Hillary Clinton a remporté dimanche la primaire démocrate de l'île de Porto Rico, se rapprochant de la majorité requise de délégués pour l'investiture présidentielle. L'ancienne secrétaire d'Etat a été déclarée gagnante par les chaînes CNN et NBC, plus de six heures après la fermeture des bureaux de vote dans ce territoire américain qui participe aux primaires mais pas à l'élection présidentielle. Selon des résultats portant sur 22% des bureaux, elle a remporté 64% des voix, contre 35% pour le sénateur du Vermont Bernie Sanders. A 68 ans, la démocrate devrait dépasser mardi la majorité de 2.383 délégués lui garantissant l'investiture, et devenir la première femme investie pour l'élection présidentielle par l'un des deux grands partis américains. Six Etats, dont la Californie, voteront alors pour les primaires démocrates, procurant à Hillary Clinton largement de quoi atteindre le seuil fatidique. Il ne lui manquait avant les résultats de Porto Rico que 60 délégués, alors que 694 seront en jeu. Mais Bernie Sanders, sénateur du Vermont, conteste le calcul et argue que les super-délégués, des responsables et élus du parti, ne doivent pas être inclus dans le décompte, car leurs voix ne seront officielles que lors du vote formel de la convention démocrate d'investiture de Philadelphie, du 25 au 28 juillet. Il explique que Hillary Clinton n'aura pas la majorité absolue en ne comptant que les délégués directement désignés par les primaires. J'aurai plus de trois millions de voix d'avance, et à la fermeture des bureaux de vote mardi, j'aurai une majorité significative des délégués issus des primaires, a répondu Hillary Clinton dimanche sur ABC. Après mardi, je ferai tout pour tendre la main et essayer de rassembler le parti démocrate, et j'en attends de même pour le sénateur Sanders, a-t-elle ajouté sur CNN. Bernie Sanders continue de faire campagne très activement en Californie. N'oublions pas que la convention démocrate est à la fin du mois de juillet. C'est dans longtemps, a dit Bernie Sanders sur CNN. Hillary Clinton n'appelle pas directement son pugnace rival à jeter l'éponge: elle-même avait attendu plusieurs jours après le dernier scrutin, en juin 2008, pour se rallier à Barack Obama, qui avait comme elle cette année scellé sa victoire grâce à l'appui de super-délégués. Nous ne demandons rien à Bernie Sanders. C'est à lui de prendre sa décision, a dit prudemment John Podesta, président de la campagne de Hillary Clinton, sur Fox News. Il a dit qu'il travaillerait sept jours sur sept pour stopper Donald Trump, et nous espérons qu'aussitôt que possible il tiendra sa promesse et se mettra au travail avec nous pour qu'elle remporte l'élection en novembre. Mais Hillary Clinton veut terminer les primaires en beauté, par une victoire symbolique en Californie, bastion progressiste et Etat le plus peuplé du pays.