Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge lundi, la prudence étant de mise en ce début de semaine chargée en réunions de banques centrales. Les investisseurs ont préféré prendre leur mal en patience alors que la Banque du Japon livrera mardi ses nouvelles prévisions, suivies le lendemain par une réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine. Pour sa dernière réunion avant l'élection présidentielle, la Fed devrait conserver ses taux inchangés, mais les investisseurs seront à l'affût de toute indication sur la possibilité d'un relèvement en décembre. Jeudi, ce sera la politique monétaire de la Banque d'Angleterre qui sera scrutée de près. Par ailleurs, "on entre dans une phase de pré-élection américaine avec un peu d'anxiété sur l'issue de cette élection", note M. Tuéni. "Cela provoque aussi beaucoup d'attentisme et d'hésitation", a relevé Andrea Tuéni, analyste de Saxo Banque. L'Eurostoxx 50 a lâché 0,78% A Paris, l'indice CAC 40 a cédé 0,86% à 4.509,26 points. Les valeurs liées au pétrole ont marqué le pas dans le sillage d'un repli des cours du brut, sur fond de scepticisme quant à un accord entre les producteurs. CGG a ainsi perdu 4,37% à 24,09 euros, Vallourec 2,23% à 4,48 euros, Maurel et Prom 1,96% à 4,01 euros, Total 1,53% à 43,72 euros et Technip 1,11% à 60,42 euros. Gemalto (-5,38% à 49,54 euros) a pour sa part été pénalisé par des notes d'analystes négatives. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a cédé 0,60% à 6.954,22 points, restant sur la défensive avant des rendez-vous importants cette semaine et en raison des spéculations autour du sort du gouverneur Mark Carney à la tête de la Banque d'Angleterre. La presse a publié des informations contradictoires ce week-end, avant que la Première ministre britannique Theresa May ne lui réitère son soutien lundi. A contre-courant, le géant de la publicité WPP, dont le chiffre d'affaires a bondi au troisième trimestre, a pris 4,10% à 1.778,00 pence. Le croisiériste Carnival était recherché (+1,52% à 3.936,00 pence) après avoir annoncé un programme de rachats d'actions d'un montant d'un milliard de dollars. Le groupe d'habillement Next a fortement reculé (-3,18% à 4.816,00 pence). Le secteur bancaire a été sous pression: HSBC a perdu 1,33% à 616,20 pence, Barclays 0,52% à 190,30 pence, RBS 2,53% à 189,10 pence et Lloyds Banking Group 0,83% à 57,26 pence. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a perdu 0,29% à 10.665,01 points, les investisseurs évitant toute prise de risques avant une nouvelle salve de publications de résultats. La place francfortoise attend avec fébrilité la prochaine vague des bilans trimestriels des grands groupes allemands, parmi lesquels Adidas (-0,20% à 149,40 euros) jeudi et BMW (-1% à 79,37 euros) vendredi. RWE a tiré la cote avec un gain de 2,34% à 14,46 euros et le groupe immobilier Vonovia a avancé de 1,60% à 32,09 euros. Lufthansa, qui présentera mercredi les détails de son bilan financier, a abandonné 0,51% à 11,65 euros. Les bancaires ont fini en queue de peloton, Deutsche Bank lâchant 1,28% à 13,16 euros et Commerzbank 1,84% à 6,19 euros. La Bourse de Madrid a reculé de 0,63% à 9.143.30 points, plombée notamment par la chute de Repsol et de plusieurs banques. Le géant pétrolier a perdu 1,58% à 12,77 euros, sans doute peu encouragé par la chute des cours du pétrole. Les banques étaient globalement en baisse, notamment Bankia (-1,72% à 0,80 euros) et Banco Popular, qui poursuit sa chute (-1,19% à 1 euro) après une dégringolade de 8% vendredi, après l'annonce d'un bénéfice quasi nul au troisième trimestre. Banco Santander terminait aussi en baisse de 0,91% à 4,48 euros. Le groupe de telecoms Telefonica a terminé dans le vert (+0,53%, à 9,29 euros). La Bourse de Lisbonne a reculé de 0,52% à 4.651,93 points, sous l'effet de la contre-performance des banques. La BCP a ainsi perdu 2,96% à 1,21 euro et sa concurrente BPI 0,09% à 1,13 euro. Parmi les perdants figurait aussi le groupe pétrolier et gazier Galp Energia, en baisse de 1,12% à 12,35 euros. A l'inverse, le titre d'Energias de Portugal (EDP) a progressé de 0,17% à 3,01 euros. L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a cédé 1,15% à 17.125 points, tiré vers le bas par les banques qui terminent toutes dans le rouge. StMicroelectronics réalise la meilleure performance (+3,33% à 8,7 euros), suivi de Fiat Chrysler Automobiles (+1,14% à 6,67 euros) et de Brembo (+0,72% à 56,3 euros). Côté bancaires, Monte Paschi di Siena (BMPS) a enregistré la plus forte baisse (-6,86% à 0,2445 euro), Mediobanca reculant de 4,21% à 6,715 euros et Finecobank de 3,26% à 5,34 euros. L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a baissé de 0,52% à 3.540,56 points. L'indice a été plombé par le fort repli du brasseur AbInbev (-2,52% à 104,55 euros). Sept valeurs ont fini dans le vert, avec en tête le distributeur Ahold Delaize (+1,07% à 20,80 euros). L'indice SMI de la Bourse suisse a terminé en repli de 1,02% à 7.827,74 points. Les gagnants du jour ont été Swiss Life (+0,27% à 262 CHF), et Geberit (+0,65% à 418,70 CHF). Swatch a chuté de 2,39% à 297,70 CHF et Richemont de 1,77% à 63,65 CHF. Sika, qui ne fait pas partie de l'indice SMI, a retenu toute l'attention des investisseurs, bondissant de 11,98% à 4.756 CHF. Vendredi dernier, le titre avait perdu 4% avant la publication de la décision du Tribunal cantonal de Zoug, qui a rejeté la plainte des actionnaires familiaux souhaitant vendre leurs parts au français Saint-Gobain, contre la direction de Sika. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a cédé 0,61% à 452,59 points. Les baisses les plus importantes ont été subies par le spécialiste de la sécurité numérique Gemalto (-5,38% à 49,54 euros) et par le fournisseur de services maritimes Boskalis (-2,03% à 29,40 euros). Wall Street incertaine sur l'élection Wall Street a terminé en légère baisse lundi, l'incertitude politique pesant sur les marchés à l'approche de l'élection présidentielle américaine et éclipsant une nouvelle série de fusions et acquisitions: le Dow Jones a concédé 0,10% et le Nasdaq 0,02%. Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a perdu 18,77 points à 18.142,42 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,97 point à 5.189,13 points. L'indice élargi SP500 a reculé de 0,26 point, ou 0,01%, à 5.126,15 points. "L'approche de l'élection domine les marchés en ce moment", a résumé Jack Ablin, de BMO Private Bank. "Je pense que la plupart des investisseurs essaient d'y voir clair sur les derniers développements", a continué Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management qui y voyait lui aussi l'explication d'une séance "calme". Vendredi, l'annonce de la réouverture par le FBI de l'enquête sur les emails d'Hillary Clinton avait provoqué un accès de fébrilité à la Bourse de New York où la plupart des analystes anticipaient jusque-là une victoire de la candidate démocrate. Dans ce contexte, les marchés ont fait peu de cas d'indicateurs économiques sans grande surprise avec notamment des dépenses des ménages qui ont solidement augmenté en septembre et une accélération de l'inflation en glissement annuel pour grimper à son plus haut niveau en près de deux ans, selon l'indice PCE. "Le principal enseignement de ces chiffres est que la tendance des prix PCE laisse toute raison de penser que la Fed est toujours sur le chemin d'une hausse des taux d'ici la fin de l'année", a indiqué Patrick O'Hare de Briefing dans une note. Le Comité monétaire de la Fed (FOMC) se réunit pour deux jours à partir de mardi, mais les marchés ne s'attendent pas un relèvement des taux directeurs si près du scrutin présidentiel du 8 novembre et tablent plutôt sur un resserrement monétaire en décembre. Baker Hughes baisse La prudence des marchés a quelque peu éclipsé lundi une nouvelle salve de fusions et acquisitions qui ont eu des "conséquences limitées à leurs titres" selon Alan Skrainka. Membre du Dow Jones, le conglomérat industriel General Electric va combiner ses activités pétrolières et gazières avec Baker Hughes (-6,29% à 55,40 dollars) et a perdu 0,41% à 29,10 dollars. La société de télécommunications CenturyLink a décroché de 12,54% à 26,58 dollars après avoir annoncé le rachat de Level 3 Communications (+3,89% à 56,15 à dollars), pour 34 milliards de dollars dette comprise soit 66,50 dollars par action, afin d'étendre son réseau et ses services de fournisseur d'accès à internet à haut débit. La société d'investissement Blackstone (-1,84% à 25,03 dollars) va acquérir pour 6,1 milliards de dollars l'entreprise spécialisée dans les services de santé TeamHealth (+16,44% à 42,85 dollars). Le premier pétrolier canadien Suncor a reculé de 2,52% à 40,25 dollars sur sa cotation new-yorkaise après l'annonce de la cession de son activité lubrifiants Petro-Canada à l'américain HollyFrontier qui a avancé de 4,66% à 24,95 dollars. Par ailleurs, pour son dernier jour de cotation en tant qu'entreprise unique, Alcoa a pris 1,23% à 28,72 dollars. Le géant de l'aluminium, qui lançait traditionnellement la saison des résultats des grandes entreprises, sera scindé à partir de mardi en deux entités distinctes.