Les cours du pétrole étaient en baisse hier en Asie dans un marché qui attend les chiffres mensuels de l'emploi américain, lesquels pourraient donner des indications sur la santé de la première économie du monde et la politique monétaire de Washington. Ces données, qui seront publiées vendredi, pourraient déterminer le moment où la Réserve fédérale américaine relèverait ses taux, ce qui affecterait le dollar et partant, la demande de brut. Toute hausse du billet vert renchérit l'or noir pour les acheteurs qui sont munis d'autres devises. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin perdait 20 cents à 44,12 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en juillet, cédait 18 cents à 44,83 dollars. Les investisseurs devraient rester prudents dans l'attente des chiffres américains, a jugé Michael McCarthy, analyste chez CMC Markets à Sydney. Ces données "auront un impact direct sur le dollar. Comme la faiblesse du dollar est l'un des soutiens des cours de brut, elles vont compter". Les spéculations sur un possible relèvement de ses taux par la Fed lors de sa réunion de juin sont allées bon train depuis des remarques en ce sens de deux responsables régionaux.
Finit en petite hausse jeudi, poussé par les feux au Canada Les cours du pétrole brut ont fini sur une nouvelle petite hausse jeudi, ayant perdu en séance une grande partie de l'élan donné par les craintes suscitées par les incendies au Canada et l'approvisionnement en général. Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en juin a gagné 54 cents à 44,32 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a gagné 39 cents à 45,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). En séance, le baril de WTI était monté jusqu'à 46,07 dollars, un niveau qu'on n'a plus vu en clôture depuis novembre, mais selon Kyle Coooper, chez IAF Advisors, les investisseurs ont fini par se heurter à des seuils de résistance, cette reprise était probablement à bout de souffle, a-t-il dit. Surtout au vu de l'augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis, annoncée mercredi par le ministère de l'Energie. Mais les incendies qui ravagent la ville de Fort McMurray (Alberta), au coeur de la région d'exploitation des sables bitumineux canadiens dans l'ouest canadien, restaient encore un puissant moteur de hausse pour les cours du pétrole. Même si les mines ne sont pas directement sur la trajectoire des incendies, l'évacuation de Fort McMurray a eu un impact sur les employés du secteur, et les producteurs ouvrent leurs campements aux évacués, a expliqué Tim Evans, chez Citi. On ne sait pas exactement à quel point la production a été réduite, certaines exploitations n'ayant que réduit leur activité, mais la production de plus d'un million de barils par jour pourrait être menacée, a précisé M. Evans, alors que d'autres analystes évoquaient la fermeture de plusieurs oléoducs. Par ailleurs David Cheetham, analyste chez XTB, évoquait un autre facteur de hausse, le retour de l'instabilité politique en Libye. Une cargaison de Glencore n'a pas pu être chargée, ce qui fait douter de la pérennité des niveaux de production atteints récemment par le pays, qui avec plus de deux millions de barils par jour, sont à leur plus haut en plus de cinq ans. Enfin, la production américaine de brut a nettement baissé la semaine dernière, en particulier en Alaska en raison, selon M. Cooper, de problèmes de maintenance. Les revers d'approvisionnement sont temporaires mais contrebalancent les inquiétudes d'une augmentation de l'offre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et mettent l'accent sur la production de pétrole américaine, qui est à son plus bas en huit mois, faisait remarquer Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets. Enfin, dernier facteur positif pour les échanges, Patrick O'Hare, chez Briefing, a fait état de rumeurs de presse évoquant une disposition supposée de l'Iran à accepter des objectifs de quota (de production) une fois qu'il aura retrouvé son niveau de production d'avant les sanctions occidentales, à 4 millions de barils par jour, même si d'autres analystes se montraient très sceptiques face à cette proposition. En revanche le petit regain de vigueur du dollar, après une semaine de baisse, pénalisait les acheteurs de brut munis d'autres devises.
Le pétrole se reprend grâce à des craintes sur l'offre Les cours du pétrole poursuivaient leur mouvement haussier jeudi en fin d'échanges européens, profitant des craintes ponctuelles que faisaient peser sur l'approvisionnement de pétrole des feux de forêt dans la province canadienne de l'Alberta et de nouveaux signes d'instabilité politique en Libye. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 45,59 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 97 cents par rapport à la clôture de mercredi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin prenait 1,15 dollar à 44,93 dollars. Orientés à la hausse depuis le début de la séance, les cours du Brent et du WTI, même s'ils ont lâché un peu de lest à l'ouverture des échanges américains, parvenaient à se maintenir largement dans le vert en fin d'échanges européens. Un temps affectés par les derniers chiffres sur la production américaine de brut, qui est ressortie à nouveau en hausse mercredi, les prix ont en effet réussi à se reprendre jeudi, sur fond de craintes grandissantes que la production de sables bitumineux au Canada soit touchée par les spectaculaires incendies qui sévissent dans la région de l'Alberta (ouest). Il y a deux facteurs auxquels on attribue la responsabilité de ce mouvement de hausse, relevait David Cheetham, analyste chez XTB. Tout d'abord un énorme incendie de forêt qui a contraint à l'évacuation de 88.000 personnes dans la ville pétrolière de Fort McMurray, à l'ouest du Canada, (et entraîné) la fermeture de certains oléoducs de la région ainsi que des perturbations de la production dans plusieurs installations, précisait l'analyste. Les feux continuaient jeudi à ravager des secteurs entiers de la ville canadienne de Fort McMurray, vidée de ses habitants, tandis que les secours procédaient à de nouvelles évacuations aux alentours, ajoutant des milliers de personnes sur les routes ou dans les refuges. Selon M. Cheetham, le retour de l'instabilité politique en Libye, où une cargaison de Glencore n'a pas pu être chargée, a également pesé sur les cours, ravivant les craintes sur la pérennité des niveaux de production atteints récemment par le pays, qui avec plus de deux millions de barils par jour, sont à leur plus haut en plus de cinq ans. Les revers d'approvisionnement sont temporaires mais contrebalancent (toutefois) les inquiétudes d'une augmentation de l'offre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et mettent l'accent sur la production de pétrole américaine, qui est à son plus bas en huit mois, faisait remarquer Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets. De même, David Cheetham estimait que ces deux facteurs conjoncturels (les craintes d'approvisionnement en provenance du Canada et de la Libye, ndlr) étaient peu susceptibles d'être des éléments déterminants pour le marché à plus long terme, mais que le moment de leur émergence, qui a coïncidé avec un marché exagérément vendu à court terme, a permis de soutenir les cours.