Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a rejeté, l'appel déposé par la Russie, au sujet de la participation de ses athlètes aux Jeux Paralympiques de Rio de Janeiro au Brésil (7-18 septembre). Dans un communiqué mis en ligne sur son site électronique, le TAS a rejeté l'appel déposé par le Comité russe paralympique contre le verdict du Comité international Paralympique (CIP), le 7 août courant, Philip Craven, président du Comité International Paralympique (CIP) avait annoncé qu'aucun athlète russe ne participera aux Jeux de Rio du 7 au 18 septembre. Il avait annoncé pendant les Jeux de Rio que la " Russie n'était plus la bienvenue au Brésil. Il avait pointé, pour justifier la décision du CIP, l'existence d'échantillons suspects concernant 44 sportifs paralympiques russes aux Jeux d'hiver de Sotchi en 2014. A ses yeux la Russie avait démontré son " incapacit é à respecter ses obligations vis-à-vis du Code mondial antidopage. " Elle devait être sanctionnée". Après la décision du TAS, mardi 23 août, Philip Craven n'a pas fait myst ère de sa satisfaction. " La décision prise aujourd'hui renforce notre conviction dans le fait que le dopage n'a absolument pas sa place dans le sport paralympique, a expliqué le Britannique dans un communiqu é. " Nous exprimons notre sympathie aux athlètes russes qui manqueront les Jeux paralympiques. C'est un triste jour pour le mouvement paralympique mais aussi, nous l'espé- rons, un nouveau départ. Nous espérons que cette décision servira de catalyseur pour un changement en Russie ". En réaction à cette décision, le ministre russe des Sports, Vitali Moutko, a estimé qu'il s'agit d'une " décision, plus politique que juridique. Cette décision ne relève pas du domaine du droit. Il n'y a aucune raison pour ce rejet ". Pour sa part, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a déploré sur Twitter " une décision cynique motivée par le désir d'exclure d'importants adversaires ". LA RUSSIE VICTIME D'UN COMPLOT DE L'AMA Outre son éviction des Jeux Paralympiques 2016, dont elle s'indigne depuis plusieurs jours, la Russie s'est illustrée mardi en remettant en cause la destruction de 1.417 échantillons de sportifs russes dans le laboratoire antidopage de Moscou à la veille d'une visite de la commission d'enquêtes de l'AMA(Agence mondiale antidopage), révélée par un rapport de cette dernière en novembre 2015. De fait, la Russie soupçonne l'AMA d'avoir elle-même ordonné la destruction desdits échantillons. L'AMA avait alors pré- venu le chef du laboratoire moscovite à l'époque, Grigori Rodtchenkov, de sa venue imminente. Ce dernier, qui a depuis démissionné 's'est exilé aux Etats-Unis. Vu que Rodtchenkov était fonctionnaire subordonné à l'AMA, " il y a des raisons qui portent à croire que l'ordre de détruire les échantillons lui a été donné par quelqu'un de l'administration de l'Agence mondiale antidopage ", a affirmé le puissant comité d'enquête russe dans un communiqué. " Cette piste sera examinée avec un certain nombre d'autres, précise le comité en soulignant que " cette piste est appuyée par le fait qu'aucune preuve concrète du recours au dopage par des sportifs russes ne nous a été fournie jusqu'à présent ". Avant le début des Jeux Olympiques de Rio 2016, les tensions autour des acteurs du scandale sur le dopage se sont intensifiées. Le président de l'AMA a osé parler ouvertement sur le manque absolu de preuve mais cela ne touche personne. Après l'exclusion par le TAS de 68 athlètes russes des Jeux de Rio, la chaîne de télévision russe NTV a décidé de diffuser un programme enregistré le 28 mai dans lequel le président de l'AMA, Craig Reedie, et le président de l'Agence antidopage américain, Travis Tygart, déclarent par télé- phone qu'il n'existait pas de faits tangibles venant prouver la culpabilité des sportifs russes. En ce qui concerne la date d'enregistrement de ces conversations, les auteurs du programme ont déclaré ne pas avoir voulu diffuser ces maté- riaux plus tôt afin de ne pas influencer la décision des organisations internationales. LE PRESIDENT DE L'AMA PIEGE AU TELEPHONE En parlant de manière amicale, Craig Reedie a raconté qu'il n'y avait pas à sa connaissance la moindre preuve affirmant que les sportifs russes ayant participé aux Jeux Olympiques de Sotchi étaient dopés. Toutes les accusations ne s'appuient que sur les propos de l'ex-chef de l'Agence antidopage russe, Grigori Rodtchenkov. Après que la commission d'enquête de l'AMA l'a accusé d'avoir détruit plus d'un millier d'échantillons en septembre 2015, Rodtchenkov a émigré aux Etats-Unis où, six mois plus tard, le 12 mai, il a publié un article dans le New York Times sur un soi-disant syst ème de dopage à Moscou. Il a prétendu, sans fournir des preuves, que " des dizaines d'athlètes russes, y compris 15 médaillés, faisaient partie d'un programme gouvernemental de dopage à l'occasion des Jeux Olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi ". Ses propos ont provoqué une vive réaction de la part des autorités russes. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, les a qualifiés de " diffamation d'un défectionnaire. Ces déclarations semblent absolument infondées, elles ne se basent pas sur des données crédibles appuyées par des faits ". Lors du même programme, Alekseï Stoliarov a également appelé le président DE L4Agence américaine antidopage, Travis Tygart, en se présentant toujours comme le ministre de la Jeunesse et des Sports ukrainien. Sa réponse diffère également de celle servie aux médias. " C'est de la politique, mon ami ", a déclaré Travis Tygart au canular téléphonique qui s'intéressait à la possibilit é de l'exclusion des athlè- tes russes des Jeux de Rio. " On peut exclure l'équipe nationale russe d'athlétisme pour 12 mois, puis nous verrons ce qui changera ", a-t-il poursuivi.