L'opération pour reprendre au groupe djihadiste Etat islamique (EI) la ville de Mossoul, dans le nord de l'Irak, a commencé, a annoncé hier le Premier ministre irakien Haider al-Abadi à la télévision officielle. Le temps de la victoire est venu et les opérations pour libérer Mossoul ont commencé, a déclaré le chef du gouvernement dans une allocution télévisée. S'adressant aux habitants de la région de Mossoul, M. Abadi a lancé: Je déclare aujourd'hui le début de ces opérations victorieuses pour vous libérer de la violence et du terrorisme de Daesh, acronyme arabe de l'Etat islamique (EI). Le Premier ministre, qui est le commandant en chef des forces armées, était entouré par de hauts responsables militaires irakiens pendant qu'il lisait sa déclaration. Il n'a pas donné de précisions sur les opérations militaires lancées dans la nuit de dimanche à lundi. Les forces du gouvernement irakien, assistées par diverses autres forces, resserrent depuis des mois leur dispositif autour de Mossoul, deuxième ville d'Irak et principal bastion de l'EI dans ce pays. Elles ont récemment repris des positions clés près de Qayyarah, une ville située à environ 60 kilomètres au sud de Mossoul, préparant l'offensive finale. Le Premier ministre a précisé dans son allocution que seules l'armée et la police irakiennes entreraient dans Mossoul, alors que de nombreuses autres forces sont déployées en vue de l'offensive pour reprendre la ville, dont des combattants peshmergas kurdes et des milices sunnites et chiites. La force qui mène les opérations de libération est la courageuse armée irakienne avec la police nationale, et ce sont elles qui entreront dans Mossoul, pas d'autres, a déclaré M. Abadi. Mossoul, ville à majorité sunnite, avait été prise avec une relative facilité en juin 2014 par les djihadistes sunnites de l'Etat islamique, en partie à cause de la profonde défiance de la population locale envers les forces de sécurité irakiennes, dominées par les chiites. Avant le lancement de l'offensive qui vient de débuter, l'organisation paramilitaire Hached al-Chaabi, dominée par des milices chiites soutenues par l'Iran, a déclaré qu'elle avait l'intention de participer à cette opération pour reprendre Mossoul. Des peshmergas kurdes ont également fait mouvement depuis l'est en direction de Mossoul. La coalition internationale anti-djihadiste menée par les Etats-Unis fournit un soutien aérien et terrestre à l'opération. Un moment décisif Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a estimé dimanche que l'opération lancée pour reprendre à l'Etat islamique (EI) la ville irakienne de Mossoul était un moment décisif dans la lutte menée contre le groupe djihadiste. C'est un moment décisif dans notre campagne pour infliger à l'Etat islamique une défaite durable, a déclaré M. Carter. Nous sommes confiants que nos partenaires irakiens vaincront contre notre ennemi commun et libèreront Mossoul et le reste de l'Irak de la haine et de la brutalité de l'Etat islamique. M. Carter a par ailleurs assuré de la poursuite du soutien de Washington à l'Irak. Les Etats-Unis et le reste de la coalition internationale se tiennent prêts pour soutenir les forces de sécurité irakiennes, les combattants peshmergas (kurdes, ndlr) et le peuple irakien dans le difficile combat qui les attend, a-t-il souligné. C'est à Mossoul, deuxième ville d'Irak, dans le nord du pays, que le leader de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi avait publiquement proclamé un califat installé en juin 2014 sur des territoires conquis par les jihadistes en Irak et en Syrie. Avec l'aide de l'Iran et de la coalition menée par les Etats-Unis, les forces irakiennes ont depuis regagné en grande partie le terrain perdu face à l'EI, et Mossoul est le dernier grand bastion du groupe jihadiste en Irak. Prendre des semaines L'offensive lancée par les forces irakiennes pour reprendre la ville de Mossoul pourrait durer des semaines et "possiblement plus". Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a annoncé dans la nuit le lancement de l'opération pour la reprise du dernier grand bastion de l'EI en Irak, aux mains des djihadistes depuis juin 2014. "Cette opération pour reprendre le contrôle de la deuxième ville d'Irak va probablement durer des semaines, possiblement plus", a mis en garde lundi le lieutenant général Stephen Townsend, nouveau commandant de la coalition dirigée par les Etats-Unis. "La bataille s'annonce longue et difficile mais les Irakiens se sont préparés et nous nous tiendrons à leur côté", a-t-il assuré. "Le temps de la victoire est venu et les opérations pour libérer Mossoul ont commencé", avait annoncé plus tôt dans la journée le Premier ministre irakien dans une allocution télévisée. De son côté, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a estimé que l'opération était "un moment décisif dans notre campagne pour infliger à l'Etat islamique une défaite durable". M. Abadi n'a pas donné de précisions sur les opérations militaires lancées dans la nuit de dimanche à lundi. Elles devraient dans un premier temps se borner à encercler la ville, avant le début de violents combats de rues. Dans ce contexte, le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les affaires humanitaires et l'aide d'urgence, Stephen O'Brien, s'est dit "extrêmement préoccupé pour la sécurité de quelque 1,5 million de personnes vivant à Mossoul qui pourraient être touchées par les opérations militaires". Selon lui, "les familles sont exposées à un risque extrême d'être prises entre deux feux ou prises pour cibles par des snipers".