Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et la présidente de la Commission de l'Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma ont condamné jeudi des attaques contre un camp de déplacés par des groupes armés et une fusillade dans un marché à proximité survenues lundi à Sortoni, au Darfour Nord. "Ces attaques ont causé la mort de cinq personnes, dont deux enfants, et blessé plusieurs autres personnes, y compris un Casque bleu éthiopien de la Mission de l'Union africaine et des Nations Unies au Darfour (MINUAD)", ont souligné les porte-paroles de M. Ban et de Mme Dlamini-Zuma dans une déclaration conjointe. "La présidente et le secrétaire général expriment leur grave préoccupation face à la récente escalade des tensions entre les communautés nomades et les personnes déplacées dans la région. Ils les appellent à éviter les actes de violence et à résoudre leurs différends par le dialogue. Ils exhortent les autorités soudanaises à enquêter et à traduire rapidement les auteurs de ces attaques en justice", ont-ils ajouté. Les deux responsables ont souligné qu'il était impératif de poursuivre la mise en œuvre du mandat de la MINUAD afin de maintenir la sécurité et protéger les civils au Darfour, notamment les personnes qui ont été déplacées par les récents combats dans le Djebel Marra entre le gouvernement du Soudan et l'Armée de libération du Soudan/Abdul Wahid. Ils ont exhorté toutes les parties au conflit au Darfour à reprendre les négociations sans délai, sous les auspices du Groupe de haut niveau de mise en œuvre de l'Union africaine pour le Soudan et le Soudan du Sud, en vue de parvenir à une solution politique globale qui réponde aux causes profondes du conflit, ajoute la déclaration. L'ONU prône un renforcement des liens avec l'UA pour promouvoir la paix en Afrique A l'occasion d'une réunion de haut niveau sur la consolidation de la paix en Afrique jeudi, le secrétaire général adjoint des Nations Unies Jan Eliasson a appelé l'ONU et l'Union africaine (UA) à institutionnaliser davantage leurs initiatives communes et leur communication. La nature changeante des conflits, l'aggravation de la crise mondiale des réfugiés et la montée de l'extrémisme violent rendent nécessaire de mettre l'accent sur la prévention des crises et de leurs causes profondes, a indiqué M. Eliasson durant cette réunion, qui était organisée au siège de l'ONU par l'Assemblée générale des Nations Unies en collaboration avec la Commission de l'UA. Il a souligné que le maintien de la paix en Afrique était une priorité pour l'ONU et que l'UA était devenue un partenaire essentiel des Nations Unies dans la poursuite de cet objectif au cours de la dernière décennie. Citant la Guinée-Bissau, le Burundi et la Somalie comme des exemples de collaboration entre l'ONU et l'UA, le secrétaire général adjoint a appelé à institutionnaliser davantage les initiatives communes et les fréquents échanges de vues et d'information entre les deux organisations. Compte tenu du manque chronique de fonds pour la consolidation de la paix, M. Eliasson a également appelé chaque Etat membre à apporter un financement "prévisible et durable". Il a aussi insisté sur la nécessité de renforcer les liens entre la consolidation de la paix et la réalisation des objectifs de développement durable du Programme à l'horizon 2030. "Le Programme à l'horizon 2030 peut potentiellement agir sur les différents facteurs qui entraînent des conflits violents, y compris les inégalités socio-économiques et de genre, le manque d'emplois, la mauvaise gestion des ressources naturelles, le changement climatique, la corruption et l'absence d'état de droit et d'institutions qui fonctionnent", a-t-il dit.