" L'OPEP est condamnée à prendre une décision à Alger ou ailleurs ", a souligné le ministre de l'Energie hier dans une conférence de presse à Alger tenue à la veille du Forum international de l'énergie (IEF15) qu'abritera la capitale les 27 et 28 septembre courant. Une rencontre à caractère important pourtant informelle jusque-là mais qui reste au demeurant " extraordinaire ", pour reprendre les termes du président du cartel des pays producteurs affiliés à l'OPEP. Après un exposé du directeur de la prospective au ministère et de l'historique du Forum, le contexte de sa création et sa mission, les thèmes retenus pour la 15e éditions et la constitution des panels de discussions. M. Bouterfa a recadré, lors de son intervention, et en réponse aux questions des journalistes, certains aspects organisationnels insistant que la presse ne devrait pas négliger les discussions du Forum qui sont " aussi déterminantes pour l'avenir énergétique et nécessaire à la conférence de l'OPEP ". Notons que la 15ème édition du Forum international de l'énergie (IEF15), le plus grand rassemblement mondial des ministres de l'Energie, réunit 54 producteurs et consommateurs de pétrole et de gaz participants déjà inscrits sur la liste de présents. Les travaux du Forum se tiendront à huis clos, selon le ministre de l'Energie Noureddine Bouterfa. Les raisons qui poussent vers un accord Les observateurs et les acteurs du marché énergétique auront les yeux rivés, mercredi prochain, sur la réunion informelle de l'OPEP à Alger, qui se tiendra en marge du 15ème Forum international de l'énergie (IEF). Bien qu'informel, le conclave du cartel des pays producteurs de l'OPEP s'annonce crucial pour l'avenir des cours du marché pétrolier, en chute libre en raison d'une surabondance de l'offre. Une situation qui a plongé dans la crise financière plusieurs de ses membres. L'Algérie, qui milite pour un soutien du prix du pétrole, a engagé, depuis le début de l'année 2015, un grand travail de concertation au sein du cartel et en direction des producteurs non-OPEP, en vue de les sensibiliser à la nécessité d'ajuster l'offre à la demande pour stabiliser le marché et endiguer l'effondrement des prix. Les efforts de conciliation de l'Algérie C'est ainsi que le ministre algérien de l'énergie, Noureddine Bouterfa s'était rendu notamment au Qatar, en Iran et à Moscou et s'était entretenu avec ses homologues saoudien, russe, iranien et qatari ainsi que le Secrétaire général de l'OPEP, sur la situation du marché pétrolier et sur les perspectives de la réunion d'Alger. Un accord a pu être dégagé entre l'Arabie Saoudite et la Russie, il reste à mettre d'accord les Saoudiens avec les Iraniens. Les seconds veulent reprendre leur quota de production d'avant les sanctions américaines, les premiers sont très réticents à réduire le leur. Outre le déséquilibre constaté du marché pétrolier, le dernier Rapport 2016 de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), qui révise à la baisse les prévisions de croissance mondiale à 2,3% contre 2,5% en 2015, et ses retombées négatives en termes de contraction de la demande d'énergie, interpelle davantage les pays de l'OPEP sommés de réagir pour éviter de s'engouffrer plus encore dans la crise. Lors de son passage, mardi dernier, à l'émission L'Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, le ministre algérien de l'Energie, Noureddine Bouterfa, a exprimé son " optimisme " de voir l'OPEP conclure à Alger un accord sur un rééquilibrage du marché. Le défi, dit-il est de parvenir à répartir équitablement cette surabondance de brut entre les membres y participant, pour permettre un relèvement des cours, oscillant actuellement entre 40 et 50 dollars le baril. M. Bouterfa relève que l'OPEP ne peut, à elle seule, supporter le fardeau d'un gel de la production en raison du risque, ajoute-t-il, de voir les pays non membres en tirer profit. Il signale, par ailleurs, que le gel de la production, s'il se concrétise, prendra entre 6 à 8 mois " pour pouvoir évacuer les stocks en surplus ". D'un possible accord de gel de la production, pour la réalisation duquel l'Algérie, indique-t-il, va jouer un rôle de " facilitateur ", il déclare qu'il restera optimiste " jusqu'à la dernière minute ", estimant que c'est la responsabilité des uns et des autres qui " devra finalement l'emporter ".