Les cours du pétrole étaient orientés à la baisse hier en Asie, les investisseurs attendant l'issue d'une réunion des producteurs d'or noir sur une éventuelle stabilisation du marché. Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et la Russie doivent se retrouver aujourd'hui à Alger en marge du Forum international de l'Energie pour discuter de l'excès d'offre qui déprime le marché depuis 2014. Mais si les plus gros producteurs se sont montrés ouverts à une stabilisation de la production, les discussions préalables entre Téhéran et Ryad ne semblent pas progresser. Une précédente tentative de geler la production sous l'égide de l'Arabie saoudite avait tourné court en avril, l'Iran refusant d'y prendre part si vite après son retour sur le marché suite à la levée des sanctions économiques à son encontre. Vers 03H30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre, référence américaine du brut, reculait de 9 cents à 45,84 dollars. Le baril de Brent, référence européenne du brut, également pour livraison en novembre, cédait 19 cents à 47,16 dollars. Les marchés attendent des nouvelles d'Algérie. Les niveaux d'échanges sont réduits et nous assistons surtout à des prises de bénéfice en Asie, a déclaré Jeffrey Halley, analyste chez OANDA. Une analyse partagée par Alex Furber, de CMC Markets: Les échanges sont volatiles et le sentiment est entièrement déterminé par des spéculations sur le résultat des discussions. Espoir d'un gel de l'offre La veille, les cours du pétrole ont terminé en nette hausse à New York, soutenus par la perspective d'un accord de limitation de la production en marge du Forum de l'Energie à Alger. Le cours du baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, a pris 1,45 dollar à 45,93 dollars sur le contrat pour livraison en novembre au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, a également progressé, de 1,46 dollar à 47,35 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Le marché sur-réagit à tout. Nous allons monter et baisser au gré des spéculations sur ce qui va se passer au cours des trois prochains jours, jusqu'à la réunion d'Alger, a indiqué James Williams de WTRG Economics. Les membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) doivent se retrouver mercredi au cours d'une réunion informelle en marge du Forum de l'Energie à Alger, dans le but de trouver un accord sur la limitation de la production que la Russie, important producteur non-membre du cartel, pourrait mettre en œuvre ultérieurement. Désormais, les cours montent un peu sur la foi d'informations émanant de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole indiquant que l'Arabie saoudite serait prête à un gel de la production, du moins si les autres membres de l'Opep trouvent un accord, a expliqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates. Autre déclaration alimentant cette perspective, dans un contexte de prix bas dus à une surabondance de l'offre: le ministre algérien de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a indiqué dimanche que l'Opep était condamnée à prendre une décision pour stabiliser le marché. Réunion imprévisible C'est l'un de ces moments imprévisibles. Je pense que même les membres de l'Opep ne savent pas ce qu'ils vont faire, a nuancé James Williams, estimant qu'un accord était peu probable dès la réunion de mercredi. Le secrétaire général du cartel, le Nigérian Mohammed Barkindo, avait lui-même refroidi les attentes le 16 septembre, en indiquant que la réunion prévue en marge du Forum international de l'énergie (IEF) serait une simple rencontre de concertation. Les membres de l'Opep pourraient faire une déclaration soulignant qu'ils vont suivre de près l'évolution du marché et qu'ils convoqueront une réunion exceptionnelle ultérieure, s'ils estiment cela nécessaire, ont indiqué les experts de la banque Barclays dans une note. Quand l'Opep avait abordé le sujet d'un gel de la production pour la dernière fois en avril dernier à Doha, l'Iran, tout juste de retour sur le marché international après la levée des sanctions, avait tenu tête à l'Arabie Saoudite en refusant de maintenir sa production au même niveau. Si les prix du pétrole tombaient sous les 40 dollars pour trois ou quatre semaines, les têtes d'affiche que sont l'Arabie Saoudite, l'Iran et la Russie trouveraient probablement un terrain d'entente, ont indiqué les experts de JBC Energy dans une note. Le marché se redresse mais reste faible Le patron du géant pétrolier saoudien Aramco a estimé lundi que le marché pétrolier se redressait mais qu'il restait faible, deux jours avant une réunion informelle de l'Opep sur un éventuel gel de la production pour soutenir les prix. "Alors que le marché pétrolier se remet de sa plus sévère crise, il reste faible", a déclaré Amine Nasser lors d'une conférence sur l'énergie à Dubaï. "Les investissements dans la capacité de production de pétrole et de gaz dans le monde ont été annulés ou reportés", ce qui a ralenti l'offre, notamment pour le pétrole de schiste américain", a-t-il expliqué. Les prix du pétrole étaient en légère hausse lundi en Europe, alors que les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se retrouvaient à Alger pour un forum sur l'énergie avant une réunion informelle mercredi, impliquant la Russie, premier producteur mondial, pour s'attaquer à la question de la surproduction. "Malgré sa volatilité, le marché s'oriente vers un rééquilibrage et les prix pourraient s'améliorer avec le temps", a indiqué le patron d'Aramco, dont le pays, l'Arabie saoudite, est le premier exportateur de brut dans le monde. Il a toutefois prévenu que "la volatilité du marché pourrait persister dans un proche avenir". L'Arabie saoudite et la Russie, les deux principaux producteurs mondiaux de brut, n'ont jusqu'ici pris aucune mesure pour enrayer l'offre excédentaire qui plombe les prix depuis mi-2014, fruit du boom des hydrocarbures de schiste américains et de la stratégie de l'Opep d'ouvrir à fond les robinets pour maintenir ses parts de marché. Quand l'Opep avait abordé le sujet d'un gel de la production pour la dernière fois, l'Iran, tout juste de retour sur le marché après la levée des sanctions internationales, avait tenu tête à l'Arabie saoudite en refusant de maintenir sa production au même niveau.