Le déficit commercial du Royaume-Uni a légèrement baissé en février par rapport à celui de janvier, à la faveur d'une hausse des exportations de produits chimiques, mais le déséquilibre est resté significatif et devrait continuer d'entraver la croissance. Ce déficit des échanges de biens a diminué à 12 milliards de livres (près de 15 milliards d'euros) contre 12,2 milliards de livres en janvier (donnée révisée), a indiqué vendredi l'Office des statistiques nationales (ONS). La légère amélioration est due notamment à une hausse des exportations, particulièrement celle de produits chimiques à destination des Etats-Unis et de l'Allemagne. Les importations ont elles augmenté de façon négligeable. Dans le détail, le déficit s'est creusé avec les pays de l'Union européenne, établissant un nouveau record, en valeur, à 8,6 milliards de livres. Le Royaume-Uni a importé comme jamais en provenance de l'UE, se faisant livrer notamment davantage de matériel aéronautique et de voitures. Les Britanniques devront se prononcer le 23 juin par référendum sur le maintien ou non de leur pays dans l'UE, et la question des échanges commerciaux occupe une place importante dans ce débat. Le déficit commercial s'est au contraire contracté vis-à-vis des pays non-membres de l'UE à 3,4 milliards de livres. Appuyés entre autres par le puissant secteur financier britannique, les échanges de services ont à l'inverse dégagé un excédent, en hausse, de 7,1 milliards de livres. En cumulant l'ensemble, le déficit de la balance des biens et services a baissé de 0,4 milliard de livres à 4,8 milliards de livres. Ces données "suggèrent que la reprise économique britannique demeure extrêmement déséquilibrée", a jugé Samuel Tombs, de Pantheon Macroeconomics. En tenant compte des données publiées en janvier et février, M. Tombs estime que le commerce extérieur pourrait avoir réduit de 0,4 point de pourcentage la croissance du produit intérieur brut britannique au premier trimestre.
La production industrielle recule La production industrielle au Royaume-Uni a reculé de 0,3% en février sur un mois, en raison d'une chute de la composante manufacturière, a annoncé l'Office des statistiques nationales (ONS). La hausse de la production industrielle de 0,3% qui avait été enregistrée pour janvier a pour sa part été légèrement révisée à la baisse à 0,2%. Le chiffre de février, bien inférieur aux prévisions des économistes, s'explique notamment par une chute de 1,1% de la composante manufacturière. Celle-ci a été notamment plombée par un déclin marqué dans la fabrication d'équipements de transport, que n'a pas compensé la forte hausse dans l'élaboration de produits pharmaceutiques, détaille l'ONS. "Dans l'ensemble, ce sont des chiffres épouvantables mais probablement pas un désastre pour le produit intérieur brut (PIB) du premier trimestre", a commenté Alan Clarke, économiste chez Scotiabank. "Ils nous laissent toujours en bonne voie pour une croissance du PIB de 0,5%, à moins d'un désastre dans le secteur des services", a-t-il ajouté. La première estimation des chiffres de la croissance au premier trimestre sera dévoilée par l'ONS le 27 avril. Par ailleurs, les statistiques de l'ONS montrent une chute de 37,7% sur un an de la fabrication de fer et d'acier bruts. Ce déclin de la sidérurgie britannique risque de s'aggraver encore alors que le principal producteur du pays, l'indien Tata Steel, cherche actuellement à vendre ses usines au Royaume-Uni. L'annonce de ce désengagement a provoqué un choc national et le gouvernement de David Cameron essaie d'aider à trouver un repreneur pour ces activités, qui font face à la concurrence de produits chinois à bas prix.