Le déficit commercial britannique s'est réduit en juillet par rapport à celui de juin lors du premier mois complet après le vote en faveur du Brexit, mais l'Office des statistiques nationales (ONS) a mis en garde contre toute interprétation hâtive de ces premières données. Ce déficit des échanges de biens s'est élevé à 11,8 milliards de livres (14 milliards d'euros) en juillet, contre 13 milliards de livres en juin (d'après une donnée révisée), a annoncé vendredi l'ONS. Cette amélioration s'explique principalement par une augmentation des exportations, notamment celles de navires et de pétrole, tandis que les importations ont quelque peu décru du fait entre autres d'une baisse des livraisons de voitures. Avec l'UE, qui représente peu ou prou la moitié des échanges de biens du Royaume-Uni, les exportations britanniques ont augmenté et les importations aussi, mais dans une moindre mesure. Des économistes estiment que la récente dépréciation de la livre sterling, après la décision britannique de quitter l'UE, pourrait doper les exportations du pays en rendant plus compétitifs les produits fabriqués sur son sol. Cette évolution risque néanmoins de prendre du temps, et pourrait de surcroît être compensée par un renchérissement symétrique des importations. L'ONS a estimé que le taux de change de la livre était en moyenne de 6,6% inférieur en juillet à celui du mois de juin. "Les données mensuelles sont souvent volatiles, aussi n'est-il pas évident de trouver un impact de la dépréciation de la livre sterling" dans les données sur le commerce publiées vendredi, a toutefois averti l'ONS, qui juge "nécessaire d'observer la tendance lors des mois à venir pour avoir une idée plus claire". S'appuyant entre autres sur le puissant secteur financier britannique, les échanges de services ont dégagé pour leur part un excédent mondial de 7,3 milliards de livres en juillet, inchangé sur un mois. En cumulant l'ensemble, le déficit de la balance des biens et services a atteint 4,5 milliards de livres, soit 1,1 milliard de moins qu'en juin (d'après une donnée révisée).
La production industrielle augmente de 0,1% en juillet sur un mois La production industrielle britannique a grimpé très légèrement de 0,1% en juillet sur un mois, grâce à une hausse de l'extraction pétrolière et gazière et malgré une baisse d'activité dans les usines, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS). Ce résultat, un peu meilleur que ce qui était attendu par les analystes interrogés par Bloomberg - qui anticipaient un effritement de 0,2% -, correspond au premier mois entier suivant le référendum du 23 juin au cours duquel les Britanniques ont choisi de quitter l'UE. Dans le détail, c'est l'extraction de pétrole brut et de gaz naturel (+5,6%), notamment en mer du Nord, qui a permis à la production industrielle de progresser. La production manufacturière, la principale composante de la production industrielle, s'est en revanche contractée (-0,9%), avec des ralentissements marqués des fabrications de médicaments et d'équipements pour les transports. L'ONS a toutefois averti qu'il ne fallait pas "sur-interpréter" ces premières données industrielles complètes depuis le vote sur le Brexit, vu qu'elles ne portent que sur un seul mois. D'une année sur l'autre, la production industrielle britannique dans son ensemble s'affiche en juillet en hausse de 2,1%, tandis que la production manufacturière a augmenté dans le même temps de 0,8%. Ces données du mois de juillet pourraient indiquer néanmoins "que le secteur productif risque de constituer une légère entrave à la croissance du produit intérieur brut au troisième trimestre", a expliqué Ruth Gregory, analyste chez Capital Economics. La dimension industrielle reste toutefois secondaire au Royaume-Uni, où les services occupent une place prépondérante en vertu de la puissance des secteurs financiers, de la communication, de la distribution ou encore des transports. Les économistes s'interrogent sur le fait de savoir si le PIB pourra progresser au troisième trimestre, malgré la surprise qu'a constitué le vote sur le Brexit - un facteur d'incertitudes habituellement peu apprécié des milieux d'affaires. La plupart des données publiées sur l'activité pendant l'été ont fait état jusqu'à présent d'une activité moins mauvaise que ce que craignaient la plupart des analystes. Le produit intérieur brut (PIB) du pays avait grimpé de façon dynamique dans la première moitié de l'année, avec une croissance de 0,4% au premier trimestre suivie d'une hausse de 0,6% au deuxième.