Samedi s'est tenue au Nigeria une conférence sur la lutte contre Boko Haram. Selon plusieurs chefs d'Etat africains, la Libye est un élément clé dans la lutte contre la secte pour améliorer la sécurité de la région. Le sommet d'Abuja s'est ouvert samedi, réunissant le président nigérian Muhammadu Buhari, les chefs d'Etat des pays frontaliers (Bénin, Cameroun, Tchad et Niger), le chef de l'Etat français, des représentants britannique et américain, et la chef de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini. Muhammadu Buhari a affirmé que "la principale difficulté à présent est la réhabilitation" des écoles, centres de soins, routes et ponts détruits. Mais aussi l'aide aux déplacés - plus de 60% d'entre eux sont des femmes et des enfants, pour la plupart des orphelins". Des difficultés évoquées aussi par Paul Biya, son homologue camerounais que vous pouvez écouter en cliquant sur le lien ou l'image. Le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond s'est lui inquiété du rapprochement entre les djihadistes de Boko Haram et l'Etat islamique si ce dernier renforce sa position en Libye. Vendredi, un responsable américain a fait état de signes montrant que des combattants de Boko Haram étaient en train de quitter le Nigeria pour partir en Libye. Plusieurs chefs d'Etat africains ont estimé que la Libye était un élément clé dans la lutte contre Boko Haram pour améliorer la sécurité dans la région.
...Réunion à Vienne pour discuter du chaos Des ministres des Affaires étrangères européens, des Etats-Unis et des pays voisins de la Libye se sont réunis lundi à Vienne. Ils ont discuté du chaos qui règne dans ce pays miné par les divisions politiques et la menace djihadiste. Cette réunion s'est déroulée à un moment crucial: d'une part les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont récemment étendu leur influence à l'ouest de la ville libyenne de Syrte qu'ils contrôlent depuis juin 2015. D'autre part, le gouvernement d'union nationale parrainé par l'ONU peine à asseoir son autorité, plus d'un mois et demi après avoir pris ses fonctions à Tripoli. Le sommet, présidé par le chef de la diplomatie italienne Paolo Gentiloni et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, réunira "les principaux acteurs" régionaux et internationaux. L'objectif de cette réunion est de soutenir "le processus de stabilisation" en Libye, a déclaré M. Gentiloni au cours d'une récente visite en Tunisie. Les combattants de l'EI se sont emparés la semaine dernière de la localité d'Abou Grein, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Syrte, après une série d'attaques contre les forces militaires du gouvernement d'union. C'est la première fois que le groupe extrémiste réussit à étendre son contrôle à l'ouest de cette ville. Une autre bataille, des dissensions politiques et un vide sécuritaire, ont facilité depuis 2014 l'implantation de l'EI en Libye, constituant une menace directe pour ses voisins et l'Europe. Les ministres des Affaires étrangères discuteront du "soutien international au nouveau gouvernement et se concentreront sur les questions sécuritaires", a déclaré le porte-parole du département d'Etat John Kirby. Rappelons que des responsables et des diplomates américains ont affirmé jeudi que les Etats-Unis étaient prêts à assouplir l'embargo de l'ONU sur les armes imposé au début de la révolte contre le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, pour aider les nouvelles autorités à lutter contre l'EI. La guerre contre les djihadistes est au centre d'une autre bataille, entre les forces du gouvernement d'union et celles du gouvernement parallèle basées dans l'est du pays et dirigées par le controversé général Khalifa Haftar. Les deux autorités rivales accélèrent les préparatifs pour déclencher en premier l'offensive visant à chasser l'EI de Syrte, au risque d'éloigner la perspective d'une réconciliation et d'une victoire contre les djihadistes.