La Croatie a été plus que décevante face au Portugal (0-1), en huitième de finale de l'Euro. Après avoir séduit lors de la phase de poules, les Croates sont passés à côté de leur huitième. S'ils sont sortis, ils ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes. Vous avez vu du jeu ? Ce match a été d'un ennui rare. Et on exagère à peine. La Croatie a dominé la possession mais n'a jamais réussi à accélérer. De son côté, le Portugal s'est montré discipliné mais n'a développé que très peu de phases de jeu dignes de ce nom en attaque. La qualité de cette rencontre a été très faible, très loin des attentes. Entre les centres ratés, les ouvertures trop longues et les passes mal ajustées, il y a eu beaucoup de déchets. Et pas un tir cadré jusqu'à cette 117e minute qui amène le but portugais sur contre-attaque…
Modric et Rakitic hors du coup, Ronaldo bien discret Les stars n'ont pas été au rendez-vous. Du côté croate mais aussi portugais. Luka Modric, de retour de blessure, n'a pas éclairé le jeu croate. Ivan Rakitic, sorti à la 110e, n'a pas pesé. Mario Mandzukic a aussi été transparent. A sa décharge, il n'a rien eu à se mettre sous la dent. Seul Ivan Periši?, si séduisant depuis le début de l'Euro, a été l'un des rares à faire des différences mais de petites différences. Au Portugal où Pepe a été solide derrière, la donne est identique. Cristiano Ronaldo n'a jamais été en position de frapper avant l'action du but de Quaresma, rentré à la 87e. On l'a rarement vu aussi peu dans une rencontre. Mais il place un tir qui amène le but et est donc décisif. Si Nani a été décevant alors qu'Adrien Silva a livré une prestation intéressante au milieu, Renato Sanches, rentré à la place d'un André Gomes visiblement pas à l'aise, a apporté un peu de vitesse et mené la contre-attaque décisive.
Le poteau croate à la 116e Juste avant le but portugais, Ivan Perisic s'est imposé dans les airs pour placer un coup de tête qui file au ras du poteau de Rui Patricio. Mais le gardien portugais s'est parfaitement détendu pour détourner le ballon sur son poteau. Sur la contre-attaque suivante, le Portugal a tué le match. Cela en dit long sur le côté indigeste de cette rencontre. A la fin du temps réglementaire, les deux équipes n'avaient pas cadré le moindre tir, une première dans un tournoi majeur depuis 1980. Et pourtant, Cristiano Ronaldo était sur la pelouse. CR7 avait quand même tenté 30 tirs lors de ses trois premiers matches.
Mais où était passée la belle Croatie ? Quelle déception. On s'attendait à tellement mieux. Après ses premiers matches de poules, la Croatie avait montré le visage le plus séduisant de l'Euro. Avec ses artistes et son jeu de possession, la sélection au damier semblait tout avoir pour aller loin dans cet Euro. Et là, patatras. Elle est complément passée à côté de ce huitième de finale. Le pire, c'est que ce n'est pas forcément lié à la prestation du Portugal. Les Portugais ont certes été disciplinés mais n'ont pas été impressionnants non plus. En fait, ils n'ont pas eu à le faire. Les leaders techniques de la Croatie n'ont pas su mettre de la vitesse dans les transmissions et faire des différences. C'est un bien triste visage que les coéquipiers de Modric ont finalement affiché. Si ce match a été ennuyeux jusqu'aux cinq dernières minutes, c'est clairement de leur faute. Ils ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes s'ils prennent la porte. Et c'est une petite porte qu'ils prennent.
Le Pays de Galles bat l'Irlande du Nord (1-0) et jouera les quarts de finale En huitièmes de finale de l'Euro, le Pays de Galles s'est imposé 1-0 face à l'Irlande du Nord, samedi au Parc des Princes. Au terme d'un match très moyen mais dans une ambiance survoltée, les coéquipiers de Gareth Bale s'en sont sortis grâce à un but de McAuley contre son camp (75e). Pour leur premier quart de finale, les Gallois defieront le vainqueur de Belgique - Hongrie. Le Pays de Galles reste dans l'Euro. Les Dragons gallois tiennent leur billet pour un quart de finale historique, leur premier dans un Championnat d'Europe. Ce samedi au Parc des Princes, les coéquipiers de Gareth Bale sont venus à bout de l'Irlande du Nord dans un huitième de finale entre novices (1-0). Le Pays de Galles attend maintenant de savoir qui sera son adversaire le 1er juillet en quart : la Belgique ou la Hongrie. Ce duel 100% britannique n'a pas offert un grand spectacle. Sauf dans les tribunes où les supporters des deux cousins britanniques ont encore mis l'ambiance. Et quelle ambiance ! Mais sur la pelouse du Parc des Princes, les deux formations ont livré une prestation bien terne. Ils ont bien sûr mis de l'engagement et de l'envie. Mais techniquement, ça n'a pas été un régal et les imprécisions techniques se sont multipliées.
