Le ministère de la Santé du Soudan du Sud a déclaré lundi qu'au moins onze personnes ont trouvé la mort en raison de l'épidémie de choléra qui sévit dans le pays. Le sous-secrétaire au ministère de la Santé, Makur Koryom, a dit aux journalistes à Juba que plus de cent cas de choléra ont été signalés et qu'ils sont liés à la recrudescence des combats. "La plupart de ces cas concernent des hommes en uniforme et leurs familles. Cela est dû à la reprise des combats, qui a contaminé l'atmosphère et a exposé les populations à des risques pour leur santé", a dit M. Koryom. La semaine dernière, des responsables du ministère de la Santé et d'autres partenaires du milieu de la santé ont fait état d'infections diarrhéiques aigües qui sont l'un des symptômes du choléra. "À Juba, les zones affectées comprennent les casernes de Gieda, Korwilliam, le poste de contrôle et le quartier Tong Ping, à proximité du site de protection de la population civile de la mission des Nations Unies", a-t-il dit. Le directeur général de la médecine préventive au ministère de la Santé, John Rumunu, a conseillé à la population de respecter les règles d'hygiène personnelle et d'appliquer les principales mesures de prévention, afin d'éviter les infections diarrhéiques aigües. M. Rumunu a conseillé à la population de boire de l'eau pure et chlorée et de se laver les mains avant et après le passage aux toilettes. Il a conseillé au public d'éviter la défécation à l'air libre et d'utiliser les latrines de façon appropriée, afin d'empêcher que l'épidémie ne se propage rapidement. "Je souhaite informer notre population que dès qu'une personne a des symptômes liés au choléra, par exemple des diarrhées et des vomissements, elle doit se rendre dans le centre de soins de santé le plus proche ou à l'hôpital universitaire de Juba le plus rapidement possible. Tout retard peut lui coûter la vie", a dit M. Rumunu. Une responsable locale de l'Organisation mondiale de la Santé, Magda Armah, a dit que des cas ont été signalés dans certaines îles pourtant isolées, comme Duk Island, dans l'Etat du Jonglei.
Washington assure ne pas vouloir intervenir Le gouvernement américain a assuré dimanche qu'il n'entendait pas intervenir militairement au Soudan du Sud, après y avoir récemment dépêché quelques dizaines de soldats pour protéger son ambassade à Juba et les expatriés américains. "Les Etats-Unis entendent assurer de nouveau le peuple et le gouvernement sud-soudanais que nous n'entendons pas, aujourd'hui comme demain, viser des responsables gouvernementaux ou militaires", a déclaré le porte-parole adjoint du département d'Etat, Mark Toner, dans un communiqué. "Nous n'y importerons pas non plus des équipements militaires spéciaux visant à déstabiliser le Soudan du Sud". Toute suggestion laissant entendre que les Etats-Unis l'a fait ou le fera "est fausse, sans fondement et n'est pas dans l'intérêt de la paix au Soudan du Sud", a-t-il martelé, ajoutant : "Nous disons clairement au peuple et aux autorités du Soudan du Sud que les Etats-Unis ne prévoient pas d'actions offensives dans leur pays". Environ 200 soldats américaines ont été envoyés mardi à Juba, la capitale du Soudan du Sud, avec pour mission de protéger l'ambassade des Etats-Unis et d'aider à évacuer les personnels non essentiels, rappelle le communiqué en assurant que "toutes ces forces supplémentaires seront retirées dès que l'on n'en aura plus besoin". L'ambassade à Juba reste ouverte, de sorte qu'elle puisse continuer d'offrir une assistance aux expatriés américains, indique le communiqué, ajoutant que les Etats-Unis exhortent les factions rivales au Soudan du Sud "à trouver une solution pacifique à cette crise". Selon des informations, les combats entre l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS-IG), fidèle au président Salva Kiir, et les rebelles de l'APLS-IO soutenant le vice-président Riek Machar ont fait quelque 272 morts, dont 33 civils, et ont déplacé au moins 36.000 civils. Les combats ont ravivé les inquiétudes sur les perspectives de paix et de stabilité de ce pays d'Afrique de l'Est devenu indépendant en 2011. Il a ensuite sombré dans la guerre civile en 2013 en raison des rivalités Kiir-Machar, avant de connaître une fragile trêve depuis quelques mois.