La Bourse suisse a ouvert sur une note un peu plus faible lundi, mais dans l'ensemble peu changée. Le front des nouvelles d'entreprises est calme et la séance devrait l'être d'autant plus que c'est jour férié à Londres et que les marchés y sont fermés. Dans leur commentaire, les experts de Mirabaud Securities sont revenus sur la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole en fin de semaine dernière. Au vu des déclarations de la présidente Janet Yellen et d'autres membres de la direction de la Réserve fédérale (Fed), il est difficile d'affirmer que cette dernière est réticente à une hausse des taux directeurs en 2016. Les chiffres de l'emploi vendredi n'en seront suivis qu'avec une plus grande attention. Membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), Benoît Coeuré a rappelé que la politique monétaire ultra-accommodante de la BCE avait été pensée dans l'hypothèse qu'elle serait temporaire, mais à moins que d'autres politiques publiques ne commencent à faire effet, les taux d'intérêt pourraient rester bas extrêmement longtemps, selon lui. Cela fait dire aux experts de Mirabaud que si les taux restent bas en zone euro, la Suisse devrait suivre la même tendance. Andrea Maechler, membre du directoire de la Banque nationale suisse (BNS) a indiqué ce week-end que le contexte actuel n'est pas propice à un resserrement de la politique monétaire. Elle a insisté sur le fait que les taux vont rester globalement bas dans un future proche et que, tant que ce sera le cas, la BNS n'aurait pas de marge pour relever ses taux. Elle a estimé aussi que les taux négatifs pratiqués par la BNS présentent plus d'effets bénéfiques que négatifs et que, sans cela, le franc serait devenu clairement plus fort. Elle a aussi affirmé que les taux négatifs restent un instrument exceptionnel et qu'ils seraient levés dès que possible. "Pas sûr que cela convainque tout le monde", ont commenté les experts de Mirabaud. Le SMI perdait marginalement 0,01% à 8167,34 points. Le SLI cédait 0,08% à 1236,14 points et le SPI gagnait 0,02% à 8889,70 points. Sur les 30 blue chips, 12 montaient, 16 reculaient et Clariant et Adecco étaient inchangés. En l'absence d'informations d'entreprises, les variations de cours restaient contenues. Les commentaires d'analystes n'étaient pas légion non plus et ne suscitaient pas de vagues. Les deux poids lourds pharmaceutiques Roche (+0,3%) et Novartis (+0,1%) se redressaient légèrement après avoir été sous pression la semaine passée. Les déclarations de la candidate à la présidence des Etats-Unis, Hillary Clinton, sur la politique de prix d'une biotech et, auparavant déjà, sur les prix surfaits de certains médicaments, pèsent sur le secteur. A propos de Roche, on continue de spéculer sur la volonté de Novartis de se séparer d'un gros paquet d'actions. Information légèrement positive pour le bon de jouissance, la FDA américaine a autorisé l'utilisation d'un test du virus Zika dans les situations d'urgence. Novartis fait le point ce lundi sur les nouvelles technologies dans le domaine de la santé. Les bancaires Julius Bär (+0,9%), Credit Suisse (+0,4%) et UBS (+0,2%) étaient toutes dans le vert, les deux premières emmenant le peloton des gagnants du SMI. Ces trois titres s'étaient déjà signalés positivement la semaine passée avec des gains compris entre 2,1% et 7,0%. ABB (+0,2%), Syngenta (+0,2%) et Zurich Insurance (+0,1%) prenaient aussi un peu d'altitude. La presse dominicale a annoncé que Zurich va se séparer de quelque 300 collaborateurs cette semaine. Dans le camp des perdants, LafargeHolcim (-1,1%) précédait Richemont (-0,8%), le bon Schindler (-0,6%) et Sika (-0,6%). Bâloise (-0,6%), qui publiera ses résultats semestriels mardi, était la seule financière dans le rouge. Sur le marché élargi, Bachem (+3,8% à 86,75 CHF) venait en tête des gagnants. Dans le sillage des chiffres semestriels de vendredi, Vontobel a relevé l'objectif de cours à 107 CHF, de 71 CHF. VAT (+3,0%), BNS (+2,3%) et LifeWatch (+2,2%) progressaient nettement aussi. A l'inverse, les gros perdants étaient