Alors que la Fédération russe d'athlétisme est suspendue depuis novembre 2015 par la Fédération internationale d'athlétisme, 68 athlètes russes, qui veulent tout de même partir à Rio, ont porté leur cas devant le Tribunal arbitral du sport, qui doit se prononcer d'ici à jeudi 21 juillet. Un avis très attendu par le CIO... et la Russie. Tout le monde pas seulement les Russes attendent les conclusions du TAS. Mais pas un doute ne pointe à l'horizon. Le TAS n'accepterait pas que les JO regroupent ceux qui trichent, ceux qui veulent démontrer que les noms des stars, par leur absence à ces JO risqueraient de porter atteinte à cette manifestation. Les observateurs internationaux signent et persistent, pas question d'accepter ceux qui trichent, encore moins de tromper ceux qui respectent les valeurs sportives et qui veulent réellement défendre leur titre honnêtement. Que décidera le TAS ? La question ne mérite pas d'être posée. «Si cela devrait arriver, nous renoncerons alors à toute participation et laisserons les JO couler sous le poids des faux athlètes.» Pour la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), ses décisions ne sont pas négociables. Elle s'engage à respecter le travail de titan mené par Richard McLaren afin de faire toute la lumière sur ce dossier enflammé. C'est le juriste canadien qui a été mandaté par l'Agence mondiale antidopage (AMA), le 19 mai, à la suite des révélations de Grigory Rodchenkov dans le New York Times, publiées une semaine plus tôt pour tirer les conclusions. Selon le Monde.fr «l'ancien patron du laboratoire antidopage de Moscou, désormais exilé à Los Angeles, il avait dévoilé des trafics d'échantillons d'urine lors des derniers Jeux d'hiver, avec la complicité des services secrets et du ministère des Sports russe, dans le but de protéger certains sportifs dopés.» Pour Richard McLaren, cette enquête «confirme, donc la véracité générale des informations publiées concernant les échanges d'échantillons qui ont eu lieu» à Sotchi. Sauf que la triche a sauté plus haut que la barre réglementaire, elle n'a pas été limitée à cette période olympique. Ce même journal ajoute que l'auteur du rapport a évoqué un «système de dopage d'Etat» et souligne «l'étendue de la surveillance et du contrôle étatiques sur le laboratoire de Moscou (...) avant et après les Jeux». Selon Richard McLaren, le secrétaire d'Etat aux sports russe, Yuri Nagorny, était averti de tous les échantillons positifs détectés par le laboratoire de Moscou «depuis 2011», et il «décidait qui serait couvert et qui ne serait pas protégé». Elle veut instaurer une discipline. Pour l'IAAF, pas question de se laisser impressionner ou influencer par les nations qui veulent faire imposer leur loi sur la discipline .Les JO ne sont pas une recréation ou un terrain d'entraînement à l' abri de tous soupçons. L'on se rappelle qu'avant même la publication du rapport, «les agences américaine et canadienne avaient demandé l'exclusion de tous les sportifs russes lors des Jeux de Rio (du 5 au 21 août)», dans une lettre à Thomas Bach, le président du Comité international olympique (CIO). La réaction du président du Comité olympique russe, Alexandre Joukov, ne s'est pas faite attendre, il a dénoncé une «campagne planifiée». A la tête de l'association des comités olympiques européens, l'Irlandais Pat Hickey s'est dit «choqué» par cette demande, intervenant avant même la publication du rapport. Il dit «avoir été mis au courant de ce courrier par un e-mail de Beckie Scott, présidente de la commission des athlètes de l'AMA». Pour le ministre des Sports russe, Vitaly Mutko, dont l'implication dans le dopage institutionnalisé est soulignée dans le rapport, «il est stupide d'imaginer que notre Etat, qui a injecté des milliards dans le sport, ait pu couvrir quoi que ce soit. A quoi cela servirait-il ? Aujourd'hui, tu peux cacher quelque chose, mais les échantillons restent pendant dix ans et on finira bien par t'attraper. Cela n'a aucun sens.» L'avenir des athlètes Russes est à présent en jeu. Que feront-ils ?, s'interrogent les observateurs qui dénoncent ce mal qui ne fait qu'obscurcir l'avenir des athlètes qui s'adonnent à ce dopage. Thomas Bach a dénoncé, après la publication du rapport, «une atteinte choquante et sans précédent à l'intégrité des sports et des Jeux olympiques», et déclaré que «le CIO n'hésitera pas à prendre les sanctions les plus strictes possibles contre tout individu et toute fédération impliqués». Ces derniers mois, le président du CIO a rappelé son souci d'«appliquer la justice individuelle». Mais mardi 19 juillet, il a réuni son comité exécutif pour prendre d'éventuelles «sanctions provisoires», rapporte le journal le Monde.fr. Les Russes, sont bloqués, ils n'iront nulle part. Les JO, seule la sauteuse en longueur russe. Ainsi donc l'IAAF a pris une décision sans précédent dans l'histoire des JO, voire du sport. C'est la première fois que toute une équipe nationale est sanctionnée. En tant qu'équipe. Recourant à la responsabilité collective, parce qu'ils sont russes. Alors qu'en la matière, la responsabilité individuelle est de mise. Sebastian Coe, le président de l'IAAF, a bien précisé les choses : «Aucun athlète ne compétitionnera sous le drapeau russe. (...) Des athlètes qui ne sont pas testés dans le système russe, mais dans des systèmes qui ont des programmes antidopage efficaces», pourront faire valoir leur cas sur une base individuelle (...) Ces athlètes seraient autorisés à concourir sous la bannière olympique, comme «athlètes indépendants». Le système russe a «abandonné» ses athlètes et «on ne peut pas conclure qu'ils sont dans un système sécuritaire pour pouvoir participer à des compétitions internationales.» Il s'agit tout simplement de protéger les valeurs sportives.