La compagnie pétrolière nationale iranienne NIOC a annoncé la volonté de Téhéran d'adhérer au projet gel de la production de pétrole prévu, alors que le pays a atteint le niveau de production souhaité. «Le chiffre souhaité par le ministre du Pétrole est atteint et nous pouvons rejoindre le plan pour le gel (de la production, ndlr) du pétrole», a souligné hier le directeur des relations internationales de la NIOC, Mohsen Kamsari, cité par des médias iraniens. Le responsable de la compagnie a cité le chiffre de 4,2 millions de barils par jour, en se référant aux estimations de l'Opep. L'Iran avait exprimé à maintes reprises sa volonté de rétablir son niveau de production de pétrole dans les mêmes proportions qu'avant les sanctions occidentales, environ quatre millions de barils par jour, un peu plus de la moitié étant destinée à l'export. Cette position a été l'une des raisons pour lesquelles les pays fournisseurs ne sont pas tombés d'accord sur la possibilité de geler la production de pétrole lors d'une réunion à Doha, croit savoir l'agence russe Sputnik. Le même Kamsari a dit en revanche que la décision finale incombait au ministre. Réunis au Qatar en avril dernier, les producteurs pétroliers de l'Opep et hors Opep ne sont pas parvenus à s'entendre sur un gel de la production de chaque pays au niveau de janvier pour soutenir des prix en berne sur fond de rivalités entre l'Iran et l'Arabie Saoudite. Dix-huit pays membres et non membres de l'Opep, dont les principaux producteurs — Arabie saoudite et Russie—, étaient représentés. Mais après six heures de tractations, le ministre qatari de l'Energie, Mohammed ben Saleh Al Sada, a annoncé que les pays concernés ont besoin de «plus de temps». Aucune date n'a cependant été fixée pour une nouvelle réunion. Des divergences entre l'Iran et l'Arabie Saoudite avaient éclaté avant même le début des discussions, entraînant une décision de boycott de Téhéran. Un accord, négocié en février par l'Arabie, la Russie, le Qatar et le Venezuela, visait à geler la production de brut au niveau de janvier afin d'enrayer la surabondance de l'offre, jusqu'à ce que la demande reprenne au 3e trimestre de 2016. En deux ans, le baril de brent est passé de 110 dollars à moins de 30 dollars en janvier dernier, atteignant ainsi son plus bas niveau depuis 13 ans. La chute d'environ 60% des cours du brut depuis juin 2014 a été causée par une surabondance de l'offre, consécutive à une forte augmentation de la production de pétrole non conventionnel, dont le pétrole de schiste américain, et le refus par l'Opep en novembre 2014 de réduire sa production. Par conséquent, les pays exportateurs ont perdu des centaines de milliards de dollars et accusé des déficits budgétaires ayant conduit à des mesures d'austérité.