La ministre de l'Education nationale a fait le choix d'une école intelligente «L'année 2017 sera marquée par des échéances politiques où certains tenteront d'instrumentaliser l'école à leurs propres fins.» La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, qui s'est réunie, avant-hier, avec les cadres de son secteur, s'est dite prête à relever le défi et continuer sa marche sereinement vers la réalisation d'une école de qualité, et ce, en dépit des charges et invectives qu'elle reçoit de la part de ses détracteurs à chaque fois qu'elle remet sur le tapis le dossier de la réforme du système éducatif. L'année scolaire 2016-2017 ne sera pas seulement celle de la mise en oeuvre des réformes éducatives, mais aussi celle des élections législatives où elle aura à faire aux partis islamistes qui tenteront d'instrumentaliser l'école à des fins politiques. «On s'attend à d'autres rumeurs remettant en cause le travail accompli par le ministère d'autant plus que l'année 2017 sera marquée par des échéances politiques où certains tenteront d'instrumentaliser l'école à leurs propres fins», a-t-elle déclaré. En résumé, la mission de Nouria Benghebrit sera très difficile cette année, contrairement aux précédentes. En plaçant son «grand oral» de rentrée sous «deux auspices» école de qualité et lutte contre la médiocrité, la ministre a déroulé le plan d'action de son département pour la prochaine rentrée scolaire qui débutera le 4 septembre prochain pour les élèves. Selon Mme Benghebrit, le défi à venir n'est pas de faire face aux islamistes, mais de lutter contre la «médiocrité» dans les résultats des élèves, dans la gestion des établissements scolaires et dans la relation entre l'administration et ses partenaires sociaux. «Il faut mettre l'intérêt de l'élève au-dessus de toute autre considération. Notre devoir est de former un citoyen de demain attaché aux valeurs de la société algérienne et ouvert sur le monde, pour cela il faut reconnaître la difficulté de la mission, mais avec courage et abnégation le résultat verra le jour», a-t-elle indiqué. Pour ce qui est de la réforme du système d'organisation de l'examen du baccalauréat, qui a soulevé un débat houleux au sein de la société, la ministre de l'éducation a saisi cette occasion pour apporter des éléments de réponse, avec des précisions sur cette question. Elle a affirmé qu'«aucune matière ne serait exclue des épreuves du baccalauréat et que les propositions examinées avec les partenaires sociaux seraient soumises prochainement au Conseil des ministres». Mme Benghebrit a indiqué que l'annulation de l'éducation islamique dans le programme du baccalauréat n'a aucun fondement, et que cette question n'a jamais été évoquée au niveau de son département. «Ce sont des rumeurs qui visent à la déstabilisation du secteur.» En effet, la ministre de l'Education a affirmé que les propositions faites par son département au Conseil du gouvernement, lors de la rencontre de mercredi dernier, portaient sur «la non-annulation d'aucune matière, du mode d'évaluation continue, la réduction des jours d'examen et l'application progressive des propositions». S'agissant de sa relation avec ses partenaires sociaux, Benghebrit a annoncé la tenue d'une rencontre, mercredi prochain. Au menu de cette réunion: le débat sur la retraite proportionnelle, dont le gouvernement a déjà pris la décision de sa suppression. Une occasion pour les deux parties de faire une première évaluation de la charte de la déontologie et de la stabilité dans le secteur de l'éducation paraphée par huit syndicats sur les 10 agréés, un an après son application. En effet, Mme Benghebrit a insisté sur le dialogue et la concertation comme seuls moyens pour résoudre les problèmes du secteur, en appelant ses responsables à fournir plus d'efforts pour l'amélioration des conditions de travail du personnel de l'éducation et d'être à leur écoute. «Les directeurs sont appelés à réunir les conditions favorisant le travail et à gérer le secteur au niveau local dans la transparence.» Enfin, le ministère de l'Education a décidé, que «La dimension humaine de certains héros de la glorieuse guerre de libération», sera le premier cours de la rentrée scolaire pour cette année. Le choix de la thématique n'est pas anodin, la ministre de l'Education a voulu à travers la programmation de ce cours, discréditer toutes ces voix qui s'élevaient contre elle l'accusant de vouloir dépouiller l'école algérienne de son identité et des valeurs de la société. Cartographie scolaire Plus de 8600.000 élèves, dont 493.626 dans le préscolaire, 4 209 022 dans le primaire, 2727.160 dans le moyen et 1261.198 dans le secondaire, seront encadrés par 495.000 enseignants et 258.403 membres du personnel administratif à travers les 26.488 établissements scolaires au niveau national. La ministre de la tutelle a affirmé que son département a mobilisé tous les moyens nécessaires pour la réussite de la rentrée scolaire. Pour ce qui est de la prime de scolarisation estimée à 3000 DA destinée aux élèves des familles démunies dont le nombre est de 3 millions d'élèves, le département de l'éducation a alloué une enveloppe de 9 milliards de dinars pour cette opération. Concernant le livre scolaire, le département de l'éducation a alloué un budget de 6,5 milliards de dinars pour assurer la gratuité du livre scolaire dont le nombre d'élèves bénéficiaire, est de plus de 4 millions.