreprises n'ont pas permis de réduire les accidents de la route mais ont eu le mérite de les stabiliser alors que le nombre de voitures ne cesse d'augmenter. "De 2003 à 2007, quelque 900 000 nouveaux véhicules ont été mis en circulation en Algérie tandis que la surface roulante n'a pas augmenté", précisera Maghlaoui, à ce sujet, avant d'ajouter que "les pouvoirs publics comptent renforcer le dispositif de sécurité routière, appliquer les sanctions dans toute leur rigueur, revoir la formation au permis de conduire et n'excluent pas d'adopter le permis à points, ainsi que la création d'un Centre national de permis de conduire".A une question posée par un sénateur sur le danger que pourrait représenter le barrage de Beni Haroun dans la wilaya de Mila, considéré comme l'un des plus grands projets réalisés à ce jour sur le plan national, le ministre des Ressources en Eaux, M. Abdelmalek Sellal, se voulant rassurant, a réaffirmé que cette infrastructure d'une capacité de 960 millions de m3, répond aux normes "les plus sévères" liées aux risques sismiques et aux risques d'inondations, en cas de pluies diluviennes. Cette infrastructure, rappelons-le, a montré, lors de sa première mise en eau, décembre 2003 - janvier 2004, une déficience "originelle" résultant de conditions géologiques particulières et complexes. Il s'agit de fuites importantes en aile gauche et de pressions anormalement élevées dans cette partie de l'ouvrage. Ce problème, immédiatement identifié par l'ANBT (Agence nationale des barrages et transferts) et son ingénieur-conseil, qui avait réalisé la conception de l'ouvrage, a été analysé minutieusement et a donné lieu à la définition de mesures de renforcement judicieuses, à savoir, l'extension du rideau d'étanchéité et du drainage dans la fondation. Une armada d'experts de renommée mondiale, qui ont visité ce barrage début décembre courant, sont arrivés à la conclusion qu'aucun danger n'émane de ce barrage. Ce dernier, a même été doté d'équipements de détection des vibrations ou mouvement de sol comme mesure supplémentaire. Le niveau de ce barrage, qui devrait alimenter plus 4 millions d'habitants en eau potable dans plusieurs wilayas de l'est du pays, est actuellement de 432 millions de m3 et devra atteindre sa capacité optimale en mars 2008, selon le ministre Sellal. De son côté, le ministre de l'Habitat, M. Nouredine Moussa, a répondu à des questions sur les constructions qui ne respectent pas les plans urbains et qui "défigurent" les villes d'Algérie. Le non-respect des normes est un "problème réel", a reconnu le représentant du gouvernement, qui, selon lui, est un problème extrêmement sérieux que les pouvoirs publics veulent régler progressivement car, "il y a eu entassement des problèmes au cours des années avec le phénomène de l'exode rural". Selon le ministre, les assises sur l'architecture en Algérie, tenues en décembre 2006, constituent une base de départ pour entamer les actions régulières dans le but de résoudre ce problème. Le ministre a même évoqué la loi 90/29 qui a été amendée pour donner plus de rigueur à ce domaine. "Elle donne la possibilité à l'Etat de faire cesser toute construction qui ne répond pas à un plan urbain", a dit le ministre. Visiblement peu convaincu par cette réponse, le membre de Conseil de la Nation a indiqué que "le problème n'est pas un problème de loi, mais de son application sur le terrain, et ce que l'on voit dans nos cités reflète un laisser aller et un laxisme flagrant dans ce domaine". R. Tiar