Le président du Burundi, Pierre Nkurunziza, a promulgué mardi la loi portant retrait du Burundi, du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI). "Toutes dispositions antérieures à la présente loi, notamment la loi n°1/011 du 30 août 2003 portant ratification par la République du Burundi du Statut de Rome de la Cour pénale internationale(CPI), ainsi que son instrument de ratification, sont abrogées", précise la nouvelle loi promulguée et cosignée par la ministre burundaise de la Justice et garde des Sceaux, Aimé-Laurentine Kanyana. Le 6 octobre courant, le gouvernement burundais réuni en conseil des ministres avait donné son aval au projet de loi ad hoc ; et, le 12 octobre, les deux chambres du parlement bicaméral burundais (assemblée nationale et sénat), ont enfoncé le clou en votant pour le retrait du Burundi de la CPI. Dans sa ligne de défense devant les parlementaires pour motiver le retrait du Burundi,, la ministre Kanyana avait indiqué que la CPI est devenue un "moyen d'oppression des pays africains" et une "entrave à l'exercice de leur souveraineté". Le vote du parlement avait été précédé par une annonce du gouvernement burundais, portant suspension de sa coopération avec le Bureau de l'Office du Haut Commissaire pour les Droits de l'Homme (OHCDH) de l'ONU au Burundi. Le gouvernement burundais a accusé les membres de ce Bureau "d'avoir été complice" dans la rédaction d'un rapport "mensonger et biaisé", publié le 20 septembre par des experts de l'ONU. Ce rapport accuse le gouvernement burundais d'être responsable de "graves" violations de droits humains au Burundi depuis l'éclatement d'une nouvelle crise politico-sécuritaire pendant le processus électoral burundais de 2015. Dans la foulée de la décision portant suspension de sa coopération avec le Bureau de l'OHCDH de l'ONU au Burundi, le gouvernement burundais a déclaré "persona non grata" les trois experts onusiens auteurs de la rédaction du rapport mis en cause, en les accusant de "manquements et préjudices graves à l'Etat et au peuple burundais". Il s'agit de Christof Heyns (Afrique du Sud), Rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Maya Sahli-Fadel (Algérie), Rapporteur spécial de l'Union Africaine (UA) sur les réfugiés, les demandeurs d'asile, les migrants et les personnes déplacées, ainsi que Pablo de Greiff (Colombie), Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion de la vérité, la justice, la réparation et des garanties de non répétition.