La Monte Paschi di Siena (BMPS), l'un des maillons faibles du système bancaire italien, a annoncé la suppression de 2.600 postes et la fermeture d'un quart de ses agences dans le cadre d'un plan stratégique visant un bénéfice net supérieur à 1,1 milliard d'euros en 2019. La banque, troisième d'Italie et la plus ancienne de la planète, vient d'enregistrer au troisième trimestre une perte nette de 1,15 milliard d'euros contre un bénéfice net de 255,8 millions un an plus tôt. Cette situation est due à des provisions extraordinaires pour pertes de crédit, d'un montant de 750 millions d'euros, a expliqué la BMPS. Sur les neuf premiers mois de l'année, la perte s'élève à 848,7 millions d'euros. La banque, qui accumule les difficultés depuis de longues années, avait enregistré en 2015 son premier bénéfice net en cinq ans à 390 millions d'euros. Le plan stratégique 2016-2019 a été finalisé sous l'égide de son nouveau patron, Marco Morelli, qui a pris les commandes de la banque le 20 septembre. Il est axé sur une réduction des coûts, avec la fermeture d'environ 500 agences sur les 2.000 qu'elle compte et la suppression de 2.600 emplois équivalents temps plein. La banque entend ainsi baisser les coûts liés au personnel de 9% pour les limiter à 1,5 milliard dans trois ans. Les dépenses administratives diminueront elles de 4% à 710 millions d'euros en 2019, grâce à une rationalisation et une réduction du réseau. Autre axe de travail: "la valorisation" de ses quelque 4,7 millions de clients. La banque souhaite relancer l'activité commerciale avec une accélération de la numérisation des services. Le troisième "pilier" du plan est l'amélioration de la qualité de ses crédits et la réduction des risques, avec une accélération des récupérations des prêts non remboursés. Elle entend aussi renforcer sa position en terme de patrimoine. Dans un communiqué, les syndicats ont apporté leur soutien à ce plan "courageux mais gérable". Recapitalisation avant fin 2016 BMPS, qui concentre depuis de longs mois les inquiétudes autour du système bancaire italien, a annoncé fin juillet un vaste plan de sauvetage prévoyant la cession de 27,6 milliards d'euros de créances douteuses lourdes, suivie d'une augmentation de capital pouvant aller jusqu'à 5 milliards d'euros. Elle a précisé mardi qu'elle avait pour objectif de mener cette opération d'ici fin 2016. Des informations de presse avaient laissé entendre qu'elle pourrait avoir lieu plutôt début 2017 en raison de l'instabilité créée par le référendum sur la réforme constitutionnelle prévu le 4 décembre et considéré comme un vote de confiance pour le chef du gouvernement, Matteo Renzi. L'augmentation de capital sera lancée "dans les 7-8 premiers jours de décembre si les conditions du marché sont réunies", a déclaré M. Morelli mardi à la presse. Alors que la banque avait confirmé la semaine passée étudier un plan alternatif de l'ex-ministre Corrado Passera, M. Morelli a précisé qu'elle "était ouverte à tout type de proposition (mais) sur la voie tracée et expliquée aujourd'hui". L'opération prévoit une offre de conversion volontaire d'obligations subordonnées en actions, ouverte à tous ses détenteurs, y compris individuels, a-t-il souligné. Le stock de créances douteuses lourdes de BMPS s'élevait fin septembre à 45,6 milliards d'euros, en hausse de 0,26 milliard par rapport à juin. Les créances douteuses sont une source de vive inquiétude autour des banques italiennes, qui en comptent 360 milliards d'euros, soit un tiers de celles de la zone euro. Son ratio de fonds propres durs, dit CET1, indice très suivi car il mesure la capacité d'une banque à faire face à une crise, a diminué à 11,49% en septembre, contre 12,11% en juin. BMPS --dont le Trésor italien est le premier actionnaire, avec 4% de son capital-- a affiché les pires résultats aux tests de résistance publiés fin juillet par l'Autorité bancaire européenne (EBA), montrant une forte vulnérabilité à une dégradation de la conjoncture. Son cours, qui s'est effondré depuis début 2016 (-71%), a connu ces derniers jours une envolée spectaculaire à la Bourse de Milan. En quatre séances la semaine passée, il a gagné 56% et il a encore bondi lundi de 28,28% à 0,347 euro, son niveau le plus élevé depuis début juillet. Suspension en Bourse Le titre de la banque Monte Paschi di Siena (BMPS) était suspendu après avoir perdu 11,42% à 0,2613 euro, peu après l'ouverture de la Bourse de Milan. La troisième banque d'Italie et la plus ancienne de la planète, a annoncé une énorme perte nette au troisième trimestre et un plan stratégique prévoyant la suppression de 2.600 emplois ainsi que la fermeture du quart de ses agences. Son titre est extrêmement volatil. Après avoir multiplié les séances de forte baisse depuis le début de l'année, la banque avait connu ces derniers jours une envolée spectaculaire: en quatre séances la semaine passée, il a gagné 56% avant de bondir lundi de 28,28%. Mais, la situation s'était de nouveau inversée après la présentation du plan stratégique, le titre finissant sur une chute de 14,99%. Des acteurs de la place évoquent des "prises de bénéfices" après l'embellie précédente. Jouerait également le fait que certains doutent de la possibilité d'atteindre certains objectifs du plan en termes de profitabilité. BMPS, qui concentre depuis de longs mois les inquiétudes autour du système bancaire italien, a annoncé fin juillet un vaste plan de sauvetage prévoyant la cession de 27,6 milliards d'euros de créances douteuses lourdes, suivie d'une augmentation de capital pouvant aller jusqu'à 5 milliards d'euros.