Le nouveau président nigérian, Muhammadu Buhari, est déterminé à éradiquer Boko Haram La réunion des chefs d'état-major des pays alliés contre Boko Haram devrait précéder un sommet des chefs d'Etat de ces cinq pays, a indiqué un communiqué des forces armées nigérianes. De hauts responsables militaires du Nigeria, du Niger, du Tchad, du Cameroun et du Bénin se sont réunis hier dans la capitale nigériane Abuja pour renforcer leur plan de lutte contre le mouvement islamiste Boko Haram. L'alliance contre le mouvement islamiste vise la mise en place d'une nouvelle force plus homogène, soutenue par l'Union africaine. Cette force multinationale, dont l'avènement opérationnel était prévu en novembre, devrait avoir son quartier général dans la capitale tchadienne N'Djamena, sous commandement nigérian. Nigeria, Niger, Tchad et Cameroun ont déjà entrepris une coopération militaire dans le nord-est du Nigeria, aux confins de leurs frontières communes, et enregistré depuis plusieurs mois des succès certains contre Boko Haram. Par ailleurs, le nouveau président nigérian Muhammadu Buhari, un ancien général qui a pris ses fonctions le 29 mai, s'est engagé à vaincre l'insurrection de Boko Haram qui a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis six ans. Le président nigérian revenait à Abuja d'une visite au Tchad et au Niger. Le président a effectué ces voyages dans les pays voisins pour discuter de la lutte collective contre Boko Haram. Ce dernier bombarde des régions du pays ouest-africain tous les jours depuis le 29 mai, date à laquelle M.Buhari a pris les commandes du pays. Une centaine de personnes ont été tuées à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, en moins d'une semaine. Boko Haram a lancé le 29 mai une attaque contre Maiduguri en tirant des dizaines de lance-roquettes sur la ville. Au moins 30 personnes ont trouvé la mort, pour la plupart des femmes et des enfants, et de nombreuses maisons ont été détruites. Dès son investiture, M.Buhari a ordonné au commandement militaire du pays de relocaliser son bureau à Maiduguri, épicentre de Boko Haram, et d'y rester jusqu'à ce que le dernier des terroristes soit éliminé et que les lycéennes soient sauvées. L'ancien chef de l'armée avait promis que son administration donnerait un nouvel élan aux efforts visant à éliminer la menace des insurgés de Boko Haram. Boko Haram terrorise la population nigériane et revendique des milliers de morts depuis 2009. Avant qu'il ne quitte Abuja hier, M.Buhari a rencontré les chefs de la défense du pays et a été informé de la situation sécuritaire et des opérations en cours contre Boko Haram. Le chef de la marine nigériane, le vice-amiral Usman Jubrin, a déclaré que l'armée aimerait maintenir le niveau de succès enregistré contre les terroristes de Boko Haram et le maintenir jusqu'à leur défaite. Mercredi dernier, le président nigérian était allé à Niamey, capitale du Niger, où il a rencontré le président Issoufou Mahamadou, déclarant que sa visite au Niger avait pour but de solliciter davantage de soutien du pays afin de mettre rapidement fin aux atrocités de Boko Haram. Selon le président, le Nigeria continuera à solliciter l'appui des pays voisins dans sa tentative de surmonter Boko Haram. Il a fait savoir que le Nigeria aurait également besoin de l'aide des autres nations et des institutions multilatérales pour la reconstruction des zones affectées par l'insurrection de Boko Haram et pour la réhabilitation des personnes déplacées. Le président a laissé entendre qu'il tiendrait des réunions similaires sur la sécurité et la guerre contre le terrorisme avec les autorités tchadiennes après son départ du Niamey jeudi. Lors de sa visite à N'Djamena, capitale tchadienne, M.Buhari et son homologue tchadien, le président Idriss Deby, ont réaffirmé l'engagement de leurs pays à une plus grande coopération dans la lutte contre Boko Haram.