C'est toujours l'ascension pour les cours du pétrole qui sont repassés hier au-dessus de 132 dollars le baril, au lendemain de la journée historique où ils s'étaient propulsés à plus de 135 dollars. Cette hausse ne cesse d'alimenter les débats au niveau des experts. A chacun sa manière d'expliquer cette flambée vertigineuses. Le sujet a d'ailleurs été abordé jeudi en marge des débats à l'Assemblée populaire nationale (APN). Interrogé par la presse sur ce dossier brûlant, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil est longuement revenu sur la situation du marché pétrolier. Il a ainsi expliqué les facteurs de la nouvelle flambée des cours de pétrole. Outre la croissance soutenue de la demande des grands consommateurs et des pays émergents et la dévaluation continue du dollar, le recul de la production du brut dans les pays gros producteurs non-Opep, tels la Russie, la Norvège et le Mexique, a également contribué à la hausse des cours, de l'avis du ministre. Le ministre a également lié cette ascension à la consommation des produits pétroliers aux Etats-Unis. Une consommation qui devra, à terme, augmenter davantage en raison des promesses électorales faites par les candidats aux présidentielles de novembre 2008 de baisser les taxes sur les carburants au profit des consommateurs américains. Par ailleurs, la hausse des cours du brut est due aussi aux nouvelles donnes que connaît désormais le marché pétrolier à travers notamment la décision prise par l'Arabie saoudite de ne plus procéder à l'exploration de nouveaux gisements pétrolifères à partir de 2009, selon les explications de Chakib Khelil Pour sa part, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Abdallah El Badri, cité par les agences, a affirmé jeudi à Quito que le marché pétrolier était devenu «complètement fou» et estimé que la responsabilité de la hausse des prix du pétrole incombait aux spéculateurs et à la dépréciation du dollar américain. Le «prix du baril était à 130 dollars et aujourd'hui il est à 135 dollars, Le marché est vraiment devenu complètement fou», a déclaré le représentant de l'OPEP avant d'ajouter : «L'instabilité n'a rien à voir avec la demande mondiale. L'instabilité a d'autres causes.» «L'économie des Etats-Unis est en récession, et il y a la dépréciation du dollar, ce qui affecte le prix du pétrole en le faisant monter», a-t-il poursuivi. Le responsable a également estimé qu'il «faudrait beaucoup de temps» pour remplacer le dollar par l'euro. S. I.