Lors de sa rencontre jeudi avec les directeurs de l'Education consacrée à la rentrée scolaire 2016- 17, la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit a réagi pour apporter des réponses rassurantes sur la poursuite de la réforme du système éducatif et de démentir les rumeurs et la propagande véhiculés depuis un certain temps par une partie de la mouvance islamiste. Tandis que le gouvernement par l'entremise du ministère de l'Education nationale poursuit les réaménagements au sein de ce secteur en vue de trouver une base constructive à l'école algérienne susceptible de mettre un terme à ses dérives, ses contre-performances et son instrumentalisation à d'autres fins, notamment politiciennes et autres manipulations sociales que d'aucuns veulent intensifier, Mme Benghebrit en marge de cette rencontre a carrément mis à l'index ces parties qui ne cessent d'attaquer le processus de réforme de l'Education après la polémique autour du projet de réforme du Baccalauréat et la rumeur amplifiée sur ce thème faisant état d'exclusion de certaines matières des épreuves du Bac. Pour elle, les propositions examinées avec les partenaires sociaux seraient soumises prochainement au Conseil des ministres. Dans une déclaration à la presse en marge de cette rencontre nationale avec les directeurs de l'Education des 48 wilayas, Mme Benghebrit a apporté un démenti formel quant à l'annulation de la matière " Education islamiste " de l'examen du Bac. Rumeurs infondées et que cette question n'a jamais été évoquée au niveau du ministère, a-t-elle martelé. Elle en veut pour preuve ses rencontres actives avec les partenaires sociaux concernant l'examen du Baccalauréat portant notamment sur " non annulation d'aucune matière, le mode d'évaluation continue, la réduction des jours d'examen et l'application progressive des propositions ". Elle a expliqué que ces propositions seront examinées tout en tenant compte des observations soulevées lors du Conseil du gouvernement concernant cette question avant de les soumettre au Conseil des ministres. On sait que les partis de la mouvance islamiste manuvrent depuis très longtemps et tentent de saboter l'action novatrice de la ministre de l'Education nationale, de paralyser son programme de réforme et de soulever l'opinion publique contre elle. En réponse à ces milieux, Mme Benghebrit a déclaré : "On s'attend à d'autres rumeurs remettant en cause le travail accompli par le ministère d'autant plus que l'année 2017 sera marquée par des échéances politiques où certains tentent d'instrumentaliser l'école à leurs propres fins ". Pour elle, " l'Ecole doit être au-dessus de toute considération ". Avec un ton fort, elle souligne : " il s'agit d'un pari sociétal où notre seule référence étant la Constitution et le programme du président de la République ". " Pari sociétal" qui semble vouloir dire par sa philosophie, sa stratégie, ses programmes et ses méthodes une nouvelle réorientation de l'Ecole algérienne, car le pari en question prend en charge l'essentiel des préoccupations et des rénovations de l'enseignement, éducation pour tous, réflexion sur les problèmes du moment et études prospectives. Une telle philosophie porte en elle les germes d'une Ecole totalement assainie de ses maux. Tout cela est fort compréhensible. Mais pour permettre au gouvernement de se concentrer sur ces problèmes vitaux, il est nécessaire que les principaux anti- Benghebrit, ceux opposés à la réforme du système éducatif national ne soient pas soumis à la manipulation ni à la rumeur et à la propagande insidieuse et destructive de ceux qui tiennent à instrumentaliser l'Ecole à des fins politiques et à prendre en otage les programmes et les élèves. Concernant la deuxième génération des programmes scolaires à adopter à partir de la prochaine rentrée scolaire, la ministre a démenti tout retard dans le contenu qui a été révisé en 2009 et dont les objectifs avaient été présentés lors d'un symposium tenu en juillet 2015. " les améliorations apportées aux programmes n'opéreront aucune modification profonde dans le secteur de l'Education ", a-t-elle rappelé. En tout état de cause, Mme Benghebrit a fait montre de sa volonté de poursuivre son programme de réformes et il était de bonne guerre pour elle de stigmatiser les détracteurs du système éducatif. Sans préjuger l'issue de cette réforme et des décisions qui seront prises, il semble que la ministre de l'Education nationale a choisi de jouer carte sur table en ne dissimulant pas la nature des problèmes auxquels le secteur se trouve confronté. Le pari sociétal visé par Mme Benghebrit constitue à ne point en douter, pour peu qu'il soit jugé par les critiques constructives comme étant opé- ratoire, une réponse à tous ceux qui doutent de l'action novatrice de la ministre. Il peut en tout cas alimenter un débat utile sur l'éducation nationale.