Valora (-3,6%), Implenia (-3,4%) et Meyer Burger (-2,6%). Au-blox (-2,4%) reculait encore après ses décevants chiffres semestriels de vendredi. Ems (-0,2%) a publié ses résultats semestriels définitifs, peu changés par rapport aux données provisoires de mi-juillet. Tokyo, le Nikkei bondit de 2,30%, dopé par le repli du yen après les propos de La Bourse de Tokyo a fini en forte hausse lundi, encouragée par le repli du yen face au dollar après des déclarations de la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a estimé que les arguments en faveur d'une hausse des taux s'étaient renforcés. A l'issue des échanges, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 2,30% (+376,78 points) à 16.737,49 points. Il avait lâché près de 1,2% vendredi. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part augmenté de 1,97% (+25,34 points) à 1.313,24 points. Sur le volet des changes, le dollar se situait autour de 102,30 yens contre 100,45 yens vendredi à la clôture, tandis que l'euro grimpait à 114,60 yens (contre 113,45 yens en fin de semaine dernière). Ces mouvements de monnaies sont favorables à l'achat de titres de groupes exportateurs japonais. Dans un discours prononcé vendredi à la conférence monétaire annuelle de Jackson Hole (Wyoming), Janet Yellen a salué le fait que la première économie mondiale "s'approchait" des objectifs "d'emploi maximum et de stabilité des prix". "Les arguments pour une hausse des taux d'intérêt se sont renforcés au cours des derniers mois", a-t-elle affirmé. Une telle hausse rendrait le billet vert plus rémunérateur et donc plus attractif pour les cambistes comparé au yen, profitant ainsi indirectement à l'économie japonaise. "Il n'y a plus aucune raison d'attendre quelques mois encore", a estimé pour l'agence Bloomberg Shoji Hirakawa, analyste au centre de recherche Tokai Tokyo. Les investisseurs attendent désormais la publication vendredi des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis, pour savoir si la Fed pourrait agir dès sa réunion de septembre. La place tokyoïte était également soutenue par des propos tenus samedi par le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ). Haruhiko Kuroda a jugé que la BoJ disposait "d'une grande marge de manoeuvre pour assouplir davantage" sa politique si nécessaire.
- Sharp et Japan Display, cap sur les écrans Oled - Sur le front des valeurs, les firmes exportatrices, sensibles aux devises, ont été plébiscitées, en premier lieu dans l'automobile: Toyota a bondi de 3,99% à 6.147 yens, Honda de 3,70% à 3.136 yens et Nissan de 2,77% à 1.001 yens. Du côté des autres mouvements notables, l'action de Japan Display s'est envolée de 4,28% à 146 yens. Dans une interview au quotidien économique Nikkei et d'autres médias japonais, le nouveau PDG de Sharp, Tai Jeng-wu, a fait part de sa volonté de collaborer avec son compatriote et rival dans le développement des écrans organiques électroluminescents (Oled ou OEL). Sharp, qui vient de passer sous la coupe du taïwanais Hon Hai/Foxconn, a quant à lui fait du surplace à 131 yens. Les deux groupes, spécialisés dans les écrans à cristaux liquides (LCD), sont à la traîne des sud-coréens LG et Samsung dans le domaine des Oled, dont le mérite est notamment d'être moins gourmands en énergie et très contrastés. A noter aussi, la bonne performance de Mitsubishi Heavy Industries (+3,42% à 431,8 yens). Les investisseurs n'ont guère semblé inquiets après l'échec ce week-end de deux vols d'essai de son avion civil MRJ, dont le programme a déjà essuyé de nombreux retards. Le MRJ, premier appareil de ligne conçu par un groupe nippon depuis un demi-siècle, a dû rebrousser chemin une première fois samedi, puis une seconde dimanche, peu après son décollage de l'aéroport de Nagoya (centre du Japon) à destination des Etats-Unis, en raison d'un souci lié au système de climatisation. A rebours du marché, les groupes de distribution ont fait pâle figure, qu'il s'agisse de Seven & I Holdings (-1,05% à 4.308 yens), d'Aeon (-2,14% à 1.440 yens) ou de FamilyMart (-4,87% à 7.420 yens).