Lors de sa visite en Algérie, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye Martin Kobler, a estimé samedi que "Syrte sera très bientôt libérée" du groupe terroriste Etat islamique (Daech). Depuis un mois, les forces du gouvernement libyen d'union nationale (GNA), soutenues par des frappes aériennes américaines ont récupéré plusieurs positions prises par des membres de Daech dans cette ville portuaire où ils s'étaient installés en 2015, à la suite de l'instabilité politique et sécuritaire ayant suivi la mort en 2011 du colonel Mouammar Kadhafi. La reprise de Syrte, défendue par 5.000 à 7.000 djihadistes, constituera, selon des observateurs, un coup dur pour Daech qui a déjà subi un revers en Irak et en Syrie. Au plan politique, l'émissaire onusien a déclaré à la presse, à l'issue d'un entretien qu'il a eu avec le ministre algérien des Affaires maghrébines, de la Ligue arabe et de l'Union africaine, Abdelkader Messahel, avoir abordé avec ce dernier la question de la réconciliation nationale en Libye. Du coté algérien, M. Messahel a fait savoir que son entretien avec M. Kobler fait partie d'une série de rencontres périodiques qui leur a permis d'échanger les informations et les analyses et surtout de parler de ce qui est en chantier maintenant. Les deux parties ont estimé que le conflit libyen doit être résolu par les Libyens eux-mêmes, tout en reconnaissant qu'une telle entreprise ne sera pas de tout repos. "La situation est complexe mais il y a des chances d'aller de l'avant vers la mise en œuvre des engagements pris par tous les acteurs dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord du 17 décembre 2015", a conclu le ministre algérien. sur un autre plan qui touche non seulement la Libye mais aussi d'autre pays, notamment d'Europe, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, a souligné, dimanche, que la lutte antiterroriste et contre l'émigration clandestine figurait parmi "les principaux défis auxquels fait face la gouvernement libyen", insistant sur l'importance du soutien international aux efforts des institutions libyennes. Près de huit mois après la signature de l'accord de paix et de réconciliation en Libye "un progrès notable a été réalisé sur le plan politique qui a permis de surmonter la conjoncture difficile qu'a vécue la Libye", a indiqué M. Kobler lors d'une conférence de presse conjointe animée dimanche au siège du ministère des Affaires étrangères avec le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. "Le premier défi que doit relever la communauté internationale et le gouvernement libyen concerne la lutte antiterroriste", a précisé M. Kobler, saluant les réalisations accomplies par l'armée libyenne contre le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI, Daech) sur plusieurs axes. "Il faut lutter contre l'immigration clandestine", a-t-il martelé, indiquant que pas moins de 100.000 migrants clandestins étaient arrivés en Italie en provenance de plusieurs pays africains via les terres libyennes. Les questions humanitaires constituent "un autre défi" pour le gouvernement libyen et la communauté internationale "d'autant que les conditions sont défavorables dans les établissements hospitaliers libyens où il y a un manque de ressources pharmaceutiques", a ajouté M. Kobler. Le responsable onusien a, dans ce cadre, salué les efforts que déploie le Conseil présidentiel libyen notamment "sa décision" de siéger à Tripoli en dépit des risques sécuritaires, estimant que cela était "extrêmement important" pour améliorer la situation politique et sécuritaire du pays.