L'heure de vérité pour les walis a sonné. Ils doivent changer de comportement et de schémas en ce qui concerne la conduite du développement local. C'est ce qui ressort de la série de rencontres d'évaluation des activités des collectivités locales que vient d'entamer lundi à partir de l'Ouest du pays le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Bedoui où il a rencontré les 13 walis de cette région.
Une rencontre qui sera élargie aux autres régions du pays. Elle a, bien sûr porté sur la question cruciale du développement local, le rôle du wali en tant que représentant du gouvernement et ses prérogatives à relancer l'investissement en dehors du budget de l'Etat. Mais, dans l'un et l'autre cas, c'est surtout le problème de la bonne gouvernance, la rationalisation de la dépense publique, la recherche de nouvelles ressources de financement, la lutte contre la bureaucratie, la consolidation et le renforcement du service public, l'assainissement du foncier industriel et les moyens de fructifier les capacités locales fiscales qui ont été au centre de cette évaluation que M. Bedoui a voulu sans complaisance et comme un avertissement à certains walis à se ressaisir. Dans ce contexte, le ministre de l'Intérieur a déclaré : " aujourd'hui, le rôle du wali est de faire de la wilaya un soutien essentiel de développement pour l'Etat et non une charge à supporter ". Ce choix et cet objectif visés par M. Bedoui pourraient toujours se multiplier sur la table d'intervention du chef de l'exécutif de wilaya, à condition qu'il sache mettre en relief les prérogatives qui lui sont assignées pour rentabiliser le développement local, ses idées et ses initiatives à faire émanciper sa région, le plein politique dans le nouveau modèle économique de croissance (2016-2019) pour lequel le gouvernement y compte une participation et contribution effectives de tous les partenaires économiques et sociaux soutenus et encouragés par l'Etat afin de faire de ce modèle un instrument de sortie de crise et une alternative fiable au secteur des hydrocarbures. Faisant de cela une priorité absolue, M. Bedoui a indiqué : " chaque wilaya et chaque commune dispose de potentialités de développement importantes qui n'attendent que des idées et des initiatives capables de les rentabiliser et de les développer ". Ce qui signifie que chaque wali, aujourd'hui doit s'identifier totalement à ce développement visant l'exploitation rationnelle des richesses naturelles dont dispose sa région et qui sont sources de croissance, de revenus et de création d'emplois, courir après la solution des contraintes de la conjoncture présente et celles des réalités propres aux divers étapes de développement global. Indéniablement donc il est exigé du chef de l'exécutif de la wilaya de s'éclater socialement et économiquement et d'instaurer des passerelles nouvelles avec la société civile, les partenaires locaux et le monde de l'investissement porteur, et relancer l'indispensable processus ambivalent et multiple, qui est inhérent à la nature même du renouveau national initié par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika depuis 1999. Un renouveau à mener et que les walis doivent placer au-dessus de toute autre référence rigide et à tout intérêt conjoncturel. Et, d'ailleurs, le ministre de l'Intérieur qui, volontairement, estime qu'il y a lieu de faire dans une rupture déclarée et définitive avec les pratiques antérieures a rappelé les dispositions introduites par la Constitution amendée qui " soutient le rôle du wali dans ses actions de développement économique local, l'amélioration des ressources financières et la création de la richesse ". L'intérêt de ce genre de rencontres est tout d'abord de consolider et de renforcer la décentralisation, le contact direct avec les responsables locaux afin de les maintenir en éveil dans cette période difficile que traverse la pays sur le plan financier en raison de la baisse continue des prix du baril de pétrole sur le marché mondial et ses impacts défavorables sur l'économie nationale, la maîtrise du climat social, le véhicule et la nécessaire mobilisation de tous autour des questions sécuritaires, la prévention contre les tentatives de la fitna au sein de la société, et le rejet de la politique politicienne que d'aucuns utilisent contre la cohésion nationale. Cela s'apparente à une démarche initiatique revendiquant des avancées en matière socio-politique, de développement socio-économique devenu incontournable pour pallier au déclin des revenus tirés de la rente pétrolière. C'est sur ces chapitres que le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui a instruit les walis d'agir. Une approche qu'ils doivent valoriser sur le terrain en étant l'instrument et la voie royale du prolongement de l'action gouvernementale. Pour s'y faire et à bien faire la lecture des orientations et des directives de M. Bedoui en direction des walis, ces derniers doivent être capables de manager, d'organiser, de trancher sur le vif en ce qui concerne le développement économique et sur les autres questions sociales et culturelles afin de ne pas laisser le terrain libre à une certaine propagande et autres surenchères jetant sur la place publique beaucoup de préjugés dont l'objectif et d'affaiblir la solidarité, la mobilisation et la vigilance des citoyens. Il suffit pour les représentants du gouvernement de faire preuve de bonne gouvernance, d'intégrité et d'engagement à servir l'intérêt général. C'est ce qui est précieux pour un commis de l'Etat souvent à l'attention et préoccupations dans l'intérêt économique, social et culturel.