Le président de l'Association des comités nationaux olympiques (ACNO) Ahmed al-Fahad al-Sabah a sévèrement critiqué les méthodes de l'Agence mondiale antidopage, lui reprochant notamment le moment choisi pour révéler des informations " déstabilisantes pour l'ensemble du mouvement sportif ". "Le rapport McLaren est sorti à quelques jours des Jeux de Rio, l'annonce de la suspension du laboratoire de Doha est intervenue le jour de l'ouverture de l'Assemblée générale de l'ACNO (qui se tient actuellement dans la capitale qatarie, ndlr) et on peut s'attendre à ce que la suite du rapport McLaren soit révélé début décembre, juste au moment où se tient la commission exécutive du CIO qui prendra des mesures importantes pour le mouvement sportif ", s'est énervé Cheikh al-Sabah devant l'assemblée générale de l'ACNO, prenant également les médias pour cible. De nombreux délégués des différents comités nationaux olympiques ont relayé les attaques de leur président, poussant Sir Graig Reedie, le patron de l'AMA, à se justifier. Les comités nationaux olympiques à travers leurs incessantes attaques contre l'AMA et son président poussent à notre vision qui conduit à un profond diagnostic du fonctionnement de l'Agence tout différent de l'actuel. Le mot antidopage ne doit pas, cependant, briser le mouvement sportif pour des considérations politiques. Aujourd'hui, on est loin de toute transparence. L'Agence mondiale antidopage réunit, depuis sa création en 1999, des représentants du mouvement olympique et des pouvoirs publics. Entrant par les critiques sévères formulées à l'égard de la gestion du président de l'AMA, les intervenants ont dénoncé ce magma désordonné et où les comités nationaux olympiques ont beaucoup de peines à retrouver leur rôle. Ils ont osé dire qu'ils agissent en pleine conscience pour contrecarrer la gestion de l'AMA qui est assez vicieuse. Attaquée par des hackers mais aussi et surtout par la famille olympique qui appelle à une " réforme profonde " du système antidopage, l'AMA est menacée sans ses structures et sa configuration actuelles. La menace plane depuis le 2 août. " Nous avons besoin d'une révision totale du système antidopage ", asséna Thomas Bach, président du CIO, à la veille de l'ouverture des Jeux de Rio. En ce temps-là, le dossier du dopage 'd'Etat en Russie ", mis en lumière mi-juillet par le rapport complétement faussé McLaren pour le compte de l'AMA et conduisant à l'exclusion des JO de nombreux sportifs russes, parasitait la préparation des Jeux. Confronté à certaines évidences mais pressé par l'approche des JO, M. Bach appela de ses vœux " un système antidopage plus robuste et plus efficace nécessitant " des responsabilités clairement établies, plus de transparence, plus d'indépendance et une meilleure harmonisation au niveau mondial ". Le président du CIO a enfoncé le clou le 16 septembre, dans une lettre de six pages adressée aux membres de son instance. " Le rapport McLaren et d'autres incidents liés à la lutte antidopage font apparaitre clairement la nécessité d'une révision totale du système de lutte antidopage de l'AMA ", a-t-il écrit. Dans le même registre, le Comité olympique russe s'en prend à la crédibilité de l'AMA. Le président du CIO russe, Alexandre Joukov, a réagi aux réformes prévues à l'AMA, qui lui donnent plus de pouvoir. Les activités de l'AMA ne sont pas transparentes. De nombreuses décisions sont prises en coulisses et cela devient un instrument de manipulation, notamment de nature politique, pense Joukov. Il a fait ses déclarations lors d'une récente réunion de représentants du mouvement olympique au siège du CIO, à Lausanne. Le CIO a fait savoir que le Comité olympique russe avait demandé à être entendu pour expliquer la situation de la Russie à la suite de la suspension de l'Agence antidopage russe et de son laboratoire antidopage. M. Joukov rappelle que l'Agence antidopage russe et son laboratoire " ont toujours été sous contrôle total permanent de l'AMA ". Il souligne que le retrait de cette accréditation " met en danger la participation de l'équipe russe aux Jeux olympiques et paralympiques " d'hiver de 2018 en Corée du Sud. La Russie a frôlé l'exclusion des Jeux de 2016 à Rio après avoir été accusée d'organiser un dopage d'Etat dans un rapport de l'AMA. Les athlètes russes ont été exclus des jeux paralympiques. Pour éviter ce genre d'injustice il est utile de revoir les statuts de l'AMA et aider les autre pays à avoir leurs propre laboratoire d'analyse et ce afin d'éviter le monopole des pays anglo-saxons sur la lutte anti-dopage.