La Bavière et toute l'Allemagne ont vécu un vendredi meurtrier. Un forcené a pénétré dans un centre commercial à Munich et a ouvert aveuglément le feu, tuant 9 personnes et blessant 27 autres. Cette fusillade a plongé tout le pays dans l'émoi et a vite suscité une indignation internationale, car pensant à un attentat terroriste alors que celui de Nice est encore dans les esprits. Le gouvernement allemand tout comme les médias et la police ont fait preuve de prudence en se gardant de toute conclusion hâtive quant à l'auteur de l'attentat. Quelques heures seulement après la fusillade, la police fédérale a retrouvé l'auteur mort non loin du lieu du crime. Il s'agit de David Ali Sonbolyn, un Germano-Iranien âgé de 18 ans, né à Munich de parents demandeurs d'asile venus en Allemagne à la fin des années 1990. L'enquête de la police a conclu que l'assassin est sans lien quelconque avec une organisation terroriste religieuse. Selon le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, l'auteur est «un forcené issue d'une famille chiite, mais il semble qu'il se soit converti à la religion chrétienne, d'où son prénom David». Selon les enquêteurs, l'auteur de la fusillade «suivait un traitement médical et psychiatrique pour dépression». Il est évoqué également un «possible harcèlement» par d'autres jeunes par le passé et le «rôle des jeux vidéos violents joué dans son passage à l'acte de vendredi soir». Il n'y a pas de doute pour la police allemande que la piste d'un forcené sans motivation politique est la plus plausible. Hier matin, alors que toute l'Allemagne était encore sous le choc, la police a indiqué que parmi les victimes, sept sont des ressortissants étrangers. Trois Kosovars, trois Turcs et un Grec. La chancelière allemande, Angela Merkel, a évoqué hier «une nuit d'horreur». «Les gens à Munich ont derrière eux une nuit d'horreur», a-t-elle déclaré à l'occasion de sa première réaction. «Une telle soirée est pour nous tous difficile à supporter. Nous tous, et je le dis au nom de l'ensemble du gouvernement, pleurons, le cœur lourd, ceux qui plus jamais ne rejoindront leurs familles», a-t-elle regretté.