Les Bourses européennes ont clôturé jeudi à la baisse, les investisseurs demeurant sur leurs gardes et en proie au doute à l'approche du scrutin présidentiel américain. Tant que l'incertitude prévaudra concernant l'élection américaine, la "fébrilité" dominera, tandis qu'"une éventuelle élection de Trump prendrait un peu les marchés à contre-pied", observe Guillaume Garabédian, un conseiller de gestion de Meeschaert Gestion Privée. Dans ce contexte, les indicateurs du jour n'ont eu que peu d'effet sur la cote. Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté de façon surprise et la productivité a progressé bien au-dessus des attentes au 3e trimestre. Les commandes industrielles ont quant à elles augmenté plus que prévu en septembre tandis que l'activité dans les services a ralenti en octobre. Les séances de jeudi étaient également chargées du point de vue des banques centrales puisque la Banque d'Angleterre (BoE) a décidé de maintenir inchangée sa politique monétaire, au lendemain des conclusions d'une réunion de la banque centrale américaine (Fed) qui a elle aussi opté pour le statu quo.
L'Eurostoxx 50 a reculé de 0,22% La Bourse de Paris a fait du surplace (-0,07%) sans parvenir à mettre fin à une série de baisses. L'indice CAC 40 a perdu 2,99 points à 4.411,68 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,2 milliards d'euros. La veille, le marché parisien avait lâché 1,24%. Axa a gagné 0,99% à 19,98 euros, après avoir finalisé la vente de ses activités bancaires en Hongrie à l'établissement local OTP Bank. Société Générale a bondi de 5,51% à 36,07 euros. Crédit Agricole a engrangé 1,72% à 9,67 euros. BNP Paribas a pris 1,48% à 51,51 euros. Air France-KLM a grimpé de 6,08% à 5,76 euros, aidé par un objectif de chiffre d'affaires de 28 milliards d'euros en 2020 et un projet de création d'une nouvelle compagnie. La Bourse de Francfort a continué à reculer pour la cinquième séance d'affilée. L'indice vedette Dax a terminé en baisse de 0,43% à 10.325,88 points et le MDax des valeurs moyennes a cédé 0,28% à 20.648,27 points. Lufthansa a bondi de 6,12%, à 11,87 euros, caracolant en tête du Dax. Beiersdorf a grimpé de 4,62%, à 81,91 euros. Commerzbank a pris 2,92%, à 6,07 euros. Vonovia a gagné 0,98% à 31,83 euros. Adidas a chuté de 6,28%, à 137,35 euros. Sur le MDax, Axel Springer a abandonné 1,15%, à 43,75 euros. La Bourse de Londres a terminé en nette baisse de 0,80% sous l'effet d'une hausse de la livre consécutive à une décision de justice sur le Brexit et à l'optimisme de la Banque d'Angleterre sur l'économie. A la clôture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 54,91 points pour terminer à 6.790,51 points. Les valeurs exposées à la hausse de la livre ont souffert, à l'image du groupe de spiritueux Diageo (-2,91% à 2.070,50 pence) et du spécialiste du luxe Burberry (-2,41% à 1.420,00 pence). Randgold a chuté de 6,26% à 7.110,00 pence. Barclays a pris 1,79% à 185,30 pence. RBS a monté de 6,13% à 193,90 pence. Le distributeur Morrison a engrangé 0,95% à 223,40 pence. La Bourse de Bruxelles a fini en baisse de 0,07%, l'indice Bel-20 des principales valeurs s'affichant à 3.454,53 points. ING a gagné 2,29%, à 11,83 euros, après avoir publié un bénéfice en nette hausse. Le groupe chimique Solvay a baissé de 2,30% à 100,00 euros. La Bourse de Milan a terminé de nouveau en baisse, l'indice FTSE Mib perdant 0,33% à 16.419 points. La meilleure performance a été réalisée par l'opticien Luxottica qui a gagné 2,96% à 45,94 euros. Azimut a pris 1,72% à 14,16 euros. Intesa Sanpaolo a gagné 1,19% à 2,036 euros. Exor a chuté de 2,7% à 35,72 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,33% à 442,31 points. DSM a perdu 4,27% à 54,70 euros. Le groupe d'édition professionnelle Wolters Kluwer a baissé de 2,04% à 32,65 euros. ING a grimpé de 2,29 à 11,83 euros. Aegon a augmenté de 1,77% à 3,86 euros. La Bourse de Madrid a clôturé quasiment à l'équilibre gagnant 0,07% à 8.879,90 points, malgré un net rebond des valeurs bancaires, qui représentent un tiers de l'indice. CaixaBank a pris 2,25% à 2,73 euros. BBVA a progressé de 1,21% à 6,26 euros. Banco Santander a gagné 1,04% à 4,36 euros. Repsol a pris 1,17% à 12,50 euros, profitant de bons résultats au troisième trimestre, dus aux économies générées par son plan de restructuration et à la plus-value tirée de la vente de 10% de Gas Natural Fenosa au fonds américain GIP. Le groupe de BTP et services Acciona a gagné 1,49% à 69,01 euros, après l'annonce d'un contrat de près de 467 millions d'euros pour la prolongation d'une autoroute en Nouvelle-Zélande. Amadeus a reculé de 2,21% à 40,96 euros. La Bourse de Lisbonne a terminé en recul de 0,18% à 4.539,68 points, pénalisée par le groupe de BTP Mota Engil. Poids lourd de l'indice vedette PSI 20, le titre de Mota Engil a cédé 1,96% à 1,70 euro. Amorim a reculé de 1,58% à 8,64 euros. BCP a cédé de 0,59% à 1,20 euro. A l'inverse Galp a progressé de 0,25% à 12,02 euros. EDP a pris 0,55% à 2,91 euros.
