En présence des opérateurs économiques et agents maritimes, l'entreprise portuaire de Béjaïa (PB) organisera lundi un séminaire international. Le séminaire ayant pour thème "autoroutes de la mer" verra également la présence de représentants du programme Euromed-transport. Ce séminaire, qualifié "de capital" par les responsables de cette entreprise, devra notamment baliser le terrain pour que ce port soit commuté au concept des "autoroutes de la mer", une plate-forme portuaire intégrée totalement au réseau de transport euro-méditerranéen. Le port de Béjaïa affiche donc haut et fort son ambition de s'arrimer au réseau euro-méditerranéen. Ce projet pilote est né après l'appel lancé par la commission européenne en direction des ports maghrébins, mais qui ne sont éligibles que sous réserve de leur compatibilité avec les critères et les orientations communautaires. L'éligibilité est sous-tendue par l'impératif d'ouverture d'une ligne bout à bout avec un port de la façade nord de l'Europe, incluant éventuellement des tronçons de cabotage et de desserte pour d'autres ports, mais aussi par un ensemble de critères, liés foncièrement à des considérations de gestion et d'instruments de croissance interne. La compétitivité en coût et délais, les facilitations et les systèmes d'informations au contexte des affaires, l'existence d'interfaces transport routier/ferroviaire, le séjour des navires et la numérisation de leur traitement, ou l'organisation logistique sont des critères, parmi d'autres, pour l'éligibilité à ce projet euro-méditerranéen. Les ports maghrébins qui satisfont à ces critères bénéficieront d'une aide pour le démarrage de lignes maritimes courtes distances. Le port de Béjaïa figure parmi les ports les plus performants en Méditerranée. Opérationnel depuis juin 2005, le terminal de Béjaïa emploie quelque 300 personnes dont de jeunes universitaires aux deux-tiers. Ce port traite en moyenne 25 conteneurs par heure, ce qui est comparable au rythme des ports méditerranéens les plus développés comme ceux de Barcelone (Espagne), de Fos-sur-Mer (France), de Gioia Tauro et de Gênes (Italie) - qui traitent tous entre 25 et 30 conteneurs par heure. La réussite commerciale et le management du port de Béjaïa est un cas d'école, avec une triple certification Iso (qualité-management, environnement et économie durable, santé et sécurité au travail), un taux de croissance annuel de 10 % en marchandises générales et 50 % en trafic conteneurs, et des parts de marché de plus en plus amples. De plus, pour diversifier son activité spécialisée, ce port a mis les moyens nécessaires, en inaugurant coup sur coup plusieurs terminaux dont celui des hydrocarbures, relayé ultérieurement par celui du bois puis du papier, et achevé avec celui du conteneur qui réalise déjà plus de 100 00 boites/n. Le port de Béjaïa s'est également doté d'un parc à feux, et a entrepris le dragage de son môle, portant son tirant d'eau à plus de 12 mètres, et refait plusieurs quais d'embarquement. Les investissements ont atteint 2 milliards de dinars en 2007, et seront portés à 2,5 milliards de DA en 2008. Le port de Béjaïa dispose de tous les atouts lui permettant de s'imposer comme une plaque tournante en Méditerranée. C'est le cas de la réalisation de la pénétrante autoroutière Béjaïa-Beni Mansour, nécessaire pour le dégagement des marchandises vers les wilayas limitrophes, le renforcement de la ligne ferroviaire sur le même axe, et l'inscription du projet inhérent a son agrandissement.