Selon le représentant du Centre régional d'estampillage de Tipasa, l'utilisation de la fibre synthétique à la place de la pure laine et du coton et l'asymétrie du produit fini sont les deux principaux obstacles à l'estampillage des tapis traditionnels. Rencontré, lundi, en marge d'une opération d'estampillage organisée à la maison de la Culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, dans le cadre de la septième édition du Festival du tapis d'Ath Hicham, Belhadj Larbi Mohamed a expliqué que l'une des premières conditions pour l'estampillage d'un tapis est l'utilisation de la laine naturelle et du fil en coton, au moment où beaucoup de tapissiers, au niveau national, optent pour la fibre synthétique jugée plus accessible en terme de coût et de disponibilité. D'ailleurs, lundi, sur un total de huit (8) tapis présentés à l'estampillage, un seul a obtenu ce fameux sésame qui lui ouvre les portes à l'exportation, a observé ce même responsable. S'agissant du défaut d'asymétrie dans les dimensions des tapis présentés, la marge des 5% tolérées est souvent dépassée en raison de la non-utilisation par de nombreuses tisseuses de Tizi-Ouzou de l'outil de soutien et d'étirement du tapis appelé Tijebadine, a-t-il relevé. Toutefois, tout n'est pas noir puisque une ''nette amélioration'' de la qualité du tapis produit localement est constaté au fil des années. ''A travers les opérations d'estampillage réalisées dans la wilaya de Tizi-Ouzou depuis cinq ans, nous avons constaté une amélioration dans la qualité notamment à travers l'utilisation de la laine naturelle, de couleurs stables et le respect de la symétrie'', a observé le représentant du Centre de Tipasa. ''Les tapissières font des efforts pour appliquer les orientations que nous leurs donnons même si elles rencontrent des difficultés pour l'acquisition de la laine'', a remarqué M Belhadj. Pour la prise en charge de ce problème posé à travers le territoire national, les artisans gagneraient à s'organiser en coopératives pour dépasser cette contrainte à travers des achats collectifs de laine, a-t-il conseillé. La réalisation de structures de collecte et de transformation de laine est également une des solutions avancée pat les artisanes durant ce festival. S'agissant de ses activités, le centre régional de Tipasa qui couvre les wilayas du centre, a procédé depuis sa création en 2010 à l'estampillage de 592 tapis, a indiqué M. Belhadj qui a précisé que cette opération est gratuite et a pour objectif de ''préserver cette activité ancestrale et d'offrir au tapis algérien une chance d'être exporté et de faire face à la concurrence''. Après l'opération d'estampillage M. Belhadj Larbi Mohamed a animé une rencontre avec les tapissières, durant laquelle il a rappelé et expliqué les normes à respecter pour que leurs produits soient estampillés et puissent avoir la possibilité d'être exportés.