Le parti travailliste a revendiqué vendredi la victoire de son candidat Sadiq Khan à la mairie de Londres. Ce succès vient en partie atténuer la déception du Labour qui a subi un recul lors des élections régionales et locales qui ont eu lieu jeudi en Grande-Bretagne. "Félicitations à Sadiq Khan. Je suis impatient de travailler avec toi pour faire de Londres une ville équitable pour tous!", a déclaré le chef du Labour, Jeremy Corbyn, sur Twitter. En début de soirée, alors que les résultats officiels n'avaient pas encore été proclamés, une source proche des opérations de comptage a indiqué que le candidat travailliste ne pouvait plus être battu. Sadiq Khan, 45 ans, était notamment opposé au conservateur et fils de milliardaire Zac Goldsmith, 41 ans. Le député de Tooting, un quartier populaire du sud de Londres, succède à l'excentrique conservateur Boris Johnson, un partisan d'une sortie de l'Union européenne à qui l'on prête l'ambition de devenir Premier ministre.
Répondre aux problèmes de Londres Ancien avocat au tempérament énergique, ancien ministre, père de deux filles, M. Khan a promis de répondre aux problèmes les plus criants de la capitale, dont la population a augmenté de 9000000 habitants en huit ans pour atteindre 8,6 millions: logements inabordables, transports saturés et pollution. Sadiq Khan a toujours conservé son avance malgré les accusations lancées par M. Goldsmith selon lesquelles le travailliste était proche de prêcheurs radicaux et qu'il fournissait de "l'oxygène" aux extrémistes. Pour sa défense, il a expliqué qu'il avait combattu l'extrémisme toute sa vie et qu'il regrettait d'avoir partagé des tribunes avec des orateurs porteurs d'opinions "abjectes". A l'étranger, les maires de grandes villes l'ont félicité pour son élection, exprimant le souhait de travailler au plus vite avec lui. La maire de Paris Anne Hidalgo s'est ainsi déclarée "Convaincue que son humanisme & son progressisme bénéficieront aux Londoniens!" Son homologue new-yorkais Bill de Blasio a également félicité le nouvel élu sur Twitter.
Labour en recul Si les travaillistes peuvent se rejouir de leur succès à Londres, en revanche les résultats en Ecosse et au Pays de Galles montrent que l'opposition et Jeremy Corbyn, ancré très à gauche, ont perdu des sièges, même s'ils n'ont pas subi la déroute que certains leurs prédisaient. En Angleterre, après publication des résultats dans plus de la moitié des municipalités en jeu, le Labour perd 28 sièges, une perte modeste.
Battu par le SNP Son recul est plus sensible en revanche aux élections régionales en Ecosse. Le Labour y perd 9 points, loin derrière le Parti national écossais (SNP) qui ne parvient pas à reconduire sa majorité absolue. Les indépendantistes du SNP remportent 63 sièges sur 129, d'après les résultats définitifs publiés samedi, qui ont quelque peu douché l'euphorie de leur dirigeante, Nicola Sturgeon, qui avait salué vendredi soir une "victoire historique" pour son parti, la troisième consécutive dans les urnes. Le SNP devra se trouver des partenaires pour continuer à gouverner l'Ecosse, où le parti conservateur est passé devant les travaillistes avec 31 sièges contre 24. Au Pays de Galles, le Labour a limité les dégâts en restant en tête, mais il a perdu près de 8% par rapport aux élections de 2011.
Tensions internes "Nous aurions dû l'emporter à une majorité écrasante dans tout le pays vu la manière dont le gouvernement Tory agit et traite notre pays. Nous résistons mais nous aurions dû faire spectaculairement mieux que cela", a regretté sur la BBC le député travailliste John Mann, l'un des principaux détracteurs de M. Corbyn. "Hier soir, partout en Angleterre, on nous disait que nous allions perdre des conseils. Cela n'a pas été le cas. Nous avons résisté et nous avons même gagné des soutiens dans de nombreux endroits", a réagi Jeremy Corbyn. "Notre parti est debout", a-t-il insisté à Sheffield (nord de l'Angleterre), où le Labour est sorti vainqueur.