Bale encore décisif… Bien regroupée derrière, comme à son habitude, l'Irlande du Nord a gêné les Dragons gallois en leur laissant très peu d'espaces. Wayne Hennessey, le portier gallois, a même eu le plus de travail en première période avec deux arrêts (10e, 22e). Mais c'est aussi lié au fait que les Gallois n'ont rien montré. A peine mieux après la pause, les hommes de Chris Coleman ont finalement trouvé l'ouverture sur une de leurs rares occasions. Grâce un but contre son camp de Gareth McAuley (1-0, 75e). Décalé par Aaron Ramsey, Gareth Bale a placé un centre au cordeau, qui a forcé McAuley à intervenir sous pression. L'ailier du Real Madrid, qui a marqué à chaque match au premier tour, a encore su être décisif. Peu de temps avant, il s'était déjà illustré sur un coup franc arrêté par le gardien de la "Green and White Army" Michael McGovern (58e). L'une des rares fois où les spectateurs "neutres" présents au Parc ont pu vibrer pour d'autres raisons que leurs chants entonnés. On ne peut pas tout avoir.
La Pologne sait aussi souffrir La Pologne a validé son billet pour les quarts de finale aux tirs au but face à une équipe de Suisse qui méritait mieux (1-1, 5-4 t.a.b.). Les Polonais ont affiché des qualités, notamment une belle capacité à résister en défense et à se montrer dangereux en contre-attaque. Mais il leur faudra vraisemblablement faire plus pour espérer aller encore plus haut.
C'est dur pour la Suisse ! Il y a eu dix premières minutes fébriles, des lacunes toujours récurrentes dans le repli défensif, sanctionnées par un but polonais en contre, des difficultés à se montrer dangereux autrement que sur coups de pied arrêtés en attaque… mais cette élimination est vraiment dure pour la Nati. Elle s'est battue comme une lionne pour revenir dans le match, multipliant les occasions de but, trouvant même la barre avant la suprême récompense, ce chef-d'œuvre inoubliable de Xherdan Shaqiri. Elle a encore eu la meilleure opportunité pour s'imposer en prolongation face à des Polonais acculés dans leur camp durant la majeure partie du match. Mais la séance des tirs au but est une loterie qui ne choisit pas toujours les plus méritants. La Suisse en a fait l'amère expérience.
Celui qui a sauvé la Pologne, ce n'est pas Lewandowski Tout le monde attendait Robert Lewandowski, moribond depuis le début du tournoi, mais le buteur de la Pologne est resté l'ombre de lui-même face à la Suisse. Les Polonais ont surtout dû leur salut à Lukasz Fabianski, auteur de trois parades de très grande classe, dont une durant la prolongation. Si la Pologne est en quarts, c'est grâce à lui, même si Grzegorz Krychowiak, Kamil Grosicki, Jakub Blaszczykowski et la charnière Glik-Pazdan ont tenu leur rang. Dans les rangs de la Suisse, Xherdan Shaqiri s'est beaucoup démené pour faire la différence, il a eu des éclairs et du déchet dans le dernier geste, mais il a surtout inscrit le but de l'Euro. Ricardo Rodriguez a été omniprésent sur son côté gauche dans l'animation offensive, Granit Xhaka a signé des passes de grande classe avant de déchirer totalement sa tentative pendant les tirs au but, et Fabian Schär a été impeccable derrière. Haris Seferovic a en revanche déçu à la pointe de l'attaque.
Un Fabianski moins inspiré 113e minute de jeu : Sur une ouverture lumineuse de Xherdan Shaqiri, Erin Derdiyok se retrouve seul dans les 5,50 mètres pour reprendre le ballon de la tête. Ça doit finir au fond des filets, mais Lukasz Fabianski trouve encore le moyen de s'interposer pour maintenir la Pologne en vie, après avoir déjà magnifiquement sorti un coup franc de Ricardo Rodriguez. Le gardien polonais a signé ainsi son récital.