Le gouvernement nigérian a mis en garde mercredi les membres de syndicats qui souhaitent poursuivre l'ordre de grève contre la hausse du prix de l'essence, qualifiant ce mouvement social de grève illégale après une interdiction par la justice mardi. Babachir David Lawal, secrétaire général du gouvernement, a appelé tous les travailleurs à respecter la loi (...) et à renoncer à participer à une grève illégale. Les actes d'intimidation, de harcèlement, comme le blocage des bâtiments, la fermeture forcée des bureaux, les barrages sur les routes, ou tout autre moyen d'empêcher les travailleurs de remplir leur devoir civique recevront une réponse appropriée de la part des autorités, a-t-il prévenu. Le gouvernement s'engage à garantir la sécurité des personnes sur leur lieu de travail et attend que les choses reviennent à la normale, dans l'intérêt de la nation, a ajouté M. Lawal, précisant que les grévistes ne seront pas rémunérés et que des cahiers de présence ont été mis en place dans tous les organes administratifs d'Etat. La Cour industrielle nationale, saisie par le ministre de la Justice, a temporairement interdit mardi aux syndicats de lancer une grève générale. Les négociations entre le gouvernement et les deux syndicats, le Nigeria Labour Congress (NLC) et le Trade Union Congress (TUC), se sont achevées sans accord, et une faction du NLC avait maintenu son appel à la grève. Les syndicats exigent du gouvernement qu'il ramène le prix du carburant, porté la semaine dernière à 145 nairas (0,64 euro) le litre, à son prix initial de 86,50 nairas. Le ministre de la Justice Abubakar Malami avait fait valoir qu'une grève coûterait plusieurs milliards de nairas et causerait d'extrêmes difficultés et des problèmes sécuritaires inimaginables.Bien que premier producteur du continent africain, le Nigeria est contraint d'importer des produits pétroliers, ses quatre raffineries ne suffisant pas à sa consommation. Le pays maintenait jusqu'ici un prix bas à la pompe en subventionnant les importateurs de carburant.