La police allemande tentait hier de lever les zones d'ombre sur les motivations de l'auteur de la fusillade de Munich, un jeune fragile, fasciné par les tueries de masse. Selon des informations de presse, il aurait voulu se venger d'un harcèlement à l'école. Pourquoi est-il passé à l'acte? A-t-il choisi à dessein ou au hasard les victimes qu'il a piégées via Facebook et comment s'est-il procuré une arme et un nombre très important de munitions' Plusieurs questions restent sans réponse. Âgé de 18 ans, David Ali Sonboly a abattu vendredi soir neuf personnes, pour la plupart des adolescents, dans la capitale de la Bavière, et en a blessé 35, dont 11 grièvement, selon un bilan revu à la hausse dimanche par la police locale. Le nombre de blessés légers inclut toutefois aussi des gens qui se sont blessés en tombant dans leur fuite au moment de la fusillade. Celle-ci a semé la terreur dans la ville du sud de l'Allemagne et poussé la police à déployer 2 300 hommes dans la nuit par crainte, un temps, d'un acte terroriste. Parmi les morts figurent un Turc, deux Germano-Turcs, deux Allemands, un Hongrois, un Kosovar, un Grec et un apatride, selon le dernier bilan de la police.
Troubles psychiatriques Il est établi que le Germano-Iranien, né de parents arrivés à la fin des années 1990 comme demandeurs d'asile, souffrait de troubles psychiatriques et suivait un traitement à ce sujet. Vendredi, en début de soirée, il a ouvert le feu sur un groupe de personnes à la sortie d'un restaurant McDonald's puis dans un centre commercial, avant de se suicider au moment où la police cherchait à l'interpeller. Le jeune homme a tendu un traquenard aux victimes après avoir "piraté" le compte Facebook d'une jeune fille: elles se sont vu promettre des bons de réduction dans un établissement de restauration rapide du centre commercial.
Harcelé "Une manière particulièrement sournoise de procéder", a commenté le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, révélant que l'auteur avait fait l'objet de "harcèlement" de la part de "jeunes de son âge". Selon le quotidien Bild, David Ali Sonboly a été pendant longtemps maltraité à l'école, notamment par des Turcs. Cela pourrait expliquer la présence de plusieurs d'entre eux parmi les victimes et le fait qu'il avait sur Facebook emprunté le compte d'une adolescente turque pour tendre son piège.
"Turcs de merde!" Dans une vidéo amateur du tireur, prise lors de la fusillade, celui-ci s'écrie selon le Bild, "à cause de vous j'ai été harcelé pendant sept ans!", puis quelques secondes plus tard: "Turcs de merde!". Il fréquentait une école professionnelle de la ville. La police va devoir déterminer comment il a pu se procurer son arme, un pistolet Glock 17 au numéro de série limé et les 300 munitions retrouvées sur lui, ce qui suggère que le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd.
Une nuit d'horreur La chancelière allemande Angela Merkel a évoqué une nuit d'horreur au lendemain de la fusillade de Munich (sud) perpétrée vendredi par un jeune de 18 ans souffrant de troubles psychiatriques, qui a tué neuf personnes avant de se donner la mort. Les gens à Munich ont derrière eux une nuit d'horreur, a-t-elle dit samedi à l'occasion de sa première réaction après la fusillade dans un centre commercial, une telle soirée est pour nous tous difficile à supporter. Nous tous, et je le dis au nom de l'ensemble du gouvernement, pleurons avec le cœur lourd ceux qui plus jamais ne rentreront dans leurs familles, a-t-elle ajouté depuis la chancellerie à Berlin. La dirigeante conservatrice a rendu hommage aux Munichois, notamment à ceux qui ont ouvert leurs portes aux personnes errantes dans la ville après que la ville s'est retrouvée en quasi-état de siège. Ils ont montré que nous vivons dans une société libre et qui fait preuve d'humanité, a-t-elle souligné. C'est dans ces valeurs que réside notre grande force, selon elle. Le tueur, un jeune Germano-Iranien, a tué neuf personnes et blessés seize autres vendredi en fin d'après-midi avant de prendre la fuite et de se suicider non loin du centre commercial. Son corps avait été retrouvé dans la soirée. La plupart des victimes sont des adolescents ou des jeunes et les autorités ont évoqué l'acte d'un forcené souffrant d'une forme de dépression. En aucun cas son geste n'apparaît lié à une quelconque motivation islamiste, selon la police.