Les journaux béninois parus cette semaine ont largement commenté les 100 premiers jours de gouvernance du nouveau président, Patrice Talon, arrivé au pouvoir le 6 avril 2016 à la suite d'une élection démocratique et pacifique. "Bénin : 100 premiers jours socialement mouvementés pour Talon", affiche en manchette "La Nouvelle Tribune", un quotidien indépendant, alors que "Fraternité", un autre quotidien privé du Bénin, écrit à sa Une : "Bilan des 100 jours du Nouveau départ : entre satisfaction et questionnement". Pour la plupart de ces quotidiens béninois parus dans cette semaine, le nouveau président béninois, Patrice Talon, a fait le vendredi 15 juillet dernier, exactement ses 100 premiers jours de rênes au pouvoir avec des actes qui traduisent ses intentions exprimées dans le discours d'investiture du 06 avril 2016. "Le bilan après 100 premiers jours de gestion du pouvoir d'Etat est satisfaisant", affirme "Le Matinal". Pour ce quotidien béninois indépendant, dans le débat de l'entre-deux tours qui l'a opposé au candidat Lionel Zinsou, Patrice Talon faisait savoir que le Bénin est, non seulement un "Etat voyou qui ne respectait pas ses engagements à l'international", mais aussi que le pays était dans un "état de décadence". "Face à ce diagnostic, la thérapie à administrer passait par une sorte d'exsanguino-transfusion afin de restaurer les fonctions vitales à l'organisme, pris ici comme Etat. D'où le Nouveau départ. Le projet de société ainsi baptisé est décliné en des axes majeurs qui visent à restaurer la démocratie béninoise avec toutes les exigences liées à cette option politique : respect de l'Etat de droit, respect des libertés fondamentales", estime le même journal. "L'Evènement Précis", un quotidien privé d'analyse et d'investigation, affirme dans ses colonnes que pour réussir à cette mission de restauration des valeurs démocratiques, le président Patrice Talon, a en 100 jours de gouvernance, installé une dizaine de commissions, notamment celle chargée des réformes politiques et institutionnelles ; celle de vérification des concours à polémique ; celle des réformes du système éducatif béninois ; celle du pilotage de la zone franche du savoir et de l'innovation et enfin celle en charge de la création d'une Agence de promotion des patrimoines et du développement du tourisme. "A l'heure du bilan des 100 jours, l'opérateur économique béninois le plus structuré qui a fait irruption en politique peut être fier d'être bien noté, tant il est resté coller aux principes cardinaux de sa vision de l'Etat et de son discours d'investiture", estime "Le Matinal" dans sa parution du vendredi dernier. Mais pour "La Nation", le quotidien du service public, le bilan économique des 100 jours du gouvernement Patrice Talon est mitigé. "Le milieu des affaires avait grand espoir d'une amélioration du climat des affaires avec l'élection d'un des leurs à la tête du pays. Mais cent jours après la prise de pouvoir de Patrice Talon, les signaux d'une relance économique ne pointent pas encore à l'horizon", analyse le journal. De même, "La Nouvelle Tribune", un quotidien indépendant, estime à travers ses colonnes que le régime du président Talon n'a presque pas bénéficié de la part des acteurs du monde syndical, un état de grâce. "Dans plusieurs ministères, les décisions du gouvernement ne sont pas approuvées par les travailleurs. Conséquence : mouvements d'humeur et de protestation çà et là", commente le journal. Cependant, "Fraternité", un autre quotidien indépendant, constate dans sa parution du jeudi dernier, qu'en cent jours de gestion du pouvoir de Patrice Talon, les populations ont vécu une insécurité à nulle autre pareille. "Des braquages et cambriolages perpétrés, des crimes crapuleux et odieux, des assassinats et de la vindicte populaire ont été enregistrés dans les grandes villes du pays. Les malfrats prennent en otage les commerçants, les dépouillent et les tuent. L'insécurité a atteint son paroxysme dans la zone commerciale de Cotonou et sur les grands axes routiers du Bénin", regrette le journal. Mais face à ces constats, le ministre d'Etat chargé du plan et du développement, Abdoulaye Bio Tchané a estimé dans les colonnes du journal "Matin Libre", du vendredi, que "Le Bénin aujourd'hui n'est pas encore ce que tout Béninois souhaite, mais il se remet petit à petit de son enlisement". "Le pays est aujourd'hui mieux gouverné, les choses se remettent progressivement en place, les différents dossiers brûlants hérités du régime défunt sont en train d'être évacués. Les effets de la bonne gouvernance sous l'ère Talon sont peu à peu perceptibles au plan micro-économique et augurent d'un futur plein d'espoir", a déclaré le ministre Abdoulaye Bio Tchané dans le même journal.