Les 12 et 13 du mois en cours ont été chômés et payés pour la Fête du sacrifice. A cet égard, la plupart des commerces ont fermé leur boutique durant les deux jours de l'Aïd el Adha. Cette attitude, qui semble s'imposer au fil des années, pousse inévitablement les Algériens à s'organiser autrement pour faire face à la pénurie des produits élé- mentaires. Une nouvelle fois, plusieurs propriétaires de magasins à Alger n'ont pas ouvert leur boutique pour assurer un approvisionnement régulier en produits alimentaires et services de large consommation durant les deux derniers jours, ce qui a causé une petite pénurie de certaines matières comme le pain et le lait Ce qu'il faut dire, c'est que le système de permanence mis en place par l'Union générale des commerçants et artisans algériens à travers le pays n'a pas fonctionné comme il se doit, encore une nouvelle fois. Si dans certains quartiers, les boulangers ont respecté la consigne, dans d'autres, ils ont ouvert à 5h du matin pour fermer à 9h ! Bien entendu, les Algériens ont pris leurs précautions en achetant le pain la veille et le congeler pour les jours de l'Aïd. Mais dans l'absolu, le probl ème demeure entier. Et à l'occasion de l'Aïd, les Algériens ont eu droit au même mépris de commerçants qui ont une fois de plus défié les lois et les instructions du ministre du Commerce. Hormis quelques boulangers et pâtissiers, la plupart des locaux commerciaux n'ont pas ouvert le premier jour de l'Aïd ni hier d'ailleurs. Pourtant, à quelques jours de l'Aïd, le chef de la brigade de contrôle et de répression des fraudes à la direction, Dahar Aichi a indiqué à l'APS que la direction du commerce de la wilaya d'Alger a réquisitionné plus de 4500 commerçants pour assurer des permanences durant les deux jours de l'Aïd El Adha. Les consommateurs pourtant ont été rassurés sur l'ouverture des magasins mais en fin de compte le citoyen algérien s'est retrouvé face à une situation similaire des années précédentes puisque la plupart des commerçants n'ont pas dérogé à la règle qu'ils ont imposée aux citoyens depuis plusieurs années. Boulangeries, pizzeria, restaurants, fast-food et tous autres magasins étaient toujours fermés, en ce deuxième jour de l'Aïd El Adha. Même les vendeurs à la sauvette ont plié bagage. Les ruelles sont vides et les trottoirs libérés. La réalité a montr é le contraire. Dans les rues de la capitale, les rideaux baiss és donnent une impression d'une grève générale. Seules quelques épiceries de quartier sont ouvertes et rares sont les cafétérias qui travaillent. Les produits proposés habituellement ne sont pas tous disponibles, faute d'approvisionnement. "Nous manquons de marchandises, notamment de lait car les grossistes et les distributeurs sont eux aussi rares durant les jours de l'Aïd", explique un jeune épicier. Le pain, produit le plus recherché, est quasiment introuvable, malgré le respect de la permanence par les boulangers, ces derniers, expliquant que le manque crucial de main-d'uvre locale pose probl ème à chaque fois en raison du départ en congé des employés, résidant dans d'autres wilayas, pour fêter l'Aïd en famille. Seuls les boucheries ont assuré, de leur côté la découpe du mouton de l'Aïd pour ceux qui ne savent ou ne peuvent le faire chez eux, ont presque tous re-ouvèrent leurs rideaux. Côté Bab El Oued, Kouba, El Biar et Draria, plusieurs boucheries ont assuré ce "service" pour 1500 DA, sans plus.