Dans une déclaration à l'APS, le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari, a indiqué que la cause sahraouie a enregistré vendredi "une victoire diplomatique" au niveau des Nations unies avec "la consécration définitive du Front Polisario comme seul représentant légitime du peuple sahraoui". "Ce succès diplomatique intervient au moment où les Nations unies, à travers le Conseil de sécurité, maintiennent les pressions sur le Maroc pour permettre le retour du personnel de la Minurso", a-t-il indiqué. "Il met fin à une longue période de pressions et de manœuvres du Maroc pour imposer au comité des conditions qui sont contraires à la légalité internationale et aux principes qu'édictent le comité des 24", a-t-il ajouté. L'intervention de M. Boukhari au comité a coïncidé avec le 46ème anniversaire de l'intifada de la Zimla contre l'occupation espagnole qui a marqué le 17 juin 1970 un nouveau jalon dans la lutte du peuple sahraoui pour accéder à son indépendance, a-t-il tenu à rappeler. Vendredi, les membres du comité spécial de la décolonisation, dit comité des 24, réuni en session ordinaire, ont adopté par consensus une note dans laquelle ils ont réaffirmé que le Front Polisario est le seul représentant du peuple sahraoui. La note intervient suite aux tentatives ratées du représentant du Maroc d'empêcher Ahmed Boukhari de prendre la parole lors d'une séance du comité. Le délégué du Maroc a demandé avec insistance qu'un sahraoui, Mohamed Abba, élu lors des élections régionales organisées l'année dernière par le Maroc puisse également s'exprimer au nom du peuple sahraoui. L'intervention de M. Boukhari vendredi a été fortement chahutée par un tumulte provoqué par le délégué du Maroc qui a enfreint les règles de la diplomatie, selon les membres du comité. Le président du comité, Rafael Dario Ramirez Carreno, a répondu avec fermeté au représentant du Maroc, jugeant son comportement "déplorable pour la diplomatie". Il lui a clairement signifié qu'aux termes de l'Assemblée générale, le Front Polisario était le seul représentant du peuple sahraoui. "Compte tenu de l'incident regrettable du 14 juin, découlant de l'irrespect de la procédure par un membre qui ne siège pas au Comité, ce dernier précise que le représentant du Front Polisario est le seul représentant du Sahara occidental", souligne cette note préparée par l'Indonésie.
Le Maroc choisi la voie de la confrontation D'autre part, le représentant du Front Polisario auprès des Nations Unis, Ahmed Boukhari, a affirmé que le Maroc avait choisi la voie de la confrontation avec la communauté internationale pour mettre fin au processus de paix conduit par l'ONU. S'exprimant au cours de la session du Comité spécial de la décolonisation, tenue vendredi à New York, M. Boukhari a indiqué que la "puissance occupante a choisi l'option de la confrontation avec la communauté internationale pour mettre fin au processus de paix et pousser la région vers de pires scénarios". La persistance de cette situation "constituerait non seulement un crime international à l'encontre du peuple sahraoui, mais aussi une menace permanente à la paix et à la sécurité de la région", a-t-il averti. M. Boukhari a soutenu que la tenue d'un référendum d'autodétermination était la clef du règlement de ce conflit qui dure depuis plus de 40 ans en réitérant sa demande de tenir une session spéciale du Comité sur le Sahara Occidental. Il a jugé "préoccupants" les événements survenus depuis la dernière session régulière du Comité de la décolonisation en 2015. "L'attaque directe du Maroc contre la personne du secrétaire général après sa visite en mars au Sahara occidental et sa décision unilatérale d'expulser la composante civile et politique de la Minurso démontrent que la puissance occupante a choisi l'option de la confrontation avec la communauté internationale". Il a encore relevé que malgré les demandes du Conseil de sécurité inscrites dans sa dernière résolution d'avril, le personnel de la Minurso n'est pas retourné au Sahara occidental, alors que les négociations formelles entre le Maroc et le Front Polisario sont à l'arrêt. Au contraire, a-t-il enchaîné, il semble que le Maroc ait tenté de transformer vendredi dernier, une visite technique des Nations Unies destinée à convaincre le gouvernement marocain d'accepter le retour de tout le personnel expulsé, en une visite touristique. Pour le Front Polisario, "la Minurso est le symbole de l'engagement de la communauté internationale en faveur de la décolonisation du dernier territoire non autonome d'Afrique", a-t-il dit. La Mission, doit donc revenir mais "ce retour n'est pas une fin en soi: son objectif doit être la reprise des négociations directes entre les deux parties en vue d'un règlement pacifique du conflit, lequel se trouve dans l'application du principe d'autodétermination", a souligné M. Boukhari. Par ailleurs, M. Boukhari a précisé que le représentant légitime du peuple sahraoui est le Front Polisario, en expliquant que le Maroc n'est pas la puissance administrante. Aux termes de la résolution 3437 de 1979 de l'Assemblée générale, le Maroc est un pays qui occupe illégalement un territoire qui ne lui appartient pas, a-t-il tenu à rappeler.