Frilosité à Wall Street avant l'élection Wall Street a terminé en baisse jeudi, la frilosité dominant à l'approche de l'élection présidentielle américaine: le Dow Jones a perdu 0,16% et le Nasdaq 0,92%. Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a reculé de 28,97 points à 17.930,67 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 47,16 points à 5.058,41 points. L'indice élargi S&P500 a concédé 9,28 points, soit 0,44%, à 2.088,66 points. "La perspective de cette élection donne la frousse aux investisseurs", a estimé Jack Ablin de BMO Private Bank. La Bourse de New York n'a cessé d'enchaîner les séances de baisse depuis l'annonce vendredi de la réouverture de l'enquête sur les courriels de la candidate démocrate Hillary Clinton. Les incertitudes sur l'issue du scrutin présidentiel ont ensuite été renforcées par la parution de sondages montrant dans l'ensemble une réduction de son avance sur son rival républicain Donald Trump. Dans ce contexte, de nombreux investisseurs ont choisi jeudi de "rester sur la touche", a expliqué Jack Ablin qui remarquait que la baisse touchait moins les entreprises de taille modeste que les grands groupes internationaux. "Il y a eu peu de nouvelles informations" sur l'élection, a ajouté Nicholas Colas de ConvergEx qui s'attendait à une plus forte volatilité dans les séances à venir jusqu'à l'élection mardi. Autre facteur pénalisant pour Wall Street, "le prix du pétrole brut a baissé", a relevé Jack Ablin. Les cours de l'or noir, qui évoluent depuis plusieurs jours au plus bas depuis la fin septembre, ont tenté un rebond en jeudi en début de séance, mais sont vite retombés dans le rouge, faute d'actualité réellement encourageante. La publication d'indicateurs américains dans l'ensemble en demi-teinte n'a pas non plus donné d'élan à des marchés d'actions moroses. La productivité a progressé bien au-dessus des attentes au 3e trimestre et les commandes industrielles ont affiché une hausse plus importante que prévu en septembre. A l'inverse, l'indice ISM du secteur des services en octobre a déçu les analystes tout comme les inscriptions hebdomadaires au chômage.
Les génériqueurs s'effondrent Parmi les valeurs, les spécialistes de médicaments génériques se sont effondrés, sur des informations de l'agence Bloomberg News indiquant que les autorités américaines avaient bouclé une enquête de deux ans pour entente illicite sur les prix les concernant. L'action de Teva, numéro un mondial des génériques, a décroché de 9,53% à 39,20 dollars, tandis que Mylan a abandonné 6,90% à 34,14 dollars. Endo a dégringolé de 19,48% à 14,63 dollars, Lannett Co de 26,60% à 17,25 dollars et Impax Laboratories de 19,51% à 16,50 dollars. L'exploitant de casino Wynn Resorts a perdu 9,34% à 87,51 dollars après l'annonce de résultats trimestriels plombés par les revenus du jeu dans la dépendance chinoise de Macao et semblant décevoir les investisseurs. Le fabricant de panneaux solaires First Solar a chuté de 14,96% à 34,51 dollars, ses résultats trimestriels ayant montré un bénéfice meilleur que prévu mais un chiffre d'affaire plus faible qu'attendu. Le réseau social Facebook a perdu 5,68% à 119,95 dollars, pénalisant le Nasdaq. Le groupe internet a continué d'afficher une très forte croissance au troisième trimestre, mais les investisseurs commencent à craindre un essoufflement de la publicité mobile, le moteur de ses revenus. Fitbit, spécialiste des bracelets fitness, a décroché de 33,57% à 8,51 dollars après avoir fait état d'un chiffre d'affaires en deçà des attentes et avoir revu sa prévision annuelle à la baisse. Le groupe de médias américain 21st Century Fox a bondi de 7,41% à 27,75 dollars grâce à des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Les audiences de sa chaîne Fox News bénéficient de la campagne présidentielle et la rentabilité de ses studios de cinéma s'améliore. Le géant de la location de voitures Avis Budget a également profité de résultats supérieurs aux attentes et a grimpé de 12,80% à 36,49 dollars.