Le fil conducteur du large mouvement opéré par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika dans le corps des walis se veut la réponse à un profond changement et intronise une fois de plus la wilaya dans sa propre mission et qui a été souvent confisquée par l'immobilisme de certains walis. Ce mouvement caractérisé par des permutations, mise à la retraite et nouvelles nominations traduit la volonté du chef de l'Etat à faire de la wilaya et de son premier responsable l'initiateur et le moteur du développement local, du changement démocratique qui prolonge et conditionne les réformes globales de la nouvelle Constitution amendée, du nouveau modèle de croissance adoptée par les hautes instances du pays. La période écoulée depuis le dernier mouvement aura marqué, est-il besoin de le souligner, un changement majeur dans la vie des wilayas, un nouveau comportement de ces commis de l'Etat vis-à-vis de la prise en charge des préoccupations des citoyens. Des actions de grande ampleur ont été entreprises sur la voie de la promotion de la justice sociale qui se veut proche du citoyen et la satisfaction de ses aspirations. Tout en relevant les améliorations enregistrées par les collectivités locales en particulier dans l'amélioration des conditions de vie des citoyens et où certaines contraintes ont pesé lourdement sur la marche du développement local, le présent mouvement dans le corps des walis vise à asseoir la reprise du développement et de la croissance au niveau local sur des fondations solides : en matière agricole, il s'agit de tirer parti de ce capital vital qu'est le sol, est en préservant les ressources les plus menacées ; sur le plan industriel, l'heure est à l'adaptation des instruments de régulation et de relance de l'économie pour une meilleure efficacité : un rôle que devrait remplir le wali à travers une nouvelle manière de gouvernance. Tout cela devant conforter, à terme, une politique en matière de décentralisation dont le gouvernement, tirant les leçons des nouvelles contraintes de l'environnement économique mondial a fait son cheval de bataille sur le plan du développement, de l'investissement, de la création de richesses et d'emplois et comme instrument fiable à même de lutter contre les disparités régionales. Garants d'une mission républicaine et d'une stabilité dont la société a fait avec eux l'apprentissage, les walis maintenus dans leur poste ou mutés n'auraient pas à rougir du bilan de leurs résultats respectifs, au premier plan desquels il faut mettre sans doute, la satisfaction des priorités du développement local, la proximité avec la population à la faveur d'un service public avéré. Il n'est pas inutile de le rappeler à un moment où le pays traverse une période de crise économique et financière difficile en raison de la baisse de ses revenus pétroliers que, les chefs d'exécutifs de wilaya ont réussi avec des arguments et des décisions qui brillent tous par leur transparence et honnêteté politique à maîtriser le front social, en dépit des manœuvres et des tentatives de déstabilisation. Pour autant, on peut penser qu'il ne s'agit pas pour les représentants du gouvernement au niveau local d'afficher une satisfaction qui ignorerait les difficultés du présent, mais bien de dire à présent aux citoyens ce qui a été fait et ce qui reste à faire. Dans cette perspective la sphère sociale et économique demeurera une préoccupation constante au niveau local. Fruit d'une approche socio-politique, ce mouvement fonde dès lors la stratégie socio-économique à venir au niveau de chaque région sous la responsabilité du wali, vise aussi à donner un coup de fouet à la croissance en encourageant les investissements productifs en dehors du budget de l'Etat. Déjà, les premiers effets ont commencé à se faire sentir avec plus de prérogatives qui sont accordées aux walis, soulignant de fait l'intérêt d'une telle décision, d'une telle " toilette " de leur rôle qui souvent ne correspondait plus aux impératifs politiques, économiques et sociaux. Le mouvement dans les corps des walis tel qu'il a été décidé par le chef de l'Etat doit constituer un outil privilégié dans la politique du développement local. Mais on n'omettra pas, toutefois, de mentinner qu'il demande à être complété par un autre mouvement dans le corps des chefs et des secrétaires généraux de daïra pour que l'effort concédé jusqu'ici ait le maximum d'effets positifs dans l'intérêt du pays et des collectivités